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Mort pour la France, mort pour vous ? 26042010

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Monde 26/04/2010

Mort pour la France, mort pour vous ?

Par LAURENT BANSEPT Chef de bataillon, stagaire de la promotion Maréchal-Lyautey du Collège interarmées de défense

Il avait 23 ans. Engagé dans la Légion étrangère, un jeune homme est mort le 8 avril dans un accrochage contre des insurgés à 12 000 kilomètres de chez lui. Il s’appelait Robert Hutnik, et au-delà du camarade, nous nous souviendrons de lui car il est le 41e soldat français tué en Afghanistan.

Et vous, vous en souviendrez-vous ?

Car à mesure que le temps passe, que s’efface le souvenir de l’embuscade d’Uzbin, nous voyons bien que nos morts occupent à chaque fois moins de place dans l’actualité. C’est dans une indifférence polie que la dépouille de Robert Hutnik est rentrée en France, comme celles d’autres soldats «morts pour la France» en Afghanistan. Pourtant, ce n’est pas pour l’armée qu’il a donné sa vie, c’est pour vous. Pour la France, vivante par-delà les différences, les querelles et les doutes de tous ceux qui la composent.

Choisissant une vie discrète, rude et exigeante, il était bien sûr un volontaire, un soldat professionnel. Mais peu de chose vous sépare de lui. Car finalement, un soldat est un homme ou une femme comme les autres. Un homme ou une femme qui a fait un choix, celui de porter les armes de la France, un choix que chacun d’entre vous, votre fils, ou votre fille aurait pu faire.

Bien sûr, celui qui part sait que c’est dangereux, qu’il peut ne pas revenir. Bien sûr que l’appréhension existe, bien sûr qu’en patrouille ou sur les routes, la peur nous accompagne. Car nul besoin de le dissimuler. Si officiellement la France n’est pas en guerre, l’armée française se bat en Afghanistan. Et elle assume tous les jours l’écrasante responsabilité de donner la mort tandis que certains de ses soldats seront tués au combat ou garderont à jamais la trace de leurs blessures.

Il ne faut pas le taire. Le consensus parlementaire sur cet engagement peut-il prendre toute sa valeur sans que les citoyens ne soient éclairés sur l’action de leur armée ?

Le peuple français ne doit donc pas oublier ce conflit afghan et la réalité de la guerre qui se déroule dans l’infinie complexité de ses montagnes perdues. Même si ce n’est pas aisé, tant ces combats sont loin de la routine de la vie quotidienne. Mais c’est vital, pour que nos morts ne deviennent pas de simples victimes, des accidentés d’un travail périlleux. Tel est le prix pour que le sacrifice demandé par la nation garde un sens. Celui de l’obéissance et du devoir. Celui de la mission reçue et de la parole donnée. Celui de la fraternité et du service des autres.

Qu’il approuve ou désapprouve l’action de son armée, chaque citoyen doit bien être conscient que nous sommes, là-bas comme ailleurs, le bras armé de la volonté nationale. Qu’à chaque fois que l’armée française s’engage, elle le fait, sur ordre politique, au nom des Français. A Paris ou à Surobi, la République porte le même nom.

Français, c’est bien votre armée qui se bat en Afghanistan.


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