Banni de sa famille, expatrié, arrêté en Grèce en raison d'une tentative de vol ratée, Samir décide alors de rejoindre le corps d'élite de la Légion Etrangère au Fort de Nogent dans le Val-de-Marne. Puni et renvoyé suite à un incident mineur, ce dernier entrevoit alors un moyen de se venger. Dans un style très épuré, à travers le parcours chaotique du jeune Amourabi, l'auteur nous révèle les coulisses de ce corps d'armée prestigieux. La violence froide, réfléchie et organisée des protagonistes nous plonge dans un univers qui ne connaît ni le remords, ni le regret. A la suite de l'attentat, qui ouvre l'histoire, la gendarmerie démarre une enquête complexe dans laquelle les fuites pleuvent comme des hallebardes. La Grande Muette a décidément bien du mal à se coordonner. On y découvre alors une Armée infiniment impersonnelle (les militaires ne sont pas appelés par leur nom mais par leur grade) tout en étant à la fois démesurément orgueilleuse. Polar noir, glacial et racé, « Le corps de la dernière chance » ravira, dans son style très visuel, les amateurs d'action, de suspense, d'adrénaline et d'armement lourd.