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Légionnaire toujours...

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2016




Un peu d'histoire...

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La lettre d'Un survivant du combat de Camerone, parle de la 3e compagnie du 2e étranger qui s'est illustrée au combat de Camerone.

Pourquoi ?

Par mesure d'économie, le 1er régiment étranger fut licencié le 14 décembre 1861, et le 2e prit le nom de "Régiment étranger". Le 18 janvier 1863, deux de ces bataillons furent désignés pour faire partie du Corps expéditionnaire du Mexique ; au commencement de l'année suivante, ils y furent rejoints par les autres unités. Au cours de la campagne, le nombre des bataillons du régiment étranger fut porté à 8 ; au retour en France, en 1867, il fut ramené à 3, puis de nouveau porté à 4 au cours de l'année 1867.

Source :

Larousse mensuel illustré N° 87 mai 1914


LIBRE OPINION du Général (2s) Michel FRANCESCHI : La question Corse, défi national.

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Posté le mardi 16 février 2016 

Fort de son expérience en Nouvelle-Calédonie, corse d’origine, le général Michel Franceschi propose une sortie par le haut de l’impasse que constitue la prise du pouvoir régional en Corse par les séparatistes. Cette situation pose en effet la question  de l’intégrité territoriale de la Nation et donc de son existence au moment même où la France est menacée par le terrorisme islamiste.

Le gouvernement est le garant de l’unité de la Nation

Vestige voilé de l’irrédentisme mussolinien, le séparatisme corse remporte sa première victoire en 1982 avec la concession d’un statut particulier pour l’île. Ce petit Munich insulaire ne pouvait échapper au sort de tous les Munich, en vertu de l’aphorisme de Montesquieu : « Lorsque l’on achète la paix, on se met en situation de la payer toujours plus cher ». C’est ainsi que cette fausse-bonne idée se révéla une incontrôlable machine à surenchères institutionnelles que n’enrayèrent pas les pare-feux statutaires de 1991 et 2002. Nous en sommes arrivés en 2016 à des revendications au seuil de la souveraineté, telles la coofficialité de la langue corse, le statut de résident, et surtout « l’inscription de la Corse dans la Constitution », véritable sas de l’indépendance de l’aveu même de ses promoteurs, à l’instar de la Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, on ne peut tenir pour démocratiquement recevable le rappel de l’approbation de ces mesures par une Assemblée de Corse sous influence, s’érigeant abusivement en assemblée constituante sans mandat de ses électeurs.

La surréaliste prise du pouvoir régional en décembre dernier par les séparatistes, ne représentant que 35,4% des votants et 22,9% du corps électoral, transforme aujourd’hui la question corse en bras de fer entre le pouvoir local et le gouvernement. Fort de son succès électoral, le premier pousse les feux de ses revendications souverainistes. Mais pour l’heure, il ne détient que la légalité de l’administration courante de l’île et non la légitimité démocratique de la dépasser. Exaspéré par cette  déficience rédhibitoire, il multiplie les provocations, cherchant en fait, piège grossier,  à obtenir par une répudiation nationale ce que les urnes s’obstinent à lui refuser. Garant de l’unité de la Nation, le gouvernement est donc parfaitement fondé à rejeter des exigences inacceptables. Et s’il est tenté par une nouvelle dérogation pour acheter de nouveau la paix civile, il en est fort heureusement empêché par la Constitution qu’il ne peut réformer faute de majorité parlementaire.

Décentraliser largement vers les régions et renforcer l’autorité centrale de l’Etat

Comment se tirer de ce  guêpier ? La solution doit sortir de l’analyse objective des données du problème.  Force est d’admettre que la Corse ressort sinistrée de trois décennies de particularisme institutionnel : record national de chômage et de précarité sociale, confusion politique générale, divisions sans précédent entre insulaires, banalisation du clientélisme et de la corruption, persistance d’une violence endémique, etc. Les insulaires ont tout à craindre d’une espèce de privatisation politique de l’île au profit d’un néo-clanisme faisant planer le spectre d’une république bananière.

L’obsession d’une incontournable singularité corse à satisfaire est une autre fausse-bonne idée. Elle a surtout pour effet d’accorder des pouvoirs spéciaux à des potentats locaux, au détriment de l’intérêt général. La population de l’île a tout à perdre d’une distanciation de la République qui ne lui garantirait plus la vitale solidarité nationale, son inappréciable assurance tous risques. L’insularité n’est pas fatalement synonyme d’éloignement politique, comme l’attestent maints exemples dans le monde. Le handicap qu’elle peut engendrer n’est que de nature économique, à surmonter par des mesures appropriées du même ordre.

Des considérations ethniques pourraient-elles justifier une exception politique corse ? Dans ce cas, toute la France serait concernée en raison de la grande diversité de ses régions! Rappelons que, française avant Nice et la Savoie, la Corse s’est fondue dans la Nation y compris par le sang largement mêlé, sans perdre sa fière identité.

La dérogation institutionnelle de 1982 fut une grave imprudence politique. Croyant naïvement satisfaire un légitime droit à la différence par la concession d’une différence des droits, elle a placé dans l’unité de la Nation la bombe à fragmentation que constitue l’inéluctable contagion à d’autres régions à caractère affirmé. Pour employer une métaphore cultuelle, la France est un fragile chapelet dont les grains sont nos toujours remuantes provinces d’antan, que soixante quatre rois bâtisseurs et un empereur de génie ont mis quinze siècles à enfiler dans la sueur et dans le sang. Ce joyau unique au monde ne tient que par le lien de la République une et indivisible. Il suffirait qu’un seul grain s’échappe du chapelet pour qu’il se dévide. Le pays retournerait alors aux féodalités du Moyen Âge. Les régions les moins favorisées seraient sacrifiées sur l’autel des égoïsmes régionaux. Effilochée, la France disparaîtrait. 

L’accession au pouvoir local des séparatistes aux élections de décembre 2015 ouvre paradoxalement une perspective de sortie de crise par le haut. Leur spectaculaire succès électoral ne peut masquer leur échec politique de fait. Le constat s’impose qu’après quarante années d’une agitation débridée, les Séparatistes demeurent largement minoritaires dans l’île, et même en léger repli. La résistance électorale obstinée d’une majorité silencieuse loyaliste, conservant la France chevillée au corps, a ainsi maintenu entrouverte la porte des pleines retrouvailles républicaines de la Corse. Comment parvenir à cette restauration salutaire? Par la régionalisation pour tous, qui devrait être l’objectif cardinal de la providentielle réforme territoriale en gestation.

Aujourd’hui, les collectivités territoriales ne supportent plus la vétilleuse dictature administrative de Paris. Elles aspirent, ne serait-ce que par dignité, à la responsabilité de toutes les compétences de leur ressort, à l’exclusion bien entendu des prérogatives régaliennes de l’Etat. Au lieu d’un autre statut particulier de la Corse, il faut inventer un nouveau statut général de la France, octroyant à toutes les régions, au périmètre rationnalisé et à l’intercommunalité poussée, une émancipation administrative au moins égale à celle de la Corse. L’unité de la République serait ainsi rétablie, sans aucune perte pour la Corse de ses droits acquis. La vigoureuse impulsion de la décentralisation qu’implique cette indispensable refondation territoriale doit appliquer dans sa plénitude le principe de subsidiarité qui dicte que ce qui peut être décidé à un niveau ne doit pas l’être à l’échelon supérieur. Gardien intransigeant du temple national, l’Etat doit compenser ses concessions régionales par l’affermissement de son autorité centrale, notamment dans ses devoirs de péréquation, d’arbitrage et de contrôle.

Cela reviendra en somme à raviver la devise de la République : Liberté accrue par l’auto-administration, Egalité rétablie par la restauration de la parité des droits, Fraternité affermie par la sanctuarisation de la solidarité nationale.

En définitive, la brûlante question corse révèle l’ardente obligation d’une refonte de l’architecture administrative du pays, grande œuvre exigeant une volonté politique inflexible. Le chef de l’Etat qui relèvera ce défi herculéen marquera l’Histoire de France. Il ne pourra y parvenir que par le recours à l’arbitrage du peuple souverain.

Michel FRANCESCHI
Officier général (2S)


LA MORT DU LIEUTENANT DE PIERREBOURG

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Journal officiel de Madagascar et dépendances du 01/09/1898

NÉCROLOGIE

Le Général commandant en chef du Corps occupation et Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances a le regret de porter à la connaissance de la colonie la nouvelle de la mort de M. le lieutenant Harty de Pierre- bourg, de la légion étrangère, tué à l'ennemi le 15 août 1898.

