15 mars 2015
15/03/2015 – 18h30 Béziers (Lengadoc-info.com) – Ils étaient près de 2 500 ce samedi à avoir fait le déplacement pour assister à l’inauguration de la rue du commandant Denoix de Saint Marc, anciennement rue du 19 mars 1962. Parmi eux, de nombreux pieds-noirs et harkis mais également des anciens combattants coiffés de leur béret rouge de parachutiste ou vert de la Légion Étrangère, les deux armes du commandant de Saint Marc.
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C’est sous les applaudissements de la foule que le maire de Béziers accompagné de la famille du commandant de Saint Marc, a été accueilli. Un Robert Ménard particulièrement ému, la voix parfois tremblante et qui rappelle «qu’oser dire, oser laisser penser que […] la guerre d’Algérie s’est terminée le 19 mars, le jour de la signature des accords d’Evian, n’est pas seulement un mensonge, c’est une ignominie, une insulte à la mémoire de tous ceux – pieds-noirs, harkis, jeunes du contingent – qui ont été torturés, qui ont été émasculés, qui ont été tués, qui ont disparus après cette date, après cette capitulation, après cet abandon ».
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Après les prises de parole des filles du commandant de Saint Marc, le maire de Béziers a fait un discours particulièrement fort, rejetant les mensonges de « l’histoire trafiquée, réécrite, bafouée » et refusant « cette perpétuelle repentance ». « L’Algérie, disait ma mère, c’est notre paradis à nous » déclare Robert Ménard, d’origine pied-noir, « ce paradis qu’on nous a enlevé, ce paradis qui hante, toujours, plus de cinquante ans plus tard, nos cœurs et nos mémoires. Après nous avoir pris notre pays, certains voudraient maintenant nous priver de nos souvenirs. »
Faisant un parallèle avec la situation actuelle de la France et notamment les récentes attaques terroristes à Paris, Robert Ménard dénonce ceux devant qui la France s’est agenouillée en 1962, « des assassins, des bourreaux qui nourrissent encore aujourd’hui une haine à l’égard de la France, de ses valeurs, de son histoire, de ses combats, de sa civilisation […]. Que s’est-il passé pour qu’aujourd’hui, dans notre pays, on occulte à ce point la réalité de notre histoire ? Tout simplement que, alors qu’on obligeait un million de Français à quitter leur Algérie natale, on ouvrait la France – quasi simultanément – à des millions d’immigrés bien décidés pour certains à ne jamais se sentir, à ne jamais devenir des Français à part entière. Colonisation de peuplement, disait-on de la présence française en Algérie. Il faut parler aujourd’hui, en France, d’immigration de peuplement, d’immigration de remplacement. Un chassé-croisé dont l’histoire a le tragique secret et dont je redoute que nous ne cessions de mesurer les funestes, les dramatiques conséquences. Je voudrais me tromper. Je crains d’avoir raison. »
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« Il y a 50 ans, je m’en souviens, vous vous en souvenez, nous tapions sur des casseroles en scandant « Al-gé- rie fran-çaise ». Il faudrait aujourd’hui, avec la même ardeur, avec la même détermination, dire non à cette France métissée qu’on nous promet, qu’on nous annonce, qu’on nous vante. Dire non à cette France multiculturelle qu’on nous impose. Mais dire oui à une France fière d’elle-même, de son histoire, de ses racines judéo-chrétiennes. »
Un discours qui visiblement ne plaisait pas à tout le monde puis qu’au même moment, à une centaine de mètres, élus du parti socialiste, communistes et anarchistes de la CNT, brandissant des drapeaux de l’Algérie, ont tenté de contester l’initiative du maire de Béziers. Un contre-rassemblement qui a davantage démontré les faiblesses et l’impopularité de la gauche à Béziers puisqu’elle n’a rassemblé que près de deux cents manifestants alors que l’appel était soutenu par une centaine d’associations, syndicats et partis politiques.
Photos : DR
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