17.06.2015
Nous voici arrivés à la borne 2, finalement dans les temps... Cependant, les marches presque forcées des quatre derniers jours ont laissé des traces sur les organismes. Edinho, l'un des deux guides brésiliens, a fait un mauvais pas et la fatigue accumulée aidant, il en est résulté une déchirure musculaire à la cuisse. L'aventure est terminée pour lui, car il est illusoire que cela se répare en seulement deux jours ou que cela s'améliore en continuant à marcher et à porter son lourd sac à dos.
Des petits bobos se font aussi jour ici ou là : piqûres d'insectes qui évoluent en furoncles, pieds qui commencent à développer de gênantes mycoses, vers à chien (appelés au Brésil "animaux géographiques" car ils creusent des galeries sous la peau qui la font ressembler à des cartes de géographie...), etc. Rien de très grave cependant et le médecin militaire qui nous accompagne s'en étonnait même. Pour lui, c'est bien la marque que le groupe était très bien préparé et entraîné.Des marais font aussi leur apparition dans notre parcours. Parfois, il s'agit de petits marais qui occupent un col plat. En ce cas, leur présence est logique et nous devrions en recontrer de plus en plus. Mais à deux reprises, nous sommes tombés sur des marais larges, drainés par des criques de plus de 20 centimètres de profondeur. Dans ces cas, c'est la ligne frontière qui est sans doute mal placée. Notre parcours le long de son tracé actuel n'est donc pas inutile pour en préciser certains détails.
Nous n'avons plus rencontré de vestiges archéologiques. Il faut dire que dans ces collines couvertes de forêt, il serait difficile de savoir où chercher exactement. Cela étant, nous croisons régulièrement des ouvertures dans la forêt, envahies de bambous liane, mais dans lesquelles on trouve aussi des espèces typiques de régénération secondaire, ainsi que du manioc. Nous avons aussi passé lundi de vastes zones de forêt dominées par des palmiers Astrocarium, dont la configuration est très originale et différente de celle enregistrée habituellement. Peut-on y voir la trace d'une présence amérindienne ancienne ? Seule une analyse approfondie des données botaniques recueillies pourra nous en dire plus.