Né le 23 septembre 1867 à Saint-Lubin (Loir et Cher), porté par ses aspirations et les traditions d'une famille militaire vers la carrière des armes, M. de Pierrebourg entrait à Saint-Cyr en 1888 et en sortait avec le grade de sous- lieutenant le 1eroctobre 1890.

Affecté au 95e régiment d'infanterie, il y était promu lieutenant le 1er octobre 1892.

Peu après, son activité et ses aptitudes pour la topographie lui valaient d'être désigné pour faire partie des brigades chargées du levé de la carte en Tunisie et en Algérie; il y accomplissait coup sur coup trois campagnes de 1894 à1897.

Plein d'ardeur, il sollicitait et obtenait bientôt d'être envoyé à Madagascar et était affecté, par décision du 2 mai 1897, à l’État-major du Corps d'occupation.

Les qualités de travail et d'intelligence qu'il y déploya dans des fonctions particulièrement délicates lui valaient l'inscription au tableau d'avancement pour le grade de capitaine.

Lorsque survinrent les incidents du Ménabé, le lieutenant de Pierrebourg fut réintégré, sur sa demande, à l'une des compagnies de la légion étrangère qui étaient destinées à engager les opérations les plus actives contre ces rebelles et à rétablir dans cette contrée l'ordre et la tranquillité. Après s'être fait remarquer au cours de cette période par son zèle et son entrain, il était dernièrement chargé de la création du poste d'Antsoa.

La campagne venait de nous assurer la basse Tsiribihina et l'occupation d'Antsoa, qui couvre flanc Sud de cette ligne de communication importante, avait été effectuée avec habileté par M. de Pierrebourg, sans coup férir et par le simple moyen de la confiance qu'il avait su inspirer aux indigènes.

Une telle réussite dans l'exécution des instructions du Général en chef lui valait, d'ailleurs, de la part de ce dernier, un témoignage de Satisfaction.

Malheureusement, au cours des travaux d'installation du poste, un petit groupe de rebelles, trompant la surveillance des sentinelles, réussit à s'embusquer à portée de fusil et deux balles frappèrent le malheureux officier au moment où il sortait de sa tente. Il était mortellement atteint.

Intelligent, sérieux et instruit, le lieutenant de Pierrebourg avait su acquérir l'estime de ses chefs. Son caractère simple, aimable, et ses qualités de cœur et d'esprit lui avaient gagné l’amitié de tous ses camarades. Sa mort de soldat met en deuil, non seulement une famille dont il continuait les traditions d'abnégation et de dévouement à la patrie, mais le Corps d'occupation tout entier.

La lettre du Capitaine Deleuze, commandant la 2e compagnie du bataillon de marche de la Légion étrangère, au père du LTN Pierrebourg... 


Lettre d'ailleurs nº 157

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La Plume et le Képi

Publié le 18 février 2016 par légionnaires-officiers

Lettre d'ailleurs nº 157

Pour comprendre le coup de gueule de notre ami Antoine, il est intéressant de prendre connaissance de ce qu'écrit le général Bachelet sur ce qu'il appelle: "Une fois de plus, l'affaire Piquemal"...

« Une fois de plus, « l’affaire Piquemal » illustre qu’en matière éthique, un comportement, avant d’être moralement condamnable, est stupide et contre-productif. Un rassemblement d’ampleur modeste, des objectifs  flous, la présence annoncée de néo-nazis allemands, qu’allait faire un général de corps d’armée en deuxième section, de surcroît paré du titre d’ancien « père de la légion », dans cette galère ?Ce que, de prime abord et avant d’aller plus loin, on peut qualifier de défaut de jugement n’étonnera que ceux qui pourraient imaginer que c’est pourtant là le fait de quelqu’un que l’on pourrait qualifier  d’ancien « grand chef » de l’armée française, et même, pour reprendre une expression journalistique lue et entendue ici et là, de « grand soldat ».

La réalité est plus modeste.

De la promotion « Vercors » (60-62), donc post Algérie, le général Piquemal a, de fait, connu une honnête carrière « d’apparatchik » militaire de cette génération, sans plus.

Un positionnement, comme colonel, en adjoint « terre » du chef de cabinet militaire des premiers ministres Cresson puis Beregovoy, le place sur une trajectoire haute.

Ceux qui l’ont connu à l’époque n’ont alors identifié, ni un sens politique affirmé, ni quelque sensibilité que ce soit en ce domaine. Ils ont même pu s’étonner d’un tel positionnement, que certains n’ont pas hésité à expliquer comme la mise sur trajectoire d’un poulain de la Légion, à toutes fins utiles, de la part d’éminents représentants, alors, de cette subdivision d’arme dans les postes clés de la gestion des personnels.

La « vitesse initiale » ainsi acquise en fera quasi « mécaniquement » un général et, pour finir, un 4 étoiles. Remarquons toutefois que cette étape ultime est atteinte dans son dernier poste de Commandant de la Légion Etrangère (COMLE), qui n’est en rien « stratégique »…

Voilà pour les réalités au-delà des apparences.

Ce n’est qu’en deuxième section, en tous cas dans la dernière période, que le général Piquemal fait entendre sa voix – pour le moins discrète lorsqu’il était en activité- pour faire part de ses inquiétudes quant à l’avenir de la France, son identité, sa cohésion, les périls qui menacent celles-ci.

Sur les réalités complexes que nous vivons, il projette alors, comme d’autres, quelques idées simples qui viennent conforter tous ceux qui considèrent qu’il n’est pas de tâche plus urgente que de relever « une France éternelle » à restaurer de toute nécessité. Il en résulte une certaine popularité dans ce microcosme, via des textes qui circulent sur le web.

On peut penser que c’est ce qui le conduit à Calais.

Tout cela  serait resté insignifiant si, à la faveur de cet épisode, des esprits non moins simples ne croyaient pouvoir identifier la présence au sein du monde militaire, d’active et de réserve, d’un « fascisme » latent et la possibilité d’occurrence de quelque nouveau « putsch des généraux ».

Or, la  réalité est bien connue et ce, depuis des décennies.

Sur fond d’inculture politique, voire d’inculture tout court, c’est la permanence, au sein de ces armées, d’une famille d’esprit bien typée : l’armée, considérée résolument étrangère à un monde politique jugé sulfureux, y est vécue comme le conservatoire des valeurs nationales qui seraient oubliées, voire trahies, dans la société civile, monde politique, éducation, médias, conjuguant pour cela leur œuvre de sape, sur fond d’immigration massive incontrôlée.

Ce n’est pas le fascisme qui est à l’œuvre, c’est la rémanence de l’état d’esprit de « l’armée d’armistice » des années noires. C’est l’armée de Weygand et de Giraud.

Derrière se cache « une certaine idée de la France ».

On proclame alors hautement que l’on « sert la France ». On ajoute rarement « pas la République », mais on le pense. D’ailleurs, en ce temps-là, il n’y a plus de République.

Ce thème – quelle France sert-on ?- est plus que jamais actuel et la  formation donnée en la matière au sein des armées reste une ardente obligation, sur la base des fondamentaux  rappelés à l’aube de la professionnalisation.

Dans ce paysage, l’orchestration de l’arrestation du général Piquemal est fantasmagorique.

Fantasmagorique de la part de tous ceux qui voient là une occasion de nourrir la défiance vis-à-vis des armées et qui pensent ainsi être confortés dans leur volonté de réduire le « pouvoir militaire » à la portion congrue.

Fantasmagorique au sein des armées, notamment de la part de jeunes officiers – et de moins jeunes- qui croient devoir prendre fait et cause pour leur ancien érigé en figure de proue…

Les uns et les autres prennent ainsi le risque de faire de cet incident dérisoire l’aliment d’un malaise délétère pour les armées et leur place dans l’appareil d’Etat. »

Signé Bachelet.


 Le crétin des Alpes

La gent politique en général et celle qui nous gouverne en particulier, nous avait habitués au triste et désolant spectacle de la boueuse médiocrité dans laquelle ils se battent et se débattent. Voilà que le monde militaire semble marcher sur les mêmes brisées. En tout cas un certain monde militaire…

Grâce à Jean-Dominique Merchet animateur d'un blog de « potins de la commère à tendance militaro-politique» qui s’est fait un « devoir » de publier le billet rance arrogant et suffisant trempé dans un acide délétère, d’un général « qu’il a connu et qu’il apprécie… » qui se comporte comme un chiffonnier ! J’ai pu alors constater comment un général d’armée, français, a atteint la plus vile bassesse par une sorte de descente vertigineuse vers les abimes de la médisance crétine. D’emblée je l’ai méprisé !

