publié le 24/06/2010
Dans un sombre contexte économique et financier, Nicolas Sarkozy a décidé de supprimer la traditionnelle garden-party du 14 juillet à l’Elysée qui avait coûté plus de 700 000 € l’an dernier. Fini le spectacle annuel où dames enchapeautées et messieurs bardés de médailles côtoyaient dans une ambiance de kermesse élus, people, simples citoyens accidentés de la vie ou distingués pour leur action caritative… La disparition de la garden-party pourrait être annoncée officiellement en tout début de semaine prochaine, selon une source proche du gouvernement, lors d’une réunion à l’Elysée sur la révision générale des politiques publiques. « Un vaste plan ambitieux de décisions pour encore réduire les dépenses de fonctionnement de l’Etat est à l’étude », indique-t-on à la présidence.
En rendant compte hier des travaux du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a insisté sur la nécessaire « exemplarité » des ministres et du gouvernement en ces temps d’austérité budgétaire. Pour Nicolas Sarkozy, il s’agit de montrer qu’il est dans l’action alors que les polémiques sur ses ministres ou ex-ministre se succèdent : Christine Boutin et sa double rémunération, Christian Blanc et ses cigares offerts par la République, Alain Joyandet et l’agrandissement illégal de sa maison, Eric Woerth et l’affaire Bettencourt. En pleine réforme des retraites, difficile à faire passer dans l’opinion qui la juge majoritairement « injuste », Nicolas Sarkozy veut remettre de l’ordre dans les rangs. L’ex-ministre du Logement Christine Boutin a renoncé à ses 9 500 € mensuels pour une mission confiée par l’Elysée sur la mondialisation, le secrétaire d’Etat au Grand Paris a été prié de rembourser tous les cigares (12 000 €), son collègue à la Coopération a renoncé à son permis de construire. Le ministre du Travail s’est, lui, vu renouveler la confiance du président pour mener à son terme la réforme des retraites. Son image de premier ministrable est néanmoins considérablement affaiblie.
« Anecdote »
Le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé hier les « artifices » de l’exécutif après l’annonce de la suppression de la garden-party du 14 juillet à l’Elysée. « Le jour où le président de la République décidera de supprimer le bouclier fiscal, on pourra parler plus sérieusement », a-t-il dit. Pour Marine Le Pen, vice-présidente du FN, la mesure est « dérisoire ». Le député Vert Noël Mamère a estimé que la suppression de la garden-party était une « anecdote ». Le président UMP de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée, Pierre Méhaignerie, y a vu « une première étape », et a par ailleurs demandé un gouvernement restreint à 28 membres contre 40 aujourd’hui.