Publié le mardi 27 mars 2012
Chabrières a changé, certes, sans subir la transformation en profondeur qu'aurait générée
un vrai projet structurant.Jeannot Filippi
Trente ans après, l’ancien site militaire devenu domaine municipal a peu changé malgré quelques évolutions. La vocation d’un espace que l’on appelle parc des sports n’est toujours pas assumée
Nous gardons en mémoire la réflexion du colonel Mougins, ancien commandant de la légion étrangère à Corte. « Quand je regarde le quartier Chabrières aujourd'hui communal, j'ai l'impression que rien n'a changé ». C'était en 2003, vingt ans après le départ de son régiment étranger d'infanterie. Près d'une décennie plus tard, son regard est sans doute le même.
Certes, ce qui est devenu une vaste réserve foncière pour la commune a subi des transformations dans le temps.
Pourtant, un constat crève encore les yeux. Les vieux baraquements militaires toujours debout, désaffectés ou pas, s'imposent encore sur le reste, et surtout sur le vrai projet structurant que la ville était en droit d'attendre. Et qu'elle attend toujours.
À l'évocation du sujet, la majorité municipale renvoie à un état des lieux général en matière d'infrastructures sportives, insistant sur le fait que bon nombre de villes de même importance ne sont pas aussi bien loties. Une seconde place glanée par Corte lors d'un concours organisé par notre confrère L'Équipeavait d'ailleurs validé ce rang enviable. La mairie ne manque pas non plus de brandir sa feuille de route, rappelant que le sport fut, en son temps, la priorité, avant l'urbain et la culture. Pour le pouvoir politique local, Chabrières ne manque pas d'intérêt. « Mais le projet aurait un coût considérable »,nous avait confié le maire. Visiblement, un grand projet au service du sport et du milieu associatif sur le site n'est pas à l'ordre du jour. Le sera-t-il un jour ?
Défi de la prochaine mandature ?
Encore faut-il que ce dossier soit pris par le bon bout, en évitant, en premier lieu, de l'envisager à la seule échelle municipale. Comme nous l'avons déjà écrit, Chabrières, c'est « l'Opération grand site » du sport, un projet dont l'approche doit être comparable à celle de la gestion de l'enceinte de la citadelle. Ce qui implique l'investissement de la collectivité territoriale, eu égard à la vocation du site. Pourquoi pas pour y implanter les infrastructures de dimensions régionales qui font encore défaut dans l'île ?
La campagne électorale en vue du scrutin municipal de 2014 va-t-elle inclure Chabrières parmi ses grands thèmes ? Le dossier va-t-il apparaître dans les programmes de candidatures ? Pourquoi, après tout, ne s'agirait-il pas du grand défi de la prochaine mandature. Dans l'esprit des décideurs, le temps va peut-être faire son œuvre au point de susciter l'indispensable prise de conscience.
Le parc municipal des sports mérite un projet digne de son appellation.