Lannion-Perros et sa région
Jeudi 23 juin 2011
C'est dans la quiétude alsacienne, chez lui près de Strasbourg, que Driss El Himer a préparé les 10 km de
Langueux avant les prochaines échéances nationales et internationales sur marathon.© Daniel Fouray
La carrière de Driss El Himer a failli dramatiquement se terminer l'été 2004. Quelques jours avant de s'envoler pour les JO d'Athènes, où il avait réussi les minima sur marathon, l'ancien Légionnaire est victime « de la racaille de France. » Ou quand un groupe de jeunes, un poil éméchés, s'en prend gratuitement à Driss. En plein jour. En pleine rue. « Ils m'ont rapidement insulté... comme ça, sans raison. Le ton a fini par monter et l'un d'entre eux a sorti un flingue et l'a pointé sur moi. Cela aurait pu vraiment mal tourner. »
Plus de cinq ans après, l'émotion est encore palpable dans le timbre de voix de l'athlète. « J'y repense parfois. Surtout depuis que je suis père de famille. Personne n'est à la merci de ce genre d'accident. De la racaille qui joue au con dans la rue (sic). »
Pas vraiment l'idéal pour aborder sereinement un événement aussi grandiose que les JO. Même si El Himer ne cherche aucune excuse à sa décevante 68e place. « Je m'étais vraiment super bien entraîné. Mais le jour J, je n'avais pas de jambes. Peu avant le départ, je l'ai d'ailleurs dit à El Hassan Lahssini (35e à Athènes). »
Malgré tout, même en dedans, il mettra un point d'honneur à boucler la grande boucle de l'athlétisme. « Tu n'as pas le droit d'abandonner un marathon olympique, surtout dans un lieu aussi symbolique qu'Athènes, là où le marathon est né. Vraiment une grande émotion de reconnaître le parcours. »
Parti sur le tard à Athènes, le marathon bouclant quasiment les Jeux, El Himer a manqué la grande parade d'ouverture. En revanche, il s'est imprégné intensément de chaque seconde passée sur le sol grec. « Un athlète de haut niveau a raté quelque chose dans sa carrière s'il n'a pas participé au moins une fois à des Jeux olympiques. Il y règne une atmosphère incroyable, un brassage de cultures enrichissant. » Style, petit-déjeuner avec un basketteur américain, dîner avec des pongistes chinois et souper avec un kayakiste finlandais.
Alors forcément, Driss rêve toujours de cette magie olympique. « J'ai Londres 2012 dans un petit coin de ma tête. J'ai coupé avec le marathon mais je veux essayer d'y revenir compétitif et tenter les minima. J'ai prouvé par le passé que je pouvais y jouer un rôle (NDLR : son record de 2 h 06 mn48 remonte à 2003) alors pourquoi pas. » Le rendez-vous est pris...