Il s’appelle Bachelet, l’élégant moraliste des alpages ! Ce triste sire, toute honte bue, se comporte comme une vulgaire poissonnière à l’endroit d’un autre général, saint-cyrien comme lui et de surcroît son ancien ! Cet obscur personnage qui a produit un livre vert, travaillé à un livre blanc et aussi inventé un code du soldat, largement inspiré du code d’honneur du légionnaire, a l’outrecuidance, dans un billet jeté en pâture publique, de qualifier une action de son ancien de « stupide et non-productive ». Il poursuit sa malfaisante diatribe en résumant, en deux lignes, la carrière de la cible de ses aigreurs le comparant à un apparatchik du système qui, placé au grade de colonel dans le cabinet de plusieurs premiers ministres, grâce à la connivence de gestionnaires du personnel haut et bien placés (sic) (comprendre : les directeurs de la DPMAT de l’époque, fonction exercée successivement par trois généraux légionnaires dont un est décédé), qui l’auraient mis sur une trajectoire propice à la Légion étrangère que le général alpin confond avec une subdivision d’Arme, ce qui est un peu léger pour un ancien inspecteur des Armées ! Donc après avoir accusé ces « gestionnaires haut et bien placés » de forfaiture et ayant retrempé sa plume dans le fiel, il continue de descendre son « camarade » en flammes. Pour M. Bachelet, le général qu’il agonit de sottises, est en fait un planqué ayant poussé son audace jusqu’à se faire élever au rang et appellation de général de corps d’armée dans un commandement qui n’a rien de stratégique… après il élargit son propos et, convoquant les années noires de notre histoire contemporaine, compare l’esprit de notre armée actuelle – évidemment repliée sur elle-même et ses valeurs obsolètes – à l’armée d’armistice qu’il place sottement entre guillemets conspuant au passage Weygand et Giraud…

Sous certains aspects, ce général qui me semble mûr pour aller donner à manger aux pigeons dans les squares d’Annecy, scie la branche sur laquelle il est assis !

Les missions de la subdivision alpine à l’époque où notre pisse-vinaigre des alpages exerçait son métier sur le terrain, concernaient surtout la marche en montagne, l’exercice du ski - alpin et de fond (qui n’a pas connu la peau de phoque ?) - et la varappe. Le bronzage hivernal était néanmoins un marqueur d'aptitude sérieux…

Issu de la promotion Centenaire de Camerone (pas de chance), c’est-à-dire deux promotions après celle de celui qu’il attaque avec bassesse (Vercors), il est encore plus post Algérie que sa « tête de turc »… Ce général, rat d’état-major, ne porte pas dans son cœur ni la Légion ni ses chefs, qui, bien et hautement placés, affectent leur « poulain Légion » qui peut toujours être utile (sic) dans les ministères… Cela sent le soufre de vieilles querelles et le feu non éteint de jalousies anciennes...

Et lui qu’elle carrière a-t-il eue ? Capitaine instructeur à l’EMHM il commande,lieutenant-colonel, un bataillon au 1er RI avant de commander le 27e BCA. Plus tard, général de brigade authentiquement républicain, il commande à Sarajevo dans le cadre de la Forpronu en 1995, tant et si bien qu’il est relevé de son commandement par ordre du Président Jacques Chirac. Maintenant divisionnaire il prend la tête de la très glorieuse (!) 7e Division blindée à Besançon. Tel Lyautey au Maroc, il pacifie alors la Bourgogne et la Franche- Comté. Ce n'est pas rien!

Evidemment on comprend comment on peut mal aimer les troupes légères, souples, félines dans ce désert des tartares aux marches de l’est chez les « culs de plomb » jaloux de notre sort. Mais arrêtons-nous un instant à Sarajevo. Le brillant officier général en charge du secteur a un comportement tellement sensé qu’il se lâche devant les journalistes et critique sévèrement les accords de Dayton. Il est immédiatement convoqué à Paris et relevé de son commandement par ordre du président Jacques Chirac ! Fallait-il être stupide et grotesquement ingénu et imprudent ; quelle impudence alors de traiter son ancien de « stupide contre-productif ».

Dans la sphère militaire nous savons que la carrière d’un officier supérieur ou d’un officier général relevé de son commandement opérationnel suite à une faute grave personnelle, est mise en voie de garage et en tout cas bien retardée et celui qui nous occupe a cruellement manqué de jugement ! Alors pour franchir les étapes et recevoir les 5 étoiles qui guérissent définitivement le prurit stellaire dont certains sont atteints aux avant-bras, il faut « pour un poulain alpin » dans le cas d’espèce, être drôlement protégé par des gens haut et bien placés pour dérouler une telle carrière dont le seul fait d'en imaginer les méandres salit l’âme d’un soldat.

Que l’échine courbée a dû lui être douloureuse. Quels hommes politiques flattés ? Quelles rangers astiquées ?

Général Bachelet, je vous méprise. Je vous méprise, non pas pour votre position politique, diamétralement opposée à celle de la victime de vos griefs sulfureux. Je vous méprise pour votre attitude de dénonciation d’un officier général comme vous, d’un saint-cyrien comme vous, d’un soldat comme vous mais auquel vous n’êtes pas supérieur. Je méprise votre vulgarité, votre jalousie de la chose légionnaire, votre hargne contre l’armée de métier. L’armée de 40 que vous conspuez devait compter nombre de gens de votre acabit... Vous auriez pu conclure votre fielleuse prose par un : « Je suis un bon Français monsieur l’officier ...» ! 

Vous vous croyez aigle et n’êtes que corbeau !

Je vous chasse de ma mémoire.

Antoine Marquet


Le premier régiment de la légion etrangère (1905)

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L'élite des colonies

Les officiers du premier régiment de la Légion Etrangère en 1905

Cette photographie, prise au second semestre de 1905, présente l'état major du 1er régiment de la Légion en Algérie, probablement à Sidi bel Abbes, dépot du régiment.

Les officiers fournissent une brochette impressionnante de baraoudeurs dont les décorations témoignent des campagnes effectuées en Afrique du Nord, au Tonkin, ansi que dans des destinations plus exotiques, comme le Dahomey ou Madagascar. 


Les principaux officiers

Chef de corps............................................................ 

Lieutenant colonel.....................................................

Chef de bataillons....................................................

....................................................................................

 

Colonel Boutegourd

Brundsaux

Cousin

Brulard                                                                                                                   

                                                                                 


Colonel Boutegourd

René Auguste Emile Boutegourd est né à Lambezellec (Finistère) le 20/9/1858. Ancien de saint Cyr dont il sort Sous Lieutenant en 1879, il a d'abord servi dans l'infanterie de marine et s'est distingué en extrème orient, notamment en conduisant en 1886 une colonne au Cambodge où il a été blessé. Il a aussi servi au Dahomey lors des opérations de guerre de l'automne 1890 comme chef d'état major et il y a reçu le grade de commandeur de l'étoile noire, qu'il porte ici au cou.

Promu Colonel du 1er régiment etranger en septembre 1904, il va faire la campagne du Maroc (1907-1908) et s'y distinguer à nouveau. ll y est nommé général de brigade en juillet 1908.

Revenu en France, la guerre de 14 le trouve à la tête de la 51e division d'infanterie de réserve qu'il commande durant près d'un an, avant d'être relevé de commandement actif. Il se sera notamment défavorablement fait remarquer pour avoir fait fusiller sans jugement sept soldats du 327e régiment d'infanterie qui se repliaient durant la bataille de la Marne.

Il finit sa carrière Grand Officier de la Légion d'Honneur. Il est mort en 1932.

