publié le Mercredi 15 octobre 2014
Grande Guerre : “Si je mourais là-bas” diffusé sur la chaîne Histoire
En ce début du centenaire de la Grande Guerre et à la veille de la commémoration de l’Armistice, la chaîne Histoire diffuse pour la première fois le lundi 10 novembre, à 20 h 40 le film documentaire inédit “Si je mourais là-bas” : la Grande guerre racontée par les écrivains qui l’ont vécue. C’est un film de Patrick Buisson, président de la chaîne Histoire.
“Les morts seuls savent quelque chose” écrivait Georges Duhamel. Écrire sur la guerre serait donc un exercice condamné à l’échec ? Le film Si je mourais là-bas démontre le contraire. A savoir que les vérités profondes de la guerre ne sommeillent pas sous terre avec les morts mais se trouvent enchâssées dans les mots et dans les images nés de l’expérience ou de l’imaginaire de ceux qui l’ont faite. “Avec la guerre, le réel devient le fantastique, un formidable matériau pour des écrivains que le sujet délivre provisoirement du maniérisme et du bavardage intimiste. Souffrance rédemptrice ou violence nihiliste, transcendance ou déchéance, sublimation ou animalisation, régénération ou barbarie : les fantassins Charles Péguy et Henri Barbusse, l’artilleur Guillaume Apollinaire, “poète canonnier” et le légionnaire Blaise Cendrars, le cuirassier Louis-Ferdinand Céline et le dragon Georges Bernanos, l’officier de commando Ernst Jünger, le lieutenant Maurice Genevoix et le caporal Drieu La Rochelle, le médecin militaire Elie Faure et le chirurgien Duhamel, l’ambulancier Dos Passos, le brancardier Joseph Kessel et l’infirmier Ernest Hemingway, les biffins Roland Dorgelès, Chevalier, Manning et Remarque n’ont certes pas vu la même chose au même moment mais tous ont été les acteurs d’une aventure individuelle vécue collectivement, les témoins d’une époque , presque incompréhensible de nos jours, où le corps collectif ( la « mère patrie » ou l’amère patrie selon le point de vue que l’on défend) pouvait mobiliser les corps individuels et exiger d’eux jusqu’au sacrifice suprême”.
En faisant entrer en résonance les grands textes des écrivains combattants servis par les voix de Jeannette Bougrab, Stanislas de La Tousche et Jean-Louis Cassarino et les photos et les films d’époque utilisés comme révélateur ou comme ré-enchanteur du réel, “Si je mourais là-bas” est beaucoup plus qu’un simple documentaire. “C’est un poème lyrique qui illustre l’extraordinaire complexité des hommes dans leur rapport d’intériorité à la guerre”assurent ses concepteurs.
Ce film de Patrick Buisson a été réalisé par Guillaume Laidet, avec la collaboration de Sandrine Ventezout et Margaux Reimond. Les récitants sont : Jeannette Bougrab, Stanislas de La Tousche et Jean-Louis Cassarino. La musique originale est signée : Sacha Menu et Bruno Vouillon avec le concours du quatuor Cell’Opera de l’Opéra de Paris.