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Les chansons de Pierre Mac Orlan

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 jeudi 13 octobre 2011

 

Pierre Mac Orlan, né Pierre Dumarchey (1882-1970) est un écrivain français, et surtout un auteur de chansons.

Sa vie lui fait rencontrer l’aventure sous différentes formes : bohème de celui qui doit survivre de petits métiers ; guerre de 14-18 ; famille et amis dans la Légion étrangère et dans les bataillons disciplinaires des guerres coloniales d’alors. Sans compter les aventures qu’il vit en imagination, en particulier cette origine écossaise qu’il s’invente et dont il tire son nom de plume.
 
Il nous a laissé quelques chansons immortelles.
 

Chanson de Margaret :

Une fille du Havre se retrouve exilée à Tampico, au Mexique. Evocation de Tampico. Evocation de l’ancien Havre et paroles de la chanson. 

Fanny de Laninon :

Au début du XX ème siècle, Laninon était un quartier de Recouvrance, qui était lui-même un quartier maritime et populaire de Brest. Ce quartier, évoqué dans plusieurs chansons, a été détruit par les bombardements. Pour une belle évocation en images, suivre ce lien.

Marie-Dominique :

 
 

La chanson (paroles) parle d’un certain Jenin l’Avenu peut-être déjà évoqué par François Villon dans un rondeau (attribution à Villon parfois contestée). 

Les personnages et le vocabulaire de cette chanson rappellent aussi lesBallades en Jargon (c’est à dire en argot du Moyen-Age) de François Villon(une ballade en jargon avec traduction). 

Sans être spécialiste de l’argot du Moyen Age, on peut donner quelques indications sur les lieux, les personnages et quelques mots utilisés. Parouart, c’est Paris ; la Porte Rouge , où François Villon a sa chambre, fait partie de la demeure de maître Guillaume de Villon au cloître deSaint Benoît le Bétourné : donnant sur la rue Saint Jacques, ce cloître occupait ce qui est aujourd’hui l’emplacement de la Sorbonne et de la rue des Ecoles. 

Colin l’écailler, ou l’Escaille ou Colin de Cayeux et Regnier de Montigny étaient deux coquillards compagnons des mauvais coups de Villon et executés en 1460 ; Robin Turgis, tavernier et marchand de vin, apparait dans le Testament de Villon.

Un gaffre est un sergent. Un goliard est un clerc itinérant qui écrit des chansons satiriques, des chansons à boire et choses de ce genre.


La naissance du nom de Mac Orlan

Juste avant d'être intégré au 156e Régiment d'infanterie, en octobre 1905, Pierre avait toutefois obtenu ses premiers engagements, peu glorieux, en tant que peintre et illustrateur : il avait décoré l'intérieur d'un auberge à Saint-Vaast-Dieppedalle, et surtout illustré le roman écrit par un de ses amis rouennais : Monsieur Homais voyage, de Robert Duquesne. Les dessins étaient signés, pour la première fois, du nom de Pierre Mac Orlan51. Ce dernier expliqua par la suite qu'il avait choisi ce nom en hommage à une bien improbable grand-mère écossaise52, mais l'hypothèse la plus plausible est que ce pseudonyme avait été forgé à partir du nom d'Orléans, où le jeune homme fit ses études secondaires, et où il découvrit l'œuvre de François Villon53

Les maigres engagements qu'il trouva à l'époque ne suffisaient toutefois pas à sortir Pierre Mac Orlan de ses difficultés financières ; aussi accueillit-il comme un répit bien venu le fait d'avoir à remplir ses obligations militaires, qui signifiaient du moins que durant le temps de son incorporation, il mangerait à sa faim. Mais il fut réformé au bout de six mois, pour raisons de santé54. Son frère en revanche s'engagea au 33e Régiment d'infanterie, où il devait passer cinq ans, avant de s'engager dans la Légion étrangère, pour cinq ans également55, peut-être pour échapper à la justice à la suite d'une bagarre qui aurait mal tourné56. Pierre, quant à lui, tirait toujours le diable par la queue jusqu'au moment où, après un bref séjour en Angleterre, il fut engagé par une mystérieuse femme de lettres qui en fit son secrétaire particulier et avec laquelle il passa plusieurs mois en Italie (à Naples et à Palerme57), puis en Belgique, où il rencontra à Bruges les rédacteurs de la revue littéraire Le Beffroi, notamment Théo Varlet, traducteur de Stevenson et surtout de Kipling, dont il lui fit découvrir La Lumière qui s'éteint et La Chanson de Mandalay, deux œuvres qui devaient bouleverser le jeune homme58 et qu'il évoquerait souvent dans ses livres à venir.

