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La disparition d’un grand soldat

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Le 26 août 2013 

Le 28 novembre 2011, le président Sarkozy remettait les insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur à Helie Denoix de Saint-Marc en l’hôtel des Invalides.

© Christophe Guibbaud / Abaca

Des camps de concentrations nazis au putsch d’Alger, Hélie Denoix de Saint-Marc, guerrier, révolté, moraliste et homme d’honneur.

Toute la vie de Hélie Denoix de Saint-Marc, qui vient de disparaître à l’âge de 91 ans, a été marquée du sceau de l’exigence et de la rigueur morale.

Résistant dès l’âge de 18 ans, il entre comme agent de liaison dans le réseau Jade-Amicol du colonel Arnould, spécialisé dans le renseignement et l'exfiltration des aviateurs alliés abattus en Zone occupée. Arrêté en juillet 1943 à Perpignan, il est déporté à Büchenwald. Des mille déportés de son convoi qui le mène en Allemagne, il sera un des rares rescapés – seule une trentaine de survivants reverront en France. Après Büchenwald, ce sera le camp de Langenstein.

Libéré en 1945, il décide de s’engager, intègre directement Saint-Cyr avant de choisir la Légion étrangère la « grande affaire de [sa] vie ». Puis c’est l’Indochine en 1948. « Tombé en amour » de ce pays, il est envoyé au nord du Tonkin, prendre le commandement du poste de Talung, aux confins de la frontière chinoise. La victoire des communistes sur les nationalistes en Chine va entraîner l’évacuation précipitée du Nord du Tonkin en février 1950 par nos troupes. Un désastre militaire pour l’armée française. Et pour Hélie de Saint-Marc, ce qu’il appellera sa « blessure jaune » : l’abandon, sur ordres, des partisans locaux qui lui ont fait confiance ainsi qu’en la parole de la France, et sont dès lors condamnés à une mort certaine des mains du Vietminh.

Ce soldat “loyaliste et légaliste” prend part au putsch

Le drame de l’Indochine n’est cependant qu’une répétition de ce qui se déroulera en Algérie. Denoix de Saint-Marc intègre d’abord le 1er REP (Régiment étranger parachutiste), menant le combat sur le terrain à la tête de sa compagnie face aux katibas du FLN. Il intègre ensuite l’état-major du général Massu, à la tête de la 10e DP (Division parachutiste). Il sera ainsi témoin de l’intérieur de la bataille d’Alger, de ses succès mais aussi de ses ravages et des conséquences désastreuses de la torture institutionnalisée.
A l’espoir né de l’arrivée de De Gaulle au pouvoir succède la désillusion. Non qu’il soit un partisan inconditionnel de l’Algérie française. Trop pétri de doutes, d’interrogations pour s’aveugler et croire le destin de notre colonie tout tracé, pour Hélie Denoix de Saint-Marc la parole donnée aux Algériens, l’affirmation solennelle que la France sera toujours présente à leurs côtés ne peut être trahie. C’est cette droiture qui conduit ce soldat « loyaliste et légaliste » à prendre part au putsch de généraux en avril 1961, à la tête du 1er REP. Devant l’échec cinglant de la tentative de coup d’Etat, c’est cette même droiture qui le fait se rendre aux autorités et prendre sur lui la responsabilité de la totalité des actes de ses subordonnés. Arrêté, jugé en juin de la même année, il est condamné à dix ans de détention. Gracié en 1966 par le général de Gaulle, in sera réhabilité en 1978 par Valéry Giscard d’Estaing. Le 28 novembre 2011, le président Sarkozy lui remet les insignes de Grand-Croix de la Légion d’honneur.

“Le devoir de mémoire n’est pas un vain mot”

Après sa libération, celui qui s’est dressé face à De Gaulle au nom de la parole donnée accède à la notoriété, grâce à Laurent Beccaria, son petit-neveu, auteur de sa biographie « Les champs de braise », publiée en 1989. C’est une nouvelle carrière littéraire qui s’ouvre à lui ; suivent ses « Mémoires », également en collaboration avec Laurent Beccaria, « Notre histoire », un recueil de conversations avec l’Allemand August Von Kageneck, recuillies par Etienne de Montety, jusqu’à son dernier ouvrage « L’aventure et l’espérance » en 2010. A travers ses livres, les conférences qu’il donne, ce moraliste et chrétien n’aura de cesse de témoigner pour ses compagnons d’armes et d’expliquer ce que fut la tragédie algérienne : « Le devoir de mémoire n’est pas un vain mot, la vie m’offrait l’occasion de rendre justice à ces hommes oubliés de tous, dont, depuis des décennies, l’unique sépulture était la poussière et l’oubli. Qui d’autre que nous était en mesure de raconter leur abnégation ? »

www.heliedesaintmarc.com/


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