16 novembre 2016
Photo d'illustration
L’État Major de l’Armée de Terre et la préfecture de l’Aveyron ont-ils paniqué ce 11 novembre à Millau face à quelques militants d’extrême gauche ? C’est en tout cas ce que laisse à penser la gestion calamiteuse de la cérémonie par les autorités .
Pas de défilé du 11 novembre pour la Légion Étrangère à Millau
Ce 11 novembre devait être le tout premier défilé des légionnaires de la 13e Demi Brigade de la Légion Étrangère (DBLE) dans les rues de Millau depuis que l’unité a été transférée des Émirats Arabes Unis au plateau du Larzac cet été. La veille de la cérémonie, la mairie de Millau a été prévenue que le défilé, annoncé officiellement, n’aurait finalement pas lieu.
La raison de cette annulation ? L’appel lancé par le collectif d’extrême gauche Gardem Lo Larzac d’un « rassemblement antimilitariste » à Millau face au défilé des légionnaires. Une manifestation qui aura rassemblé seulement 13 personnes selon le maire de la commune, Christophe Saint Pierre (LR).
Face à cette « opposition », l’État Major de l’Armée de Terre a donc décidé d’annuler tout simplement le défilé des légionnaires qui devait clôturer la cérémonie du 11 novembre afin d’éviter tout trouble à l’ordre public.
Le maire de Millau très en colère
Christophe Saint Pierre n’a pas manqué de dénoncer cette décision. S’il a rappelé que le droit de manifester était un droit constitutionnel, il a interpellé le sous-préfet présent à la cérémonie en déclarant : « qu’une minorité prenne en otage une immense majorité qui, elle, s’est aussi exprimée par son approbation, je trouve qu’il y a là un élément difficile à comprendre ». Il a ajouté que « maintenant ça suffit, ça suffit d’être amené à reculer de façon régulière et systématique devant quelques individus. Nous n’avons pas fait défiler l’armée pour treize individus qui avaient besoin de manifester. »
Le collectif Gardem lo Larzac est opposé à l’installation de la Légion Étrangère sur le causse du Larzac. Une opposition qui est motivée par des revendications idéologiques anti-militaristes.
Créé en 1940 au camp du Larzac, la 13e DBLE est la première unité de l’armée française a avoir rejoint le Général De Gaulle et intégré les Forces Françaises Libres. Lors de la guerre d’Indochine, elle participe notamment à la bataille de Dien Bien Phu. Après la guerre d’Algérie, la 13e DBLE s’installe à Djibouti où elle restera jusqu’en 2011 avant de rejoindre Abou Dhabi. En 2015-2016, elle participe à la guerre contre Daech en fournissant un détachement de formateurs pour l’armée irakienne.
Photos : DR