Publié le 07/11/2014
Le monument aux morts, rénové pour le centenaire de la guerre 1914-1918, a été inauguré en 1924. Depuis, il a connu quelques modifications. Pierre Brasselet, appelé en Algérie, fait partie de ceux qui ont écrit son histoire.
Pierre Brasselet suit un itinéraire qui passe par l’école Saint-Honoré, le patronage, puis les scouts. Il y acquiert du bagage en matière d’allumage de feu, préparation de la « popote », récurage de gamelles et bidons en tous genres. « C’est une première forme de forme de vie sociale, commente-t-il. J’ai retrouvé cet état d’esprit, plus tard dans l’armée. Ce sont des occasions où des gens très différents apprennent à vivre ensemble, affrontent et surmontent les difficultés. »
En 1955, fini les vacances ! Il embarque pour un voyage moins agréable, Bône, en Algérie. Il va effectuer 28 mois de service militaire à la frontière tunisienne. « Il y avait des barrages électrifiés pour empêcher les infiltrations du FLN, se souvient-il. Nous assurions le transport de troupes, en chemin de fer, pour le régiment voisin de la Légion étrangère. Ils ont eu beaucoup de morts. Plusieurs années, après mon retour en France, dans la rue, j’étais toujours sur le qui-vive de peur que quelqu’un ne me poignarde dans le dos ! Nous avons vécu une bien triste période. »
À 24 ans, Pierre devient le plus jeune conseiller municipal du département du Nord. Pendant les 24 années qui vont suivre, il accompagne plusieurs maires et plusieurs de leurs mandats. Parallèlement, il devient le responsable de la section communale et vice-président de la section de Lille Métropole-Mons-Hellemmes de la FNACA (fédération nationale des anciens combattants, Algérie, Maroc, Tunisie).
Tous les noms sur le même édifice
À cette époque, le nom des soldats tombés en Indochine et en Algérie n’est pas le bienvenu sur le grand monument aux morts, square du Combattant. L’ancien d’Algérie fait appel à la générosité et organise une souscription. Le maire de l’époque, Marc Wolf, règle à lui tout seul la moitié du budget sur son indemnité d’élu. La stèle et ses noms seront installés square Montesquieu. Désormais, c’est à cet endroit que débuteront les cérémonies patriotiques avant de se rendre ensuite au « grand » monument.
Il y a quelque temps, on a pu enfin inscrire tous les noms au même endroit, et la rénovation récente du monument aux morts « principal » érigé en 1924 a pris en compte ce changement. Mardi, pour la cérémonie du centenaire de la Grande guerre, Pierre ne se rendra pas à son monument. Il a dû abandonner ses mandats car il éprouve de grandes difficultés pour se déplacer.
« J’aurais un petit pincement au cœur à l’heure de l’événement, avoue-t-il. Je penserai à mes camarades assistant à la cérémonie et à ceux qui sont morts. »
Les cérémonies du 11 Novembre ont lieu mardi, à 11 h, square du Combattant. Retrouvez dans les prochains jours la suite de notre série sur le centenaire de la Grande Guerre à Mons-en-Barœul.