Après s'être pour une raison inconnue séparé de la femme qui l'employait et un bref séjour à Marseille à la fin de l'année 1907, Pierre Mac Orlan revint à Paris au début de l'année suivante, où il retrouva tout naturellement le Lapin Agile, dont il courtisait la serveuse, Marguerite Luc59 (la fille de la maîtresse de « Frédé », le gérant du cabaret60.) Désargenté comme à l'accoutumée, Mac Orlan vécut un temps chez son père et la seconde femme de son dernier, qui apparemment s'agaçaient de voir que ce jeune homme de vingt-cinq ans était incapable de se prendre en charge et de gagner sa vie61. Il quitta donc leur domicile pour des logements parfois précaires, comme celui qu'il occupa un hivers au Bateau-Lavoir (il lui avait été cédé par André Salmon), sans mobilier ni chauffage et où, en guise de lit, il dormait sur un tas de vieux journaux62. Il vécut aussi, en 1910, à l'hôtel Bouscarat, place du Tertre, où logeaient Jules Depaquit et Gaston Couté63. « On imagine, écrit Bernard Baritaud, une existence médiocre, inquiète, dominée par des préoccupations de survie, des années à la fois fébriles (l'obsession de manger) et désœuvrées64. »

Les moyens de subsistance de Mac Orlan étaient en effet toujours précaires : il tentait de gagner sa vie en vendant des chansons qu'il composait65, des ouvrages à caractère érotiques qu'il publiait sous pseudonyme (voire sous son nom d'état civil), et surtout en essayant de placer ses œuvres picturales66. Après avoir été éconduit par Clovis Sagot (qui était entre autres le marchand de Picasso), il tenta de placer ses dessins humoristiques dans la revue Le Rire, dirigée par Gus Bofa, à qui il fut présenté par Roland Dorgelès. Mais Bofa se montra peu enthousiasmé par le trait de Mac Orlan. En revanche, il apprécia les légendes qui l'accompagnaient. Aussi proposa-t-il à ce dernier de plutôt rédiger des petits contes qu'il se proposait de publier dans sa revue. Ce fut cette rencontre qui aurait décidé de la vocation d'écrivain de Mac Orlan67. Elle marqua en tout cas entre les deux hommes le début d'une amitié qui se poursuivrait jusqu'à la mort de Gus Bofa en 196868.

À partir de 1910, devenu un collaborateur régulier de la revue Le Rire (puis du Sourire, son successeur, toujours sous la direction de Gus Bofa), il publia de nombreuses nouvelles humoristiques (réunies dans les recueils Les Pattes en l'air, Les Contes de la pipe en terre et Les Bourreurs de crânes entre 1911 et 1914), tout en se lançant dans la bande-dessinée, avec les péripéties de Frip et Bob69, devenant ainsi le premier auteur complet de BD phylactérienne française, a-t-on pu écrire70. La situation sociale de Pierre Mac Orlan s'améliora alors sensiblement71. Qui plus est, en 1912, il publia son premier roman humoristique : La Maison du retour écœurant ; enfin, l'année suivante il épousa Marguerite Luc (le 8 avril 191372.)

Mac Orlan poursuivit sur la voie de l'écriture romanesque, avec Le Rire jaune publié en feuilleton en 1913 dans la revue Comœdia dirigée par Gaston de Pawlowski (à qui le roman est dédié.) Plus ambitieux que La Maison du retour écœurant, Le Rire jaune révèle aux côtés du ton humoristique des premiers textes, « une vision dramatique, parfois prophétique, de l'avenir proche73. » Publié en volume au printemps 1914, ce roman passa pourtant à peu près inaperçu : trois mois plus tard, la guerre était déclarée.

La guerre (1914-1918)

C'est en Bretagne, où il était en villégiature avec sa femme et les peintres Maurice Asselin et Jacques Vaillant que Mac Orlan apprit que la guerre contre l'Allemagne était déclarée. Mobilisé le 2 août 1914, il rejoignit le 69e d'infanterie, à Toul, et fut blessé le 14 septembre 1916, près de Péronne, à quelques kilomètres de son lieu de naissance. Étendu dans un fossé, il doit d'avoir la vie sauve à un « Joyeux », autrement dit l'une de ces fortes têtes, souvent des repris de justice, qui composent les bataillons d'Afrique. « Mac Orlan sera éternellement reconnaissant à ces soldats des sections de discipline qui étaient les frères d'infortune du légionnaire Jean Dumarchey », écrit Jean-Claude Lamy. Mac Orlan retourne à la vie civile décoré de la Croix de guerre. De cette expérience du front, il conservera un souvenir intense et ambigu, mélange de fascination et de dégoût pour cette « extraordinaire époque où plusieurs millions d'hommes furent transformés en aventuriers « actifs », firent cent fois le sacrifice de leur vie, de leurs affections, de ce qu'ils avaient été et de ce qu'ils pouvaient devenir». Il n'en reste pas moins, estimera-t-il, qu'un « match d'un homme de soixante-dix kilos contre un obus du même poids est, sans discussion, une des inventions les plus sottes de notre temps. Toute la guerre de 1914 est établie sur ces proportions. Cette expérience démontre chez les hommes une inconscience inquiétante. » Quoi qu'il en soit, l'écrivain n'a jamais manifesté le désir de renouveler l'expérience et dans son Petit manuel du parfait aventurier, paru en 1920, il vante les bonheurs de l'aventure « passive », celle que l'on goûte assis dans son fauteuil, par opposition aux dangereuses incertitudes qui sont le lot habituel des aventuriers « actifs ».

 

Légionnaires, Éditions du capitole, Paris, 1930.

  

La Bandera, Gallimard, Paris, 1931, film de 1935.



La Légion étrangère, Flammarion, Paris, 1933.


Pages de gloire de la Légion étrangère, André Martel Editeur, 1952.


Traduction

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