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A MADAGASCAR

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Le Monde illustré du 05/10/1895

 

A l'heure où les nouvelles de l'expédition sont un peu meilleures, et où l'on annonce, prématurément sans doute, que peut-être le drapeau français flotte déjà au faîte du palais royal de Tananarive, ce sont pourtant encore des scènes de tristesse que nous avons à montrer, avec le transport de malades sur Marololo. C'est là que l'on embarque les moins atteints, et que l'on dirige sur différents sanatoria ceux qui ne pourraient pas supporter le voyage.

Nous montrons aussi l'hôpital n° 3 à Suberbieville, dont l'installation est insuffisante, d'après les dernières notes de notre envoyé spécial.

Voici en outre un convoi de bœufs dirigés sur Andriba, et destinés au ravitaillement de la colonne légère, en marche sur Tananarive.

D'après les dernières dépêches, l'état des troupes serait satisfaisant, et l'espoir d'une solution définitive et prochaine aurait relevé le moral des soldats, si déprimé par l'inaction et par le spectacle de la maladie qui a fait tant de ravages déjà.

Nos lecteurs sont au courant, grâce à la très curieuse et dernière lettre de M. Tinayre, du différend survenu entre le général Duchesne et les correspondants des journaux français attachés à l'expédition.

On sait que seul, un représentant de la presse allemande, M. Wolf a été autorisé par le chef de l'expédition, à suivre l'armée dans sa marche sur Tananarive.

Une de nos gravures représente cet étranger si favorisé, et dont la présence auprès de nos troupes, au moment où l'on évince nos collaborateurs a justement étonné chacun.

Notre confrère M. Jacques Sincère a signalé dans le Figaro, et sous ce titre : Une faute, ce fait tout à fait singulier et sur lequel il appelle tout particulièrement l'attention. « M. Eugène Wolf, correspondant du Berliner Tageblalt, marche avec l'état-major général; il dîne avec les chefs de la colonne, les invite à dîner à son tour; en un mot, il est dans l'intimité du général Duchesne.

« On ne peut évidemment pas demander au général Duchesne d'avoir lu les journaux allemands depuis une dizaine d'années. Ce n'est pas son métier, et il faut l'en féliciter, car lire les journaux d'outre-Rhin est rarement une besogne agréable. Il serait ridicule de demander à un journal allemand de sans cesse être plein d'éloges pour nos faits et gestes. Il serait vraiment pénible qu'on nous louât toujours à Berlin, et je ne songe pas à faire un crime au Berliner Tayeblatt d'avoir en maintes occasions été injuste pour nous : c'est l'habitude des journaux allemands.

Mais enfin, le général Duchesne aurait pu et du s'enquérir du rôle joué à Madagascar et ailleurs par M. Eugène Wolf, qui est plutôt un explorateur qu'un journaliste. Et quel explorateur » !

« Il a été à Zanzibar, il a pris des notes de tout genre, qui ont été en partie publiées. Il a donné des notes commerciales tout à fait remarquables et qui ont été pleines d'incontestable utilité pour le négoce allemand. Il a porté son enquête sur d'autres points de l'Afrique, car il est un des partisans les plus convaincus de l'expansion coloniale de son pays.

Enfin, il est arrivé à Madagascar et delà, il a envoyé à un journal, le Berliner Tageblatt, des articles qui se résument en ceci : « Ne faisons pas d'opposition à l'expédition française, car, en l'état actuel des choses, Madagascar est fermée à notre commerce. Quand les Français auront ouvert ces marchés, nous profiterons de la situation, car les Français ne sont pas colonisateurs.

« Or, comme le général Duchesne a empêché les journalistes français de suivre le quartier général, et comme il est certain qu'aucun de nos quatre confrères qui suivent l'armée n'a habité Madagascar depuis un an, et n'est outillé comme M. Wolf, il advient que les Allemands seront informés beaucoup plus vite, et surtout beaucoup plus sûrement que nous, de ce que Madagascar peut produire et de ce que l'on peut y exporter.

«Je demande si c'est là le but poursuivi, et si c'est pour le plus grand bien des maisons de Hambourg qu'on a organisé l'expédition.

« Le mal est fait. Il n'y a donc pas à prendre de mesures contre M. Wolf — et personne ne songe à les demander. Mais on ne peut pourtant pas s'empêcher d'éprouver un certain mouvement d'humeur en constatant que, là où la presse française a eu toutes les peines à n'arriver qu'à rien savoir, un journal allemand a eu toutes les facilités pour être informé, trois ou quatre jours avant nous, de ce que font les braves petits troupiers du pays de France « Nous étions déjà habitués à voir tous nos minis- tres recevoir les correspondants étrangers ; mais vrai on pouvait espérer que cette habitude là, on ne l'avait pas dans l'armée. »


Traduction

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