Lieutenant Colonel Brundsaux

Paul Brundsaux est l'un des héros de la Légion. Sa silhouette illustre le monument aux morts de la Légion à Aubagne. Né le 4/10/1855, il a enchainé les campagnes coloniales. Dans ses souvenirs, le général Tahon en fait un portrait détaillé :"Officier sortant de Saint Cyr, d'une très bonne famille des Vosges, son père étant docteur en médecine, Brundsaux était lieutenant au 4e zouaves à Tunis lorsqu'il fit connaissance d'une jeune chanteuse au café concert. Enthousiste comme il l'était, il se donna entièrement à sa conquête, pourtant facile et pendant quelques mois mena joyeuse vie. Mais un jour, sa maitresse lui ayant annoncé qu'elle était enceinte, il ne douta nullement qu'il fût le véritable père et, malgré les conseils de son colonel, les prières de son père accouru à Tunis, il voulut à tout prix épouser la future maman. L'autorisation de se marier lui étant refusée, il donna sa démission pour épouser librement la mère de son enfant. Pour vivre il se fit alors voyageur de commerce en mercerie et il ne réussit pas. Il était dans la misère lorsqu'il apprit un beau jour qu'il était possible de reprendre du service à la Légion à titre étranger et après quelques démarches, il obtint sa nomination de lieutenant au 2e étranger au Tonkin. Il partit avec femme et enfant et mena là bas la vie dure de premier conquérants de notre grande colonie. Plusieurs fois attaqué, il fit avec sa femme le coup de feu pour disperser les pirates et les pavillons noirs afin de se frayer un passage dans la brousse. Revenu en Algérie au bout de quelques mois, il partit au Dahomey où avec la croix de chevalier, il gagna son grade de capitaine au titre français. Il fit ensuite la première campagne de Madagascar où il se distingua, fut cité et promu chef de bataillon, ayant ainsi en six mois rattrapé ses camarades de promotion. En rentrant il eut à bord un duel avec un camarade et à son arrivée à Oran mena quelques jours la grande vie. Son grand plaisir le soir était de se rendre en compagnie de jeunes officiers dans les cafés concerts, exigeant de l'orchestre qu'il joue immédiatement la marche de la légion, faute de quoi il brisait tables, chaises et bocks. Je le perdis ensuite de vue. J'ai pourtant appris qu'il avait fait campagne au Maroc et qu'il avait terminé sa carrière comme général gouverneur de la Corse. Il avait peu de temps après son retrour de Madagascar, abandonné femme et fille pour s'acoquiner avec une negresse."
Il commandera des brigades actives durant la guerre. Il est mort le 2/1/1930.

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Commandant Cousin.

Frederic Eugène Cousin est né le 3/7/1851 à Argenteuil. Ce fils de gendarme a déjà une longue carrière militaire, puisqu'il a été placé comme enfant de troupe au régiment des Cuirassiers de la Garde en 1856. Lorsqu'éclate la guerre de 70, il est sergent au 9e régiment d'infanterie et fait la campagne autour de Metz.

Promu officier en mars 1873, il poursuit une carrière en métropole jusqu'à son affectation comme capitaine au 1er régiment étranger en juillet 1892. Il y gravit alors  successivement les grades d'adjudant major, de major puis de chef de bataillon (le 31/10/1901), alternant les garnisons en Algérie et au Siam.

Le 18/7/1905, il est promu officier de la Légion d'Honneur, peu avant sa mise en disponibilité. Il est mort en 1933.

 

Commandant Brulard.

Jean Marie Joseph Armand Brulard est un baroudeur. Né en mars 1856 à Besançon, ce saint Cyrien a quitté la metropole dès 1883 pour enchainer les garnisons outre mer. D'abord en Tunisie, puis au Tonkin où il a servi aux chasseurs annamites et tonkinois. En 1890 il rejoint la légion étrangère comme capitaine et sert de nouveau au Tonkin, sur la frontière nord, puis à Madagascar de 1896 à 1899.
Promu Chef de bataillon en 1899, il fait campagne dans la région saharienne avec le 2e régiment étranger, puis de nouveau au Tonkin avec le 1er régiment. C'est à son retour qu'il est ici photographié en Algérie.

La suite de sa carrière est tout autant marquée par l'activité : d'aout 1907 à décembre 1908, il participe aux opérations dans la région de Casablanca et y obtient une nouvelle citation. Devenu général de brigade, il est chargé de l'organisation de l'armée cherifienne et participe de manière décisive à la conquête du Maroc.
Durant la guerre de 14, il commande la 2e division marocaine , puis après sa nomination comme général de division, il commande la 1er division du corps expéditionnaire en Orient, puis le corps expéditionnaire, avant d'être rappatrié pour raison de santé en février 1916. Revenu en France, il commande des divisions d'infanterie jusqu'en janvier 1918, date de sa mise en disponibilité. Il est mort en 1923, Grand Croix de la Légion d'Honneur et titulaire de nombreux ordres etrangers et coloniaux. 

 


Quelques "gueules"...

La Légion...

L'odeur du sable chaud, l'habitude des rizières et de Congaïs (jeunes filles vietnamiennes), mais aussi l'absinthe et la violence...

 

Adjudant Chef de musique Sablon Capitaine Strudel

Cet adjudant s'est probablement glorieusement illustré au Tonkin, puisque outre la médaille militaire, décoration traditionellement accordée aux sous officiers, il porte la légion d'honneur, beaucoup plus rare pour ce grade. Ce chef de musique, assimilable à un capitaine, est M.Sablon. Il porte les palmes académiques, distinction rare à la Légion...

Cet officier aux moustaches hérissées est le capitaine Strudel. Il porte la Légion d'Honneur, la médaille coloniale, la médaille du Tonkin et les ordres du Dragon d'Annam et du cambodge.
Il sera tué en 1915 à Perthes les Hurlus, à la tête du 415e régiment.

Lieutenant Lieutenant Capitaine

Belle brochette de décorations pour ce lieutenant. Ce lieutenant a la médaille coloniale et une décoration civile. Ce capitaine, arbore la Légion d'honneur, la médaille coloniale, la médaille du Tonkin, les ordres du Cambodge et est officier du Nicham Iftikar.

Communiqué du Général Didier Tauzin

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En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui tentent de l’éteindre.

Hier à Calais, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation du Général Christian Piquemal, ancien commandant de la Légion Etrangère. Il s’agit d’un incident grave.

Le Général Piquemal, que je connais personnellement et pour qui j’ai un profond respect, savait que sa présence à cette manifestation était illégale du fait de l’interdiction préfectorale dictée par le ministre Cazeneuve. Il était prêt à en payer le prix pour des raisons supérieures à la légalité : le service de la France et la défense des Français face aux vagues migratoires.

Officier, il a consacré sa vie à la France et, à 75 ans, il reste prêt à la donner pour que la France vive. Officier de la Légion Etrangère, il ne peut en aucun cas être considéré comme un raciste.

Cette arrestation brutale se traduit aujourd’hui par un jugement en comparution immédiate, ce qui me révolte profondément étant donné que notre « justice » manifeste par ailleurs un laxisme insupportable envers la délinquance réelle.

Je remercie vivement le Général Piquemal et lui dis tout mon respect. J'appelle toutefois au calme, car cette arrestation constitue, de la part de nos gouvernants, une grossière tentative d’intimidation, une méthode classique des régimes à l'agonie. Ne nous laissons pas entraîner là où ils veulent nous conduire : l'action violente.

Ce gouvernement - dont l’incompétence confine de plus en plus à l’illégitimité - nous provoque et espère nous pousser à la faute. Ne cédons pas aux manipulations et préparons l’avenir avec détermination.

Dans la tempête qui se prépare, nous devons rester calmes, avoir confiance en la France car elle a connu bien d'autres difficultés, et préparer avec courage son redressement.

Ensemble, nous rebâtirons la France !

Général Didier Tauzin


Eloge funèbre du Capitaine Guy Branca

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Mon Capitaine,

Voici venue cette heure que j'espérais ne jamais devoir vivre. Celle de vous dire au revoir.

Ah c'est une longue route commune qui s'achève aujourd'hui. Elle a débuté il y a 62 ans. Dans l'ambiance guerrière du dernier Camerone de Paix à Sidi Bel Abbès, où les pensées se tournaient vers ceux qui luttaient à Diên Biên Phu, vous fêtiez votre retour d'Indochine et votre affectation au 3ème BEP à Sétif.

Enfant de Tiaret en Oranie, né dans un milieu universitaire, vous aviez choisi le métier des armes. La Corniche Weygand au Lycée Bugeaud à Alger vous voit préparer Cyr.

Reçu en 1946, des soucis de santé vous retardent d'un an. Vous serez de la « Rhin et Danube 47-49 ». A la sortie de l'EAI, en tête de promo, vous choisissez la Légion. A bon ouvrier, bon outil. Vous ne serez pas déçu.

Première affectation. Le Keff en Tunisie, au 6ème REI, avec pour patron, le colonel Babonneau, personnage folklorique, Compagnon de la Libération. Vous retrouverez Babonneau à Sétif et Télergma 5 ans plus tard.

C'est le départ pour l'Indochine. Vous débarquez à Haïphong le 26 juin 1951 et vous êtes affecté au célèbre régiment du Tonkin, au III/5ème REI, bataillon en formation. En octobre 1952, le commandant Dufour, futur chef du 1er REP., en prendra le commandement. Vous vous ennuyez un peu à Tîen Yên, en bordure de la Mer de Chine, puis très vite le III/5 devient l'une des grandes unités d'intervention du Corps expéditionnaire. Avec lui vous êtes au Mont Bavi, sur le Day, dans le Delta. Toujours en octobre 1952 vous êtes aérotransporté à Na San. Vous allez être des gros combats de novembre décembre, à la tête de la 9ème compagnie. De ces engagements, vous tirez de riches enseignements sur la rasance des champs de tir et l'emploi des mines.

