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Portrait d’un baroudeur

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2 avril 2011

Engagé à 17 ans dans la Légion, sans le bac, il nous expliquait récemment : « En Afrique, j’ai gagné de l’argent dans la sécurité, mais je ne suis pas un mercenaire. » France Soir

Parmi les Français qui vivent en Côte d'Ivoire, c’est un personnage atypique, le prototype du baroudeur blanc qui a fait fortune en Afrique, un personnage de cinéma à la Belmondo. Sauf que Frédéric Lafont, 41 ans, est bien réel. Il dirige 23 sociétés et il emploie 4.000 personnes en Côte d'Ivoire. Ses détracteurs racontent qu’il a construit son empire grâce aux importations d’armes, au transport de mercenaires et aux services rendus au président Laurent Gbagbo. Lui dément formellement : « Je suis simplement un homme d’affaires qui a beaucoup travaillé, et qui a réussi. »

Roulant en Aston Martin, en Porsche ou en Hummer, avec « un tempérament un peu cabot », selon sa propre épouse, cet ex-légionnaire n’a pas le profil du businessman en costume-cravate.

Engagé à 17 ans dans la Légion, sans le bac, il nous expliquait récemment : « En Afrique, j’ai gagné de l’argent dans la sécurité, mais je ne suis pas un mercenaire. » Son histoire mérite d’être racontée.

Spectaculaire reconversion

Tout commence en 2000. Frédéric Lafont, sous-officier hyperactif, en a assez de la vie militaire, mais il garde le goût de l’aventure. Il décide de se reconvertir dans le commerce, quittant la grande muette pour créer sa première société, un commerce de matériel de sécurité à Abidjan. Il tombe à point : « Sur place, personne ne vendait un tel matériel, alors que la situation commençait à chauffer. Il a trouvé le bon créneau au bon moment », explique un de ses salariés.

Effectivement, le Français a trouvé le bon filon. Il va l’exploiter à fond : sécurité des biens et des personnes, protection d’institutions et d’entreprises… Il se découvre un talent de commerçant, mais surtout il valorise son expérience de légionnaire : « C’est cela le secret de sa réussite, Frédéric n’est pas un simple marchand. Dans un pays au contexte tendu, il est toujours prêt à défendre ses employés comme ses clients. En 2004, quand les soldats français eux-mêmes ne pouvaient pas aller au secours des Français piégés chez eux, lui, il y allait », affirme son épouse, Louise, rencontrée peu après son arrivée en Côte d'Ivoire.

Agence tout Risk

A partir de leurs sociétés de sécurité, Risk et Vision, tous les deux vont prospérer : restaurants, discothèques, hôtels, événementiel et même une petite compagnie aérienne, Sophia Airlines.

Une telle réussite impressionne et fait jaser : « Trop beau pour être honnête », selon certains. Un moment suspecté d’avoir violé l’embargo des Nations unies sur les armes, Lafont a pourtant été blanchi par l’ONU et l’UE. Son avocat, Me Gilbert Collard, affirme : « C’était un coup monté, une histoire de jalousie. »

Tous sont inquiets

Malgré l’instabilité politique, Lafont a toujours poursuivi tranquillement ses affaires, « en évitant surtout de me mêler à la politique », dit-il.

Quand on l’interroge sur son côté bling-bling, il s’en amuse : « Durant mes quinze années à la Légion étrangère, j’en ai bavé, dit-il. C’était très dur. Maintenant, je veux me faire plaisir ! » Difficile de percer tous les secrets de ce personnage, flamboyant et énigmatique. Une seule certitude : l’Afrique reste un excellent terrain de jeu pour les baroudeurs de cette trempe. Mais il ne faut pas généraliser : Frédéric Lafont n’est pas le reflet de la communauté française installée en Côte d'Ivoire. Il en est seulement un membre atypique et chanceux. La plupart des 12.000 Français qui vivent dans ce pays ont des revenus modestes, et mènent une vie discrète. Tous ont une situation précaire. Riches ou pauvres, aujourd’hui, tous sont inquiets, et tous s’interrogent sur leur avenir. Depuis jeudi soir alors que la ville avait été livrée à la violence et aux pillages, quelque 150 ressortissants français et 350 étrangers d’autres nationalités ont été accueillis au camp de Port-Bouët de la force française Licorne à Abidjan. D’autres plus prudents avaient commencé depuis plusieurs semaines à prendre la direction de Paris dans la crainte de revivre un déchaînement de violence comme en 2004.

De notre envoyé spécial à Abidjan ANTOINE KOWALSK

Traduction

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