Publié le 30/05/2014 Par Olivier Pérou
À l'occasion des 100 ans de la Grande Guerre et du 70e anniversaire de la Libération, le secrétaire d'État chargé des Anciens Combattants Kader Arif, l'historien Pascal Blanchard et le réalisateur Rachid Bouchareb ont eu l'idée de réaliser 50 portraits d'hommes et de femmes venus du monde entier et ayant combattu pour la France. La série intitulée Ils se sont battus pour la France depuis plus d'un siècle, frères d'armes sera diffusée jusqu'en avril 2015.
Ces portraits retraceront le parcours d'illustres inconnus ou de plus célèbres combattants tels que Roland Garros, Léopold Sédar Senghor ou Joséphine Baker. Deux minutes pour comprendre qui étaient ces hommes et femmes et comment ils ont participé à la victoire de 1918 et à la libération de 1945. "Une série qui participe au travail de pardon, qui n'oublie pas ceux qui se sont battus pour le pays. À l'heure où les relents de nationalisme, de racisme et de xénophobie fragilisent le pays, la France a mal à sa mémoire. Il est important que le pays n'oublie pas qu'il doit beaucoup à des hommes et des femmes venus d'ailleurs, avec des couleurs de peau différentes et des noms différents", raconte Kader Arif.
Ces anonymes combattants auront des voix bien connues. Bérénice Béjo, Jamel Debbouze, Lilian Thuram, Yvan Attal, Samuel Le Bihan ou encore Julie Depardieu ont prêté leur voix afin de raconter ces histoires. Sous la direction du réalisateur Rachid Bouchareb (Indigènes) et de Pascal Blanchard, ces 50 parrains ont été séduits par le projet parce qu'ils sont originaires du même pays que le combattant ou parce qu'ils ont été touchés par l'histoire de l'un d'eux. "Il me paraissait intéressant de savoir que, durant la Seconde Guerre mondiale, des hommes venus notamment d'Afrique, de Guinée, comme Addi Bâ, ont combattu en France dans la Résistance", explique Lilian Thuram dans les colonnes du JDD.
Ma Yi Pao, Chinois mort pour la France
Parmi ces portraits, celui d'un des rares combattants chinois de 14-18 a marqué. Venu travailler en France aux côtés de 140 000 travailleurs chinois, ce légionnaire, musulman de Chine, s'est engagé à l'âge de 23 ans. Il a combattu sur le front où il a été plusieurs fois blessé. En 1918, il est blessé mortellement à Jaulzy, dans l'Oise, et repose depuis dans la nécropole de Vic. Ma Yi Pao a été le premier Chinois à recevoir la mention "mort pour la France". Plusieurs milliers de ses camarades sont morts et enterrés au cimetière de Noyelles-sur-Mer.
Diffusés dès le vendredi 30 mai sur France 3 à 22 h 40 et France Ô à 20 h 40, ces films-documentaires de deux minutes seront accessibles gratuitement à toutes les écoles de France.