En 1953, vous êtes au Point d'Appui de la Plaine des Jarres, sur la Rivière Claire et le Delta.

Volontairement vous prolongez votre séjour de 6 mois et vous n'embarquez à Saïgon que le 5 janvier 1954.

Vous quittez l'Indochine avec la Légion d'Honneur, une blessure à la jambe gauche – 4 citations dont deux à l'ordre de l'armée, et la croix de la vaillance Vietnamienne.

Plus encore, vous pouvez arborer à titre personnel, la fourragère aux couleurs de la croix de guerre des T.O.E. C'est dire que vous étiez présent au corps lors des combats

qui ont valu à l'unité 2 citations à l'ordre de l'Armée.

De l'une de vos citations, il me semble encore entendre celui qui était à l'époque le Commandant Le Testu, présent lui aussi à Na San, dire : « Cette citation là, il ne l'avait pas volée ». Durant de longs moments vous aviez du ramper dans un champ de mines pour aller relever un légionnaire blessé. Il vous avait fallu neutraliser plusieurs mines pour vous ouvrir un chemin.

Ayant rejoint Sétif, le 18 septembre 1954, je vous retrouve peu après revenant d'El Outaya près de Biskra. Là, il suffit de vous observer pour apprendre le métier d'officier de Légion.

Le 1er novembre 1954 la guerre d'Algérie débute. Cette guerre vous allez l'entamer dans les rangs du 3ème BEP qui fin 1955 s'intègre au 2ème BEP pour devenir 2ème REP. Vous la mènerez trois ans comme chef de section – un métier à hauts risques - . Promu capitaine, le 1er avril 1958 vous prenez le commandement de la 2ème compagnie en août 1958.

Une belle compagnie cette 2ème Compagnie. Une palme au fanion obtenue à Ba Cum le 1er avril 1950 sous les ordres du lieutenant Cabiro. D'août 58 à avril 1960, j'aurai l'honneur d'y être votre adjoint.

En août 1960, vous passez la compagnie au capitaine Pouilloux et vous devenez chef d'Etat-major. Vous retrouverez la 2, Pouilloux et son adjoint blessés au Chélia le 2 décembre 1960, vous en reprenez le commandement durant quelques heures sur le terrain.

Cette guerre de chef de section et de commandant de compagnie vous apporte 7 citations dont 3 à l'ordre de l'Armée, la rosette d'officier de la Légion d'Honneur qui vous est remise par le général Gilles le 30 avril 59 à Souk-Ahras.

Votre première citation vous la méritez dans la chaleur estivale de l'Aurès en août 1955 – Devant la lourdeur des grandes opérations coups de marteau stériles, vous innovez. Au passage d'un fond de chabet vous sautez de votre GMC avec une poignée de légionnaires. Camouflés dans la broussaille vous attendez le client. Votre attente ne sera pas déçue.

Après vous hantez tous les hauts lieux du régiment : Aurès, Némentchas, Tébessa, Guelma, Souk-Ahras, la frontière Tunisienne, petite Kabylie...

Au cours de ces combats, toujours à l'avant, vous êtes blessé trois fois : le 18 décembre 1957 à l'Hamimat-Guerra touché par balle et éclat de grenades, le 13 février 1960 dans les Ouled Askeur, secteur de Djidjelli.

Nous sommes atteints par la même balle qui, après avoir blessé mortellement le légionnaire Riedel me laboure le cuir chevelu et vous brise des dents.

Blessé à nouveau une semaine plus tard, toujours dans le même secteur des Ouled Askeur – Après une quinzaine de jours à l'hôpital, la blessure pourtant mal cicatrisée, la 2ème compagnie vous revoit.

Chef d’État-major à l'automne 1960, vous êtes la cheville ouvrière du régiment qui sur le terrain s'actionne en EMT commandés par le Commandant Cabiro, le capitaine Amet et parfois par vous même.

C'est l'heure où le chef de corps écrit dans vos notes « Personnifie l'élite des capitaines ».

Une belle carrière vous attend. Vous êtes de ceux promis à commander le régiment et à obtenir les étoiles.

Le « Clash » que nous attendions sans trop y croire surprend le régiment à Philippeville au matin du 22 avril 1961.

Nous partions en opération dans les Guerbes. Durant la journée les esprits s'échauffent et veulent s’engager. Vous maintenez l'unité du régiment qui entraîné par ses capitaines part pour Alger le 22 au soir, le Colonel s'étant retiré sous sa tente. Le plus ancien, le capitaine Amet se dévoue et prévient le Commandant Cabiro, Commandant en second, qui décide de suivre le mouvement. Cabiro et Amet nous rejoindrons à Sétif.

Après des heures chaudes à Maison-Blanche, c'est l'échec. Le pays, las de la guerre qui lui prend ses fils, a renoncé à l'Algérie Française.

Le 3 mai, nous sommes 5 à quitter définitivement le régiment. Cabiro, Amet, Devousges, vous et moi. Maison-Carrée, les Forts de Nogent et de l'Est, Fresnes nous attendent.

Le 21 juillet le verdict tombe Amet, Branca, Montagnon, un an de prison avec sursis. Le 22 août, nous sommes remis à l'Etat-civil en qualité de 2ème classe.

Pour vous, l'enfant de Tiaret fidèle à sa terre natale, rien n'est encore totalement perdu. Vous prenez les contacts voulus. Le 18 septembre, la Tramontane du SDECE parti de Persan Beaumont, nous ramène à Alger via Perpignan.

Une autre vie toujours consacrée à la défense de l'Algérie française s'annonce. Quelques jours après notre arrivée, le général Salan vous nomme Commandant du secteur d'Alger-Centre avec mission de défendre tous ceux qui veulent rester français.

Sans distinction d'origine. Vous l'avez rappelé lors de votre procès. Vos parents vous ont élevé avec pour frère Kaïd Ahmed qui se dresse aujourd'hui contre la France sous le nom de commandant Slimane.

La clandestinité use – La mort, l'arrestation guettent. Des camarades sont arrêtés, le Capitaine Le Pivain est abattu le 7 février 1962. Chaque jour l'horizon s'assombrit.

Début mars, devant les risques du moment et les incertitudes du lendemain, vous me déclarez : « J'ai rendu sa parole à ma fiancée ». La fiancée, Jocelyne – c'est vous. Evidemment vous n'en ferez rien et vous l'attendrez.

Dans la nuit du 27 au 28 mars, un train chauffé clandestinement par les C F A, nous conduit direction l'Ouarsenis. Et c'est là, à Aïn Sultane, petit village du Chéliff que nous allons nous séparer. Dans la Jeep du Capitaine Arfeux, en tenue de simple légionnaire, vous partez pour Sidi Bel Abbès où des concours sont annoncés. Il n'en sera rien et le maquis de l'Ouarsenis qui se voulait une poche française échouera.

De retour à Alger vous échappez par miracle à l'opération contre l'immeuble du Telemly au cours de laquelle est arrêté le Lieutenant Degueldre. Après quoi vous partez sur l'Oranie pour tenter de rallier d'ultimes bras.

Si le cœur dit oui, la raison dit que malheureusement la cause est perdue. Le bon accueil général qui vous est réservé n'est pas suivi d'effet. Vous échappez là encore par miracle à une embuscade du FLN, et au génocide du 5 juillet à Oran. Le 6 juillet en tenue d'officier de marine, vous quittez à jamais l'Algérie sur un bâtiment de la Royale.

Débarqué à Toulon, vous vous noyez dans la foule des rapatriés et après un bref séjour en Corse, une filière des Anciens du bataillon de choc de Roger Camous vous mènera en Afrique du Sud.

Là il vous faudra vivre. Vous trouvez emploi, modeste au départ, dans une filiale du Carbone Lorraine. En quelques années vous passerez de « sixième balayeur » à celui de Directeur. Témoignage de l'estime qui vous entoure, lorsque vous partirez, il vous sera donné votre voiture de fonction, une magnifique Mercedes blanche. Seul défaut son volant à droite.

Entre temps, Joselyne a pu vous rejoindre et vous avez pu vous marier. Par deux fois une première fois sous votre nom d’emprunt. Une seconde sous votre identité réelle après les mesures d'amnistie.

