Édition du vendredi 12 novembre 2010
Près des poètes, poignante ode à l'armistice
11 novembre 1918.
Il est 5h15 dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Cette nuit-là, généraux allemands et alliés signent l'armistice. Six heures et 92ans plus tard, dans un autre écrin de verdure, celui du plateau des Poètes, l'arrêt des combats a été commémoré. En guise de clairons et de cloches d'églises qui ont retenti au siècle dernier, la Lyre biterroise a égrené les sonneries et autres Madelon, chant de la Der des Ders s'il en est. L'ensemble des associations patriotiques, porte-drapeaux en tête, n'avait pas manqué la célébration ni les discours de Marcel Arnoult, président du comité d'entente, ou de Raymond Couderc. Celui-ci rappelait «la joie des vainqueurs qui contrastait la tristesse de tous ceux qui célébraient cette victoire dans la douleur causée par la perte d'un proche». Et des Biterrois malheureux, il y en avait, puisque la commune avait alors payé «un lourd tribut: 1272 de ses enfants disparurent sur les 7500 hommes mobilisés». Ce terrible bilan remémoré par le sénateur maire lui permettait d'insister : «C'est précisément quand tous les témoins ont disparu qu'il faut prendre garde que l'Histoire n'anéantisse pas le souvenir, mais au contraire le vivifie. Nous sommes plus que jamais résolus à ce qu'une telle épreuve ne se reproduise pas.» Le devoir de mémoire se poursuivait avec le sous-préfet Philippe Chopin qui lisait le message d'Hubert Falco, secrétaire d'État à la Défense chargé des Anciens combattants.
Les dépôts de gerbes se sont succédé au pied du monument. P. SALIBA