27.08.2013
Soldat d'un autre temps, baroudeur accompli et aristocrate policé, Hélie Denoix de Saint Marc est mort le 26 août à La Garde-Adhémar (Drôme) à l'âge de 91 ans. Ce militaire aura connu les honneurs dus à son combat de résistant comme à sa carrière d'officier, avant que son implication dans le putsch d'Alger en avril 1961 ne caricature son engagement.
Né à Bordeaux le 11 février 1922, Hélie de Saint Marc est issu d'une lignée de notables périgourdins, noblesse de robe catholique attachée au droit et à la terre. Fils d'un héros de la Grande Guerre, cadet d'une fratrie de sept enfants, le jeune Hélie, au sortir de ses études au collège jésuite bordelais Saint-Joseph-de-Tivoli, hésite entre les voeux monastiques et l'armée. C'est la seconde option qui l'emporte. Hanté par les martyrs chouans, les pionniers de l'aventure coloniale et la geste naissante de l'Aéropostale, il fait sienne la devise de Guynemer : "Faire face". La débâcle de 1940 le stupéfie. Aussi rejoint-il tout naturellement, dès mars 1941, la Résistance et le réseau Jade-Amicol, comme agent de liaison. Arrêté en juillet 1943, il est déporté à Buchenwald, puis à Langenstein. Survivant par miracle, il gît inconscient dans une baraque-mouroir quand les Américains libèrent le camp en avril 1945.
Rétabli, il entre à l'école militaire de Saint-Cyr. Muré dans le silence comme nombre de rescapés ...