La retraite venue, vous plantez votre guitoune à Orange. Le soleil du midi vous rappelle un peu celui d'Algérie.

Avez-vous une retraite heureuse ? Je crains que non. Le passé vous suit par trop. L'Algérie, votre terre natale. L'Armée, votre Vocation. La Légion, le cadre où vous avez pu vous épanouir. Accroché à ce passé, vous êtes un fidèle des Anciens de la Corniche Weygand, des cérémonies militaires à Orange, à Aubagne à Calvi.

Vous n'oubliez rien. Chaque année le 6 juillet, le chrétien que vous êtes fait célébrer une messe au Barroux pour le Lieutenant Degueldre.

Peut-être vos satisfactions proviennent elles de votre cravate que le Père Casta vous remet à Calvi le 25 juillet 2004 et de la plaque de Grand-Officier de la légion d'Honneur reçu à Aubagne en juillet 2012.

Il vous a manqué quelques mois. La promotion proche vous aurait apporté le Grand Cordon, bien mérité avec 15 titres de guerre, 16 si l'on compte la croix de la Vaillance Vietnamienne (12 citations – 4 blessures).

Mais déjà la maladie vous frappait. A Aubagne, en juillet 2012 vous avez du faire grand effort pour rester digne et droit. Vous ne pouvez plus guère quitter votre domicile et il ne vous est plus possible chaque été de vous rendre à Bocagnano votre village corse. Heureusement Jocelyne veille sur vous mais, que d'heures douloureuses pour elle. Quelle soit, par ma voix, au nom de tous mes camarades, remerciée pour tout ce qu'elle a fait pour vous jusqu'au bout.

Capitaine Branca, vous étiez un soldat homme de courage, et un chef, homme d'autorité. Vous étiez aussi beaucoup plus. Homme de culture, passionné d'Histoire, vous ne cessiez d'enrichir vos connaissances. Vous possédiez une langue très pure avec un vocabulaire précis du sûrement à vos parents universitaires.

Votre imagination sans cesse en éveil recherchait constamment les meilleures solutions aux problèmes qui se posaient à vous. La 2ème compagnie partait toujours allégée dans une guerre qui se voulait très mobile. Vous aviez appris à vos cadres l'usage des mines, combien utiles pour les longues embuscades de nuit. L'hélicoptère était le moyen de transport que vous dominiez. Avec vous, que de posers d'assaut au plus près !

Votre intelligence vive vous permettait de voir loin. Il me souvient de ce jour, c'était avant avril 1960 où vous évoquiez déjà le moment où vous devriez défendre vos compatriotes par d'autres moyens.

Ah, certes, vous aviez parfois le contact difficile voire vindicatif – votre sang corse peut-être ?

Malheureux sergent que vous avez entendu un jour dire à ses légionnaires : « Allez rassemblez-vous, faites-moi plaisir ». Ce ne sont pas là ordres d'un chef. Mais derrière cette carapace parfois rugueuse et votre exigence de service, se cachait un homme de cœur, à grande chaleur humaine.

Sans doute aviez vous fait votre le précepte de Saint Exupéry : « Aimez ceux que vous commandez mais sans le leur dire ». Ceux-là vous le rendaient bien. Ils vous aimaient et vous admiraient, sachant que vous payiez de votre personne, toujours en tête à l'heure des assauts.

Ils connaissaient aussi votre Honnêteté profonde, préférant l'Honneur aux honneurs.

C'est fini. Vous allez nous manquer, oui vous allez nous manquer. Mais quel magnifique exemple d'honneur et de fidélité vous nous laissez.

Mes respects, mon Capitaine.

Capitaine Pierre Montagnon


Le 22e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers (1ère partie)

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26 janvier 2016

Régiment hors norme que le 22e R.M.V.E !

Jamais peut-être dans l’histoire de l’armée française contemporaine un régiment n’aura connu un destin si éphémère, si héroïque et si tragique à la fois. Qu’il nous soit permis, avant de narrer les combats dans la Somme autour de Marchélepot, de revenir à la genèse de cette unité.

* * * * *

Une des conséquences inattendues de la déclaration de guerre conjointe de la France et de la Grande-Bretagne à l’Allemagne hitlérienne, le 3 septembre 1939, fut de voir arriver des étrangers, non seulement de tout l’hexagone mais aussi du monde entier, venus se mettre au service de la France pour combattre le fascisme.

Pour certains, la France représentait alors le dernier rempart aux ambitions terribles et démesurées que le chancelier et führer allemand, Adolf Hitler, entendait imposer à l’Europe entière. Pour d’autres, les valeurs humanistes, républicaines et démocratiques issues de la Révolution française devaient être défendues vaille que vaille.

 

Le régiment de « l’Armée du Salut »

Surprises, les autorités militaires françaises le furent au cours de ce mois de septembre trente-neuf. Que devaient-elles faire de tous ces étrangers ne se comprenant pas – une cinquantaine de nationalités seront représentées au sein des volontaires étrangers – qui venaient s’enrôler dans l’armée française et envahissaient les bureaux de recrutement ? Quelle pourrait être la valeur de ces futurs soldats au combat ? Beaucoup étaient sceptiques.

En fait, le futur régiment allait être constitué majoritairement de réfugiés espagnols républicains et d’immigrés juifs d’Europe centrale, tous très motivés par le combat antifasciste. Les républicains espagnols s’engagèrent à l’automne 1939 auprès du bureau de recrutement de Perpignan tandis que les juifs d’Europe centrale, entre autres, le firent à Paris.

Passées les premières semaines d’incertitude, l’idée germa d’envoyer tout ce monde cosmopolite à Barcarès, dans les Pyrénées-Orientales.

Fin septembre, près d’un mois après la déclaration de guerre, une circulaire ministérielle enjoignait de diriger tous les engagés volontaires étrangers vers ce lieu proche de Rivesaltes. Là, ils furent encadrés par des officiers et sous-officiers, anciens légionnaires de l’armée d’Afrique, rappelés lors de la mobilisation générale et qui végétaient jusqu’alors au camp de Sathonay près de Lyon. Le but était alors de constituer des régiments de volontaires étrangers et non pas des régiments de la Légion étrangère car cette dernière, à la suite de désaccords en haut lieu refusa d’admettre les nouveaux venus en son sein. Le 2e R.M.V.E fut donc créé le 24 octobre 1939 à Barcarès. 

VILLIERS MORIAMÉ

Le lieutenant-colonel Pierre VILLIERS-MORIAMÉ en prit le commandement, secondé par l’infatigable commandant Raoul Émile DERAIN, son chef d’état-major, tous deux issus du dépôt de la Légion.

Situé au bord de la Méditerranée, le camp, occupé jusqu’à présent par les républicains espagnols, offrait un aspect rebutant où l’inconfort prédominait. Les installations étaient insalubres avec des baraques à moitié démolies, bien souvent dépourvues de vitres, donc « aérées ». Il n’était pas rare que le sable s’incrustât partout ; dans les dortoirs, les habits, mais aussi la nourriture.» 

La mer s’invitait aussi dans le camp lors des tempêtes et les installations devaient être alors évacuées.

« Le camp était composé de baraques en bois en très mauvais état où logeaient au moins cent vingt personnes. A l’intérieur, c’étaient des bat-flancs avec de la paille. Nous dormions dans des sacs de couchage gris. Mais, au bout de quelques semaines, ceux-ci avaient changé de couleur avec les déjections de puces. Ces baraquements ne comportaient pas de fenêtres et n’étaient pas pourvus d’éclairage. Nous avons dû installer l’électricité. Les cuisines n’avaient pratiquement pas de toits. Dès que la Tramontane soufflait, le vent transportait le sable qui se mélangeait à notre nourriture. Tout ce que nous mangions était rempli de sable.» 1

Il fallut déployer un génie exceptionnel pour tous ces hommes afin de rendre le camp et les baraquements vivables. Le système « D » pas toujours orthodoxe fut de mise pour les soldats de ces régiments de volontaires étrangers abandonnés là par l’administration et l’intendance militaires.

