Tribune
de Genève
ÉTIENNE DUMONT | 07.06.2011
Ce sera la prochaine grande exposition au Musée d’art et d’histoire, où de la place a été laissée par la fermeture de la grande présentation axée autour du design et de l’industrie genevois. Dès le 23 juin, les visiteurs pourront ainsi découvrir un ample panorama des estampes de cet artiste informel.
Plusieurs causes à cette présentation, dirigée par Christian Rümelin. D’abord, la Fondation Hartung-Bergman a fait don d’une série de planches très importante au musée en 2009. Le peintre français d’origine allemande constitue ensuite l’une des vedettes de l’exposition actuelle du Musée Rath. Il s’agira en quelque sorte d’un complément de programme.
Catalogue raisonné
Mais si Genève est aussi lié «post mortem» à Hartung, c’est bien en raison du catalogage de ses gravures par Rainer Michael Mason et Geneviève Laplanche (la bien nommée!). Les premiers contacts ont été établis en 1995. Le projet est devenu plus concret en 1998. «Le travail proprement dit s’est déroulé à partir du 15 août 1998 et jusqu’au 23 mai 2008, à la faveur de 59 séjours à Antibes et quelque 275 journées de travail», explique Rainer Michael Mason. Le tout à abouti, en juillet 2010, à la mise en ligne de l’état des recherches. «Il s’agit là d’un work in progress.»
Pour l’exposition genevoise, qui suit un périple germanique, il y aura cependant un catalogue. Coproduit avec Berlin, il comportera 271 pages.
Le choix de la France
Et maintenant, qui est Hans Hartung? L’artiste est né en 1904 à Leipzig. Il a vite abandonné la figuration pour passe à des formules plus gestuelles. Pas de quoi les mettre bien avec le régime national socialiste à partir de 1933! L’homme a donc opté pour la France, qu’il servira dans la Légion étrangère. Il y perdra du reste une jambe.
Installé à Antibes, où il mourra en 1989, l’homme connaît son aboutissement dans les années 1950, avec des gravures et des toiles où des traits noirs forment une écriture bien reconnaissable. A vérifier dans quelques jours!