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La Grande Guerre, Bayonne et le Pays Basque

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29 novembre 2014 Publié par Philippe Cloutet

Le rôle de Bayonne et du Pays Basque dans la Grande Guerre est méconnu. L’exposition organisée au Musée Basque de Bayonne apporte pour la première fois un éclairage sur les liens tissés entre ces terres paisibles, si éloignées du théâtre des batailles, et ....

.... l’enfer des tranchées. Devenue base-arrière des combats, Bayonne et sa région assumèrent l’effort de guerre, tant par le sacrifice des hommes au Champ d’honneur que par la mobilisation civile pour secourir les blessés et les populations martyres du front.

Exposition Bayonne Grande Guerre

Ville de mobilisation, Bayonne voit passer devant ses conseils de révision les hommes en âge de combattre. De jeunes volontaires s’y reprennent plusieurs fois pour être jugés aptes. C’est le cas du futur héros de l’aviation Georges Guynemer qui n’est accepté que la troisième fois. Au déclenchement de la première guerre mondiale, les associations tchèques de Paris décident que tous les membres aptes au service militaire s’engageraient dans l’armée française. Le 22 août 1914 un premier groupe de 300 volontaires tchèques est accepté par les conseils de révision et part pour Bayonne avec d’autres volontaires étrangers (Polonais, Espagnols, Suisses, etc.) pour être incorporé dans les unités du régiment de marche de la Légion étrangère en cours de formation.

Exposition Bayonne Grande Guerre
Illustration : Benjamin GOMEZ (Bayonne, 1885 – 1959), dessin original de l'affiche faite pendant la première guerre mondiale en faveur des sinistrés du Nord, 1918

Les Tchèques constituent une compagnie indépendante appelée « Compagnie Nazdar » qui reçoit son fanion aux armes de Bohême des mains des dames de Bayonne qui l’ont brodé. Le départ des différents régiments depuis la gare de Bayonne, ville de garnison, et les lettres envoyées du front à leurs familles par les soldats des régiments en garnison à Bayonne (le 49e parmi d’autres) ponctuent l’actualité. Les mois d’août et de septembre 1914 sont cruels : les pertes humaines sur le front sont considérables et endeuillent les familles : parmi d’autres, la famille Diharce de Bayonne perd en août deux fils et le troisième est fait prisonnier.

Les artistes du Pays Basque sont enrôlés dans la guerre et plusieurs y sont tués : le Navarrais Antoine d’Irumberry de Salaberry en décembre 1915 et le Luzien Gabriel Deluc en septembre 1916. Ils dessinent dans les tranchées et témoignent de la barbarie de la guerre moderne.

Les aquarelles de Salaberry sont impressionnantes, en particulier celle réalisée la veille de sa mort. Les dessins de Deluc sont poignants et font vivre le quotidien des tranchées. D’autres, comme le Bayonnais Henri Zo, sont mobilisés pour témoigner officiellement de la guerre par leur pinceau. « Morts au Champ d’Honneur », prisonniers et blessés graves (parmi eux le futur maire de Bayonne Jean-Pierre Brana) amènent la tragédie dans le quotidien des familles.

Des médecins de la région interviennent dans les hôpitaux d’évacuation du front. Et c’est à Bayonne, parmi d’autres villes éloignées du front, que sont envoyés les blessés soignés dans les hôpitaux civils et militaires mais aussi dans des édifices temporairement transformés en hôpitaux comme le Lycée de Bayonne, le Séminaire de Larressore ou le château d’Ilbarritz. Ernest Fort, secrétaire du maire de Bayonne Joseph Garat, dirige les oeuvres municipales de guerre en faveur des réfugiés, surtout les orphelins belges, et organise un atelier de rééducation des mutilés.

Artiste lui-même, il dessine quelques épisodes du temps de guerre à Bayonne et rassemble une documentation importante. Les témoignages des Bayonnais de l’époque insistent sur les difficultés de la vie quotidienne (cherté des denrées), les émotions suscitées par l’explosion de la poudrerie ou l’attaque des forges du Boucau par un sous-marin allemand.

Les illustrateurs locaux participent à l’exaltation du devoir patriotique et au dévouement envers les populations souffrantes des lignes du combat. Après la victoire chèrement acquise, des pierres du souvenir fleurissent dans toutes les communes de France pour témoigner du sacrifice de millions de soldats.

Les monuments « Morts pour la France » témoignent de la volonté de sortir de l’anonymat ces héros modestes qui ont donné leur vie dans la première guerre totale des temps modernes. Chaque village de la « petite patrie » basque compte ses morts pour la grande patrie.


Traduction

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