Tout manquait. L’équipement du soldat fut à l’aune de toute cette entreprise. Les volontaires reçurent de tous les magasins d’habillement des casernes de France des reliquats oubliés. Effets bleus de chasseurs, chemises neuves mais inadaptées, brodequins déformés et décousus aux semelles fatiguées. 2

Pierre Abonyi se souvient de cette époque : « Nous n’avions aucun tenue identique. Pour ma part, j’avais un pantalon de zouave, une veste de chasseur alpin. Seuls le calot et les bandes molletières étaient de couleur kaki. Pour finir j’avais une capote bleu horizon de la guerre 14-18. Quand j’ai eu ma première permission pour revenir à Paris, la première chose que j’ai faite, fut de m’habiller en civil car j’avais honte de cette tenue disparate. » 3

Malgré tous les obstacles rencontrés et trop peu d’encadrement au sein des compagnies, l’instruction fut poussée. Les exercices de combat, les marches se succédèrent. Heureusement, l’armement léger ne faisait pas défaut pour les compagnies de combat. Mais il fallut trouver des spécialistes pour celles de commandement et d’engins. Là le matériel spécifique manqua. Peu importe, le régiment alla de l’avant.  

Après la visite d’un général inspecteur d’armée, et son avis favorable, le régiment fut jugé opérationnel. Le 2e R.M.V.E changea de numérotation. Dorénavant et définitivement, par décision ministériel du 18 février 1940, il devint le 22e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers (22e R.M.V.E.), à compter du 25 février 1940.

Après un court séjour au camp du Larzac, le régiment fut enfin pourvu de vêtements neufs couleur kaki, de ceinturons de cuir fauve, mais aussi bien chaussé. Les volontaires étaient perplexes. Il était loin de temps où le régiment était raillé comme étant celui de « l’Armée du Salut ». Pourtant, il était écrit que le sort continuerait à s’acharner sur lui. En effet, l’intendance n’avait prévu aucune bretelle de fusil, de bidon, de cartouchière pour cette unité. Le régiment « ficelle » venait de naître.

 

Le régiment « Ficelle »

Depuis longtemps, les volontaires du 22e, lassés de porter leur fusil à l’épaule ou à la main, avaient acheté de la grosse ficelle pour remplacer la courroie. Il fallut se résoudre à faire la même chose pour tous les objets constituant le barda habituel du fantassin de 1939 (bidon, havresac, couverture, tente, etc.).

Après le lancement de l’offensive allemande, le 10 mai 1940, le 22e R.M.V.E. se trouvait cantonné en Alsace. « Aussi, ce ne fut pas en vain que le poste « Radio-Stuttgart », bien renseigné, put, certain soir de mai, annoncer l’arrivée au front du 22e Régiment à ficelles, en lui souhaitant bonne chance. Ce titre devait rester au régiment, mais il s’en fit un titre de gloire… » 4

 

La campagne de France (mai-juin 1940)

Début mai 1940, le 22e R.M.V.E fut rattaché à la 19e Division d’Infanterie (Ier C.A. – 7ème Armée) qui stationnait en Alsace. Il y remplaçait le 71e régiment d’infanterie. A cette occasion, il perçut de cette unité les cuisines roulantes et les mitrailleuses de 20 m/m avec leurs munitions qui lui manquaient en échange de quelques mitrailleuses Hotchkiss de 8 m/m.

Mais bientôt, la division dut s’ébranler et faire mouvement après les premiers revers dans le Nord de la France. Le 22e était embarqué en chemin de fer à Dannemarie et Montreux-Vieux (Haut-Rhin) dès 23 heures 30 dans la nuit du 18 au 19 mai, pour partir dans la matinée du 19. Le convoi progressa lentement, passa par le sud de Paris, et ce ne fut que le 21 mai au soir que les trains stoppèrent à l’Isle-Adam (Val d’Oise) et dans ses environs.

Là, des convois automobiles prirent en charge les troupes pour les diriger vers le Nord afin de les amener à Conchy-les-Pots et Boulogne-la-Grasse (communes du département de l’Oise, limitrophes du département de la Somme) où elles stationnèrent le 22 mai.

Carte Santerre 22RMVE mai

La 19e division devait progresser en direction générale Nord vers Bray-sur-Somme. Le régiment continua donc sa remontée et occupa, le 23, Tilloloy. Les positions de combat furent prises le lendemain 24. La marche se fit alors en direction de Péronne.

Le 1er Bataillon, commandé par le chef de bataillon Volhokoff, part d’Hattencourt, le 24 mai, vers 10 heures. En passant par Chaulnes, le Chef de bataillon demande un peloton du G.R.D. 21 pour éclairer sa route. On ne peut le lui donner.[…] 5

Le I/22 reçut l’ordre d’attaquer Berny-en-Santerre le 25 mai : Monté dans un side-car, et muni d’un fusil mitrailleur le commandant Volhokoff reconnaît lui-même Ablaincourt et Pressoir, la distillerie et les premières maisons de Berny. Une compagnie est alors engagée dans le village ; mais presque aussitôt elle est attaquée par l’ennemi. Pour la dégager, le Commandant fait donner les deux autres Compagnies. Aussitôt, les canons et mortiers allemands entrent en action. […] Pour répondre, le 1er Bataillon du 22e Étranger n’avait que ses mortiers. Après une courte préparation, les voltigeurs entrent dans le village ; les fusils mitrailleurs les précèdent et tirent sans arrêt ; derrière eux, les grenadiers nettoient les maisons. Deux mitrailleuses allemandes gênèrent l’attaque, pendant un bon moment. Elles furent réduites par les mortiers. […] 6

L’action coûta au I/22, quatre tués et une quarantaine de blessés. 7. Occupé le même jour par une compagnie du 41e R.I. soutenue par le II/22, le village de Villers-Carbonnel fut aussitôt abandonné.

Au cours de ces actions, le régiment perdit :

– un officier blessé, le capitaine Houdoy, 3ème compagnie ; 
– sept sous-officiers blessés ;
– quarante-neuf volontaires blessés ;
– cinq volontaires tués et trois disparus.

Villers-Carbonnel

Carte postale de Villers-Carbonnel écrite par un soldat allemand
entre les 29 et 31 mai 1940

Deux jours plus tard, le 26 mai, le II/22 porta une nouvelle attaque sur Villers-Carbonnel. « Le bataillon du commandant Carré parut d’abord avoir une tâche facile et s’empara du village. Les voitures du bataillon suivirent et s’installèrent. Malheureusement, l’affaire tourna mal. Des éléments ennemis, soutenus par quelques engins blindés, vinrent de Pont-les-Brie, et contre-attaquèrent. Un repli rapide s’imposa, dans un assez grand désordre. Une vingtaine de voitures furent perdues… » 8. Le bataillon dut se replier sur Fresnes-Mazancourt où il s’organisa.

Quant au III/22, il attaqua vers Barleux, le même jour, dimanche 26 mai, ce fut là aussi sans succès et le bataillon fut contraint de revenir dans ses lignes de départ. L’échec du 2e bataillon sur Villers-Carbonnel l’aurait de toute façon contraint à abandonner le village, trop isolé au nord. Ainsi le baptême du feu ne fut pas très probant pour les différents bataillons du 22e R.M.V.E., victimes de leur inexpérience au combat. 

Les pertes de la journée s’élevèrent à :
– officiers blessés : capitaine Pithon, capitaine Pourchet, sous-lieutenants Jaunâtre et Sivitsky, aspirant Mura ;
– sous-officiers blessés : 10 ; volontaires blessés : 56 ; disparus : 130. 9

En fait, plusieurs dizaines, plus certainement entre cent et deux cents hommes, furent capturés à Villers-Carbonnel par les Allemands.

Les derniers jours de mai 1940 furent occupés, pour les bataillons du 22e R.M.V.E., à la mise en défense d’une sorte d’éperon censé briser toute attaque allemande venant du nord, constitué des trois villages : Fresnes-Mazancourt – Misery – Marchélepot, sans que l’idée d’une attaque générale sur Péronne ne soit pour autant écartée.

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© Eric ABADIE & Picardie 1939 – 1945 – janvier 2016

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  1. Témoignage de Pierre Abonyi, le 30 juillet 2010.
  2. Livre d’or du 22eMV.E. – 1939-1945.
  3. Témoignage de Pierre Abonyi, le 30 juillet 2010.
  4. Livre d’or du 22eMV.E. – 1939-1945.
  5. In BOURDAIS Louis, Souvenirs et témoignages sur les opérations et les combats de la 19e Division pendant la guerre 1939-1945, Amicale des Anciens 1939-1940 du 41e RI, Rennes 1947 p.127 à 129.
  6. In BOURDAIS Louis, Souvenirs et témoignages sur les opérations et les combats de la 19e Division pendant la guerre 1939-1945, Amicale des Anciens 1939-1940 du 41e RI, Rennes 1947 p.127 à 129.
  7.  In BOURDAIS Louis, Souvenirs et témoignages sur les opérations et les combats de la 19e Division pendant la guerre 1939-1945, Amicale des Anciens 1939-1940 du 41e RI, Rennes 1947 p.127 à 129
  8. In BOURDAIS Louis, Souvenirs et témoignages sur les opérations et les combats de la 19e Division pendant la guerre 1939-1945, Amicale des Anciens 1939-1940 du 41e RI, Rennes 1947 p.127 à 129.
  9. Journal des marches et opérations du 2e régiment de marche des volontaires étrangers pendant la campagne contre l’Allemagne du 2 septembre 1939 au ………… 19… (26 mai 1940).

