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Des légionnaires allemands en première ligne à Diên Biên Phù

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publié le 07/05/2014

Paris - Plus d'un millier de soldats allemands se sont battus à Diên Biên Phù sous le képi blanc de la Légion étrangère. D'anciens parachutistes du IIIe Reich ou des spécialistes de la lutte anti-guérilla auxquels la France a recouru massivement contre l'armée Viêt-minh.

Photo prise le 25 mars 1954 du chant de bataille de Diên Biên Phù. afp.com

A Diên Biên Phù, la Légion est en première ligne et les Allemands constituent l'ossature de ses bataillons. Plusieurs centaines d'entre eux mourront dans la bataille ou au cours de la longue marche des prisonniers qui suivit. 

A l'origine de cet afflux, il y a la décision française de ne pas envoyer les appelés du contingent en Indochine où le corps expéditionnaire est constitué de professionnels. Le manque de volontaires français va être logiquement compensé par la Légion étrangère et les troupes d'Afrique, qui elles ne manquent pas de candidats. 

"C'est un apport massif, dans certaines unités on a 80% d'Allemands", souligne Pierre Thoumelin, un jeune chercheur qui a retracé leur parcours dans un livre intitulé "L'ennemi utile" (Ed Schneider Text). A Diên Biên Phu, ils sont entre 1.200 et 1.300, "ce qui est énorme".  

Au total, environ 11.000 légionnaires, dont 3.000 Allemands, ont été tués en Indochine. Ces derniers avaient notamment été recrutés dans des camps de prisonniers après la Seconde Guerre mondiale. La France organise alors des campagnes de recrutement parmi ces soldats vaincus que personne n'attend. Outre les Allemands, des Italiens, des Autrichiens ou des Hongrois s'engagent alors en nombre dans la Légion. 

Leur recrutement aurait même commencé dès 1943 dans les premiers camps de détention en Afrique du nord. Un parcours complexe, puisque ces volontaires allemands s'engageaient alors dans une armée en guerre contre leur propre pays.  

Les Allemands, dont certains font la guerre depuis 1939, sont des soldats aguerris, plus âgés que la moyenne des légionnaires. Beaucoup sont d'anciens parachutistes de la luftwaffe, l'aviation allemande, et forment l'encadrement des unités de choc de la Légion. 

La France reste alors discrète sur ce recrutement d'anciens soldats allemands, vis-à-vis notamment de l'Allemagne elle-même. Mais le Parti communiste (PCF), farouchement opposé aux guerres coloniales, pointe sans cesse la Légion comme un repère d'anciens nazis sous l'uniforme français. C'est en particulier le cas pendant la bataille de Diên Biên Phù, quand la presse Viêt-minh révèle la présence de très nombreux Allemands dans les combats.  

La plupart des volontaires allemands sont d'anciens soldats de la Wehrmacht, mais l'armée est moins regardante sur leur passé militaire quand elle a un besoin urgent d'hommes à envoyer en Indochine. Selon Pierre Thoumelin, qui a croisé les archives françaises et allemandes, environ 10% d'entre eux ont un passé trouble ou sont d'anciens membres avérés de la Waffen-SS, la branche militaire des SS. 

D'autres sont des spécialistes de la lutte anti-subversive, qu'ils ont notamment pratiquée dans les Balkans, et dont l'armée française à un cuisant besoin en Indochine. "Il y avait aussi de jeunes Allemands qui n'avaient pas connu la guerre et s'engageaient dans la Légion parce qu'il n'y avait pas de travail dans leur pays dévasté", ajoute Pierre Dufour, auteur d'une histoire de la Légion en Indochine (Ed Nimrod). 

L'armée Viêt-minh va tenter de retourner ces Allemands qu'elle appelle par haut-parleurs à déserter contre la promesse de rentrer chez eux, en Allemagne de l'est, via les pays communistes. D'autres encore deviendront des cadres des troupes Viêt-minh ou seront utilisés pour décrédibiliser la guerre coloniale française. "Après Diên Biên Phu, les Allemands sont regroupés dans des camps qui leur sont réservés. On les traite à part parce qu'on veut les rééduquer politiquement", note Pierre Thoumelin. 

Depuis, les autorités ont longtemps passé sous silence cet enrôlement massif de légionnaires allemands, dont le rôle pendant de la guerre d'Indochine s'avère pourtant très important. 

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