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Dien Bien Phu, l'ambition touristique après la guerre

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09/09/2011

DIEN BIEN — Quelques chars, une hélice, des pièces d'artillerie gisent ici et là, vestiges de la bataille de Dien Bien Phu, l'une des plus retentissantes défaites de l'Histoire de l'armée française infligée par la résistance vietnamienne en 1954.

Mais l'Histoire commence à dater, et les visiteurs sont rares. Si les autorités locales vietnamiennes rêvent de faire de cette vallée mythique un lieu de pèlerinage pour les touristes étrangers, la greffe ne prend pas.

"La plupart de nos clients, notamment les étrangers, ont déploré la mauvaise qualité des infrastructures et du service", admet Tran Thu Nga, 47 ans, qui tient le petit hôtel May Hong de Dien Bien, la capitale provinciale.

"Nous n'avons pas les avantages logistiques et géographiques de nos collègues" de bord de mer.

Ceux qui font l'effort sont souvent séduits par cet immense plateau de rizières entièrement cerné d'un cordon de fières montagnes, dans laquelle l'armée française a été piégée pendant 56 jours par les hommes du général Vo Nguyen Giap. Avant de rendre les armes, le 7 mai 1954, prélude à l'indépendance du pays.

"C'est un des endroits où les guerres d'Indochine sont clairement représentées (...). C'était une bataille décisive", convient David Smith, un touriste australien, qui a quitté le village de Sapa, à deux jours de route plus à l'est, et se rend au Laos.

Mais les autres étrangers qui étaient avec lui sont restés dans le bus et ont poursuivi leur périple sur les routes sinueuses de la région. Et la barrière de la langue a fait de son séjour une destination fatigante: "c'était compliqué de commander à dîner hier soir".

Une donnée que reconnaît l'Administration nationale du tourisme du Vietnam, qui a accueilli 5 millions de visiteurs l'an passé, loin derrière la Thaïlande ou l'Indonésie. Mais elle en était consciente il y a des années déjà et les progrès sont lents.

Mémorial français

Le bunker humide et sombre du général de Castries, commandant en chef des forces françaises, a été vaguement rénové. Et un réseau de tranchées a été reconstitué sur la colline "Eliane", théâtre de combats parmi les plus violents.

A proximité, une obélisque blanche dans un petit carré de béton dépouillé rend hommage aux morts de l'armée coloniale (estimés entre 3.000 et 4.000), initiative privée d'un légionnaire français.

Un peu plus loin, les allées parfaitement alignées du cimetière militaire témoigne des pertes vietnamiennes (estimées entre 8 et 10.000), gigantesque prélèvement populaire sur l'autel des ambitions de libération. Autour, la région regorge de villages de minorités ethniques, et de pistes où s'aventurer sans crainte, en voiture ou en moto.

Ils étaient 70.000 en 2000, 300.000 l'an passé à faire le trajet, en avion depuis Hanoï ou par la route. Parmi eux, 50.000 étrangers, surtout Français, soit 1% du total des touristes étrangers dans le pays.

Mais ils ne restent pas longtemps et ne dépensent pas assez, se désole Doan Van Chi, un responsable du tourisme local, qui maintient que "l'objectif est de faire du tourisme le secteur-clé du développement économique" de la région.

Récemment, une délégation est partie chercher des idées à Luang Prabang, ex-capitale impériale du Laos classée au patrimoine mondiale de l'Unesco et devenue un site majeur.

"Je sais que les responsables provinciaux font des efforts mais on aura encore besoin de plusieurs années", avoue Nga.

D'autant que les réalisations sont parfois discutables. Pour le 50e anniversaire de la bataille, il y a sept ans, les autorités avaient érigé au sommet d'une colline un immense monument en bronze, aussi gracieux qu'une statue nord-coréenne.

Depuis, les fondations se craquèlent. Et six responsables ont été condamnés à des peines de prison pour corruption.

Kim Van Denengel, 23 ans, juge le site surplombant la vallée parfait pour se relaxer avant de reprendre la route. Elle vient du Laos et se rend à Sapa avec une amie belge, et n'aurait pas songé que le lieu, si chargé d'Histoire qu'il puisse être, pourrait constituer une destination à lui seul.

"On ne serait pas venu juste pour Dien Bien Phu", avoue-t-elle franchement.

De Ian TIMBERLAKE (AFP)


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