lundi 31.10.201
Les 18e Foulées de l'amitié d'Artois Athlétisme et de la ville de Béthune proposent deux distances, 5 et 10 km, attirent plus de 500 coureurs et voient leurs favoris doubler les épreuves. Saïd Ouguerd, le Marocain qui gagne le 5 km et enchaîne le 10 comme à l'entraînement. Et le Français d'origine kenyanne, pointure du marathon, Simon Munyutu qui oublie le changement d'heure, court le 5 km sans le savoir avant de remporter le 10. L'homme passe à Béthune en pensant à Londres et ses Jeux Olympiques.
PAR CHARLES-OLIVIER BOURGEOT
L'image restera sans aucun doute dans les annales de cette 18e édition des Foulées de l'amitié. Il est 10 heures, Simon Mumyutu s'arrête à quelques mètres de la ligne. Il vient de comprendre qu'il court le 5 kilomètres. Problème, le bonhomme de tête n'est pas inscrit. Plutôt étourdi, ce Français d'origine kenyanne a oublié de passer à l'heure d'hiver. Il se voyait repartir pour une boucle... Le Marocain Saïd Ouguerd en profite pour l'emporter. Les deux hommes se retrouvent une heure plus tardsur le 10 km. Car si Munyutu n'a pas prévu de doubler les distances, Ouguerd, comme l'ancien vainqueur Abdel Messah, est venu pour avaler le bitûme, les kilomètres, enchaîner les courses. Il ne gagnera pas deux fois.
Après son beau-frère...
Son adversaire remet logiquement les pendules à l'heure. En suivant le rythme d'abord. « Je suis sorti un peu fatigué de ce 5 km,dit-il en se marrant. Du coup, je n'ai pas voulu mener la course du 10 km. » Laissant le soin à Ouguerd et au Belge Mathijs Casteele de l'emmener dans un fauteuil dont il décolle rue Sadi-Carnot en déposant ses deux compagnons pour s'adjuger ce 10 km de Béthune en 30'41. Une première, un an après son beau-frère kenyan, Peter Kemu, présent hier... en simple accompagnateur.
Ces Foulées deviennent donc une affaire de famille. ou à défaut une affaire de pointure. Tout étourdi qu'il est, Simon Mumyutu reste un client dans la discipline. Une pointure du fond, lui né au Kenya il y a 34 ans, naturalisé en 2006 quelques années après avoir intégré la Légion étrangère, membre depuis de l'équipe de France de marathon. Les inconditionnels de l'athlétisme se souviennent peut-être de ce Français parti avec les meilleurs lors des Jeux olympiques de Pékin en 2008. « C'était moi », sourit-il. Lui dont le record culmine à 2 h 09' sur le marathon, lui qui espère se mettre à l'heure londonienne l'été prochain. Il s'y prépare. Comme les autres marathoniens français, il a fait l'impasse sur les championnats du monde de Daegu (Corée du Sud) cet été et mise tout sur le marathon de Paris, en avril, pour réaliser les « minima », comprenez le temps nécessaire pour se qualifier.
Jusqu'à 210 km
La préparation de ce licencié clermontois vivant à Compiègne, passe donc par le circuit des épreuves de demi-fond dans la région et en Picardie. Toujours sur une distance bien plus courte que 42 km. « Le 10 km me permet d'avoir de la vitesse », justifie-t-il. D'enchaîner les kilomètres aussi. Il en a fait 5 de trop hier matin. Le soir, il ne devait plus en courir que 10 supplémentaires pour parcourir 25 km, distance quotidienne minimum. « Chaque semaine, je cours entre 180 et 210 km, 25 à 40 par jour. » De Béthune à Londres, la route est encore longue.