Publié le 30/08/2013
Un juge d’instruction de Valenciennes a rendu, mardi, une ordonnance de non-lieu en faveur de Bernard Vansuypeene, un ancien légionnaire, mis en examen pour homicide volontaire en 2010 et qui n’est donc plus poursuivi faute d’éléments contre lui.
Me Jean-Baptiste Henniaux est satisfait du non-lieu en faveur de son client qui a fait neuf mois de prison pour rien.
C’est une victoire pour le mis en cause, défendu par Me Henniaux du barreau d’Avesnes. Au bénéfice du doute, Bernard Vansuypeene ne peut reconnu comme étant celui qui a tué Mickaël Laurent le 7 juillet 2010 à Maubeuge. Le soir du drame, il est 22 h 35, résidence Le Sagittaire dans le quartier de l’Épinette. Il y règne une certaine effervescence comme chaque fois les soirs de grand match de football. L’alcool coûle à flots aussi.
Mickaël Laurent ne le sait pas. Mais cette demi-finale de Coupe du monde Allemagne-Espagne est le dernier match de foot qu’il voit à la télé. On va le retrouver au premier étage, mort d’un coup dans le ventre par une arme tranchante devant la porte de l’appartement de Bernard Vansuypeene chez qui et avec qui il avait vu la première mi-temps avant de quitter ce « copain de boisson ». La victime a alors plus de 3 grammes d’alcool par litre de sang. C’est que les deux hommes ont bu. Trop bu. Certains témoins auditifs diront les avoir entendus se disputer. Violemment même. A l’époque, « le légionnaire » comme on le surnomme au Sagittaire est dépeint comme un homme agressif ayant un certain goût pour l’alcool. Apparaît-il comme le coupable idéal ?
La défense trouvait le dossier douteux
Me Henniaux, son avocat, le pense, estimant dès le départ ce dossier douteux. Saura-t-on un jour qui a tué Mickaël Laurent ? C’est le crime parfait. L’arme n’a jamais été retrouvée. Le coup de couteau donné ? Personne ne l’a vu dans cette résidence où les soirs de matches il règne trop de bruit. Bernard Vansuypeene, lui, a toujours clamé son innocence. Il dit que la victime est repartie de chez lui après la première mi-temps. Lui-même l’a raccompagnée à son appartement. Si Mickaël Laurent est bien mort d’un coup, reçu par arme blanche au ventre, qui lui a sectionné une artère, jamais n’ont été retrouvées de traces de sang ou d’ADN permettant de confondre le « légionnaire » décidé par l’intermédiaire de son avocat à demander réparation.
« Il a accompli neuf mois de prison et, depuis mars 2011 était sous contrôle judiciaire. Depuis deux ans, il ne peut revenir dans sa ville natale de Maubeuge. Nous introduisons un recours d’indemnisation auprès du premier président de la cour d’appel de Douai » indique Me Jean-Baptiste Henniaux, son avocat. Me Doyer, l’avocat de la famille de la victime, peut encore faire appel de ce non-lieu.