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La mort d'un « baroud'or »

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mercredi 28 septembre 2011

Il avait écrit « Oro » dans les années 80, récit autobiographique de ses aventures de chercheur d'or au Costa Rica. Ont suivi « Sahara » et « Parodie ». Cizia Zykë est mort hier à Bordeaux.

Juin 2009, à Bordeaux, Cizia Zykë évoque ses projets. photo claude petit

Il est mort les fenêtres grandes ouvertes. Écroulé en pleine course. Cizia Zykë, baroudeur sans relâche, écrivain à succès, auteur de pavés qui firent vibrer des générations de jeunes fougueux dans les années 80, vivait à Bordeaux depuis quelques années. Pas très loin de la gare, tout près de la Garonne, car partir était pour lui un mode de vie. 62 ans, d'une vie pétrie dans tous les sens, qu'il continuait à brasser jusqu'à la lie.

Bouffeur de lion

Cizia Zykë, jeune délinquant, engagé dans la Légion étrangère à 17 ans, a couru le monde et gagné beaucoup d'argent. Il aimait le jeu, les femmes, s'adonnait à tous les excès, prenait des risques, souvent hors des clous et de la légalité. Sa vie fut un roman, qu'il déclina en plusieurs tomes. « Oro », « Sahara » et « Parodie ». « Oro » fut le best-seller des années 80. Invité chez l'incontournable Bernard Pivot, beaucoup se souviennent de l'intrusion de l'homme, iconoclaste. La chemise ouverte jusqu'au nombril, et toujours cet air de bouffeur de lion dont il ne se départait jamais. « Avez-vous déjà tué un homme ? » avait questionné poliment Pivot. « Je ne réponds pas à ce genre de question. »

L'écrivain au passé trouble suscitait beaucoup de fantasmes et prenait grand soin d'entretenir sa propre légende. Jamais très loin des zincs des bars, il tenait des discours définitifs sur son rapport au monde. Des vieux trucs de rebelle. « Je n'ai rien, ni maison ni objet. Je ne veux pas d'attache. Posséder, c'est refuser une réalité implacable : nous sommes mortels. J'ai toujours eu la conviction chevillée au corps que nous étions de passage. J'ai privilégié ma vie, en égoïste, refusé toute attache sentimentale, d'ailleurs je ne crois pas à une relation unique. Mon truc, c'est court et intense. Je refuse les concessions, me priver. Je me laisse happer par l'aventure. Épris de liberté absolue. »

« Il avait fatigué sa vie »

Cizia Zykë, né au Maroc d'un père albanais et d'une mère grecque, a grandi à Bordeaux. L'homme sans attache, après une vie de dingue, a pourtant décidé de se poser ici. Pour retrouver sa mère, ses frères. « Il s'était calmé ces dernières années, admet Bernard Zykë, son frère aîné, mais il a beaucoup fatigué sa vie. Nous étions proches. Cizia, c'était un personnage. Pour nous, sa mort brutale est une catastrophe. »

On sait qu'il avait mille projets en tête. Il écrivait un peu, on dit qu'il avait vendu pour très cher ses droits afin qu'un film soit réalisé aux États-Unis sur sa vie. Il paraît qu'il voulait créer une ville en Amazonie. Cizia Zykë entretenait le flou, semait le doute, brouillait les pistes. Un chercheur d'or. Il en aurait gagné des tas, et tout claqué. Finalement, le cœur a cédé, sans appel. Cizia Zykë sera enterré vendredi 30 septembre à 11 heures à l'église Saint-Martin de Pessac.

ISABELLE CASTERA 


Traduction

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