Publié le mercredi 04 janvier 2012
Gérard Longuet, ministre de la Défense, a remis au drapeau du 2e régiment
étranger de génie (2e REG), la croix de la valeur militaire avec palmes :
un hommage qui englobe tous les hommes qui sont actuellement en
Afghanistan. Puis c'est aux familles des deux légionnaires qu'il s'est adressé
longuement. Photo Valérie SUAU
À Saint-Christol, Gérard Longuet a salué hier la mémoire des deux hommes. Tués lors d'une mission d'appuie par un soldat afghan qui a délibérément ouvert le feu sur eux
Quels mots a pu trouver Gérard Longuet, ministre de la Défense, en saluant l'épouse, le père et les enfants de l'adjudant-chef El Gharrafi ? On ne le saura pas. Pas plus que ce qu'il aura dit à la compagne et la famille du sergent Damien Zingarelli, pour leur apporter quelque réconfort hier, sur le plateau d'Albion, au sein du 2e régiment étranger de génie, de la Légion étrangère.
Peut-être que la gravité de la cérémonie qui rendait un hommage militaire aux deux hommes, tués par un taliban infiltré au sein de l'armée afghane le 29 décembre dernier, leur aura apporté le témoignage de l'émotion du représentant du gouvernement. Et celui de l'ensemble du régiment, soudé dans la peine. Il manquait hier, sur le plateau, ces deux hommes et leur compagnie, soit 120 hommes toujours dans la vallée de Tagab à des milliers de km de là. Mais ils ont reçu, via la rare cérémonie de remise de la Croix de la valeur militaire au drapeau de leur régiment, eux aussi un hommage à leur courage.
Dans le silence du plateau d'Albion, le recueillement était impressionnant. D'autant plus impressionnant qu'en un an, le 2e REG a perdu quatre hommes sur le front afghan. Quatre légionnaires, venus apporter à la fois leurs connaissances dans le domaine de la haute-montagne que leurs compétences dans le génie, soit l'organisation et la logistique sur le terrain.
Mais Gérard Longuet n'a pas mâché ses mots, après un hommage appuyé aux deux hommes qui ont été faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume. Il a ainsi parlé d'un "véritable assassinat (..), de lâcheté de celui-là qui avait nié les principes mêmes des conflits, de ne jamais se cacher sous un uniforme". Un "odieux assassinat", qui n'avait jamais encore affecté l'armée française : depuis 2007, plusieurs soldats de l'Otan ont été tués par des talibans infiltrés. L'homme a été immédiatement abattu par les forces françaises.
Le drame était là hier. Encore palpable. Dans une émotion que l'on entend rarement de la part des militaires, et qu'on voyait sur le visage du colonel Bonelli, chef de corps du 2e Reg, comme du général Ract-Madoux, chef d'état-major de l'Armée de terre. Les obsèques elles, auront lieu dans l'intimité.
Silvie ARIES