LA LÉGION ÉTRANGÈRE Récits militaires par M. ROGER DE BEAUVOIR. Illustrations de M. DOLDIER. 1888

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La Légion étrangère de 1831 à 1887 - 1888


Discours du général d’armée Pierre de Villiers à l’occasion des voeux aux associations

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Messieurs les présidents,

Chers anciens,

 

Mesdames, messieurs,


Chers amis,

C’est pour moi un grand plaisir de vous rencontrer à l’occasion de ce début d’année pour vous présenter mes meilleurs vœux pour 2016.

Je suis particulièrement heureux de vous recevoir pour ce rendez-vous désormais annuel auquel je tiens beaucoup, car, au-delà du plaisir que j’ai à y retrouver certains d’entre vous, c’est pour moi une occasion de vous témoigner la reconnaissance de notre institution militaire pour le soutien que vous lui apportez.

Les associations que vous représentez agissent pour les militaires, des trois armées, des directions et des services, – d’active comme de réserve – et pour leurs familles, que ce soit dans les domaines sociaux, culturels, mémoriels, ou plus largement de l’entraide. Notre tissu associatif illustre, par la diversité que vous incarnez, la richesse de nos valeurs et la solidité de ce que nous sommes.


Vos actions sont l’expression concrète de la cohésion de notre communauté militaire. Votre engagement complète et souvent soutien celui de nos militaires.

Vous le savez, être militaire, c’est bien plus qu’un métier :

- Porter les armes de la Nation est un engagement qui se traduit par l’acceptation d’exigences fortes : la disponibilité, la primauté absolue de l’exécution de la mission, l’acceptation du risque.

- Etre militaire, c’est aussi cultiver un certain nombre de valeurs. La première réside dans la notion d’engagement au service de la nation. Plus qu’un contrat, il s’agit de l’adhésion à un code d’honneur faisant référence au désintéressement, à l’obéissance, au courage, à la fraternité et au patriotisme.

Cet engagement et ces valeurs, vous les faites vivre ; avec nous, à nos côtés. Cette grande famille militaire, vous en faites pleinement partie ; elle est un monde à multiples facettes, mais c’est un monde qui se retrouve sur l’essentiel, sur le sens du service, et s’appuie sur des valeurs communes.

Ce qu’il y a de très fort dans notre communauté militaire, c’est qu’elle n’exclut pas, elle rassemble : des anciens combattants, jusqu’à nos plus jeunes engagés, en passant par nos familles. La dimension collective prime sur les intérêts individuels ; elle exige de cultiver la
cohésion, qui prend le nom d’esprit de corps ou d’esprit d’équipage, qui dépasse tout corporatisme.

Cette cohésion s’appuie sur la loyauté des individus au bien commun, sur l'affrontement collectif des difficultés, sur la perpétuation des traditions et sur le souvenir des faits d’armes. Là encore, vous y prenez votre part.

Cette cohésion s’exprime toujours de façon sensible et très vive lorsque des épreuves touchent nos militaires. Cette année encore, de nombreux frères d’armes ont trouvé la mort ou ont été blessés en opérations ou à l’entraînement. Ce fut encore le cas la semaine dernière en Savoie. A chaque fois, vous avez exprimé votre compassion et votre solidarité. Je vous en remercie chaleureusement et très sincèrement ; je sais les actions que vous menez, dans la discrétion et l’efficacité, pour les familles de nos militaires, celles qui sont touchées dans leur chair, mais aussi toutes celles qui ont à assumer les absences et, plus largement, les contraintes de la vie militaire.

Mais, je compte aussi sur votre soutien dans les difficultés du quotidien. Ce soutien constant, sincère et ferme, je vous le demande avec force ; il m’est précieux pour concentrer mes forces sur les enjeux des armées, et ils sont nombreux ! Que notre cohésion ne soit pas qu’une posture moralement confortable, assise sur le passé, mais une réalité agissante pour le présent et l’avenir : unissons nos forces pour le succès des armes de la France ; c’est le vœu que j’exprime pour 2016 !

Et pour que vous puissiez toujours mieux comprendre nos préoccupations et relayer nos combats, je voudrais maintenant vous parler de nos armées et des défis qui sont devant nous. Pour cela, je vous propose de le faire en deux temps : le premier pour tirer un court bilan de l’année passée et le second pour vous livrer ma perception des perspectives pour 2016. Désolé pour le manque d’originalité, on ne peut pas réinventer l’eau chaude tous les jours, mon but étant de vous donner des clefs de lecture utiles de compréhension.

***
Quel bilan donc pour 2015 ?

Commençons par les opérations.

Avec les attentats commis en France, 2015 restera marquée par l’irruption du terrorisme armé et violent à l’intérieur de nos frontières.

C’est la concrétisation du caractère transfrontalier de la menace djihadiste, de l’islamisme radical. Sommes-nous désormais en guerre ? Formellement : non ; dans les faits : sans aucun doute : - nous avons un ennemi : le Président de la République l’a clairement désigné,

c’est le groupe Daech, sans oublier tous les affiliés issus de la même idéologie.

- des actes de guerre ont été commis sur notre sol. La menace est telle que 10 000 soldats en armes ont été déployés sur le territoire national pour protéger les Français.
- Au Sahel et au Levant, nos armées conduisent évidemment des opérations de guerre, en défense de l’avant.

Au cours de cette année nous avons observé chaque jour des menaces qui se durcissaient et se rapprochaient de nos frontières et de celles de l’Europe. La Syrie et l’Irak avec Daech ; l’ensemble de la bande sahélo-saharienne avec ses groupes armés terroristes ; le Nigeria et les pays riverains du lac Tchad avec Boko-Haram ; s’y ajoutent d’autres menaces de déstabilisation que sont la piraterie maritime, la menace drones, le risque Cyber et les attaques dans les champs de la perception et de l’information. Les menaces paraissaient limitées, elles n’étaient que lointaine. Aujourd’hui elles sont aussi sur notre territoire.

Pour s’opposer à ces menaces, nos armées ont été fortement sollicitées.

Aujourd’hui, ce sont environ 34 000 soldats des 3 armées qui sont déployés 24h sur 24 à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. Ils arment les forces de présence et de souveraineté ; ils assurent les missions permanentes de sécurité ; ils conduisent les opérations
extérieures comme les missions intérieures.

A l’heure où je vous parle, nos armées sont engagées dans 25 opérations extérieures et 10 000 soldats arment la seule opération

Sentinelle. Elles luttent contre le terrorisme maritime, contre les trafics, protègent notre zone économique exclusive et notre espace aérien. Elles tiennent enfin la posture permanente de dissuasion nucléaire, qui sanctuarise nos intérêts vitaux.
2015 aura été une année opérationnelle particulièrement dense et je voudrais faire deux constats et une remarque :

- Mon premier constat est que nos forces continuent d’être au rendez-vous. Que ce soit dans l’urgence ou au cours d’opérations planifiées, la compétence et la réactivité de nos armées n’ont jamais été prises en défaut. Nos Alliés nous admirent et nos adversaires nous craignent ! C’est la preuve par les faits : nous avons de belles armées ! J’ai écrit dans une tribune parue dans le journal Le Monde la semaine dernière mon admiration pour les femmes et les hommes de nos armées, militaires et civils, d’active et de réserve. C’est à eux que nous devons nos succès. Témoignons-leur notre fierté pour ce qu’ils réalisent.

- Mon deuxième constat est que les menaces du non droit progressent. Pour autant, celles de la force et de la faiblesse sont toujours présentes. Nous avons en quelque sorte, une double extension de la conflictualité : vers le bas, avec le terrorisme et les techno-guérillas et vers le haut du spectre avec les menaces de conflits de haute intensité. Je pense aux stratégies du « fait accompli » que l’on observe en Géorgie, en Ukraine, ou en mer de Chine. De ce constat s’impose la nécessité de conserver un modèle complet d’armée, c’est-à-dire capable de faire face à un large spectre de menaces. C’est ce modèle que nous portons avec l’équipe des chefs d’état-major d’armées, car c’est bien une équipe que j’ai autour de moi. La capacité de réponse de nos armées face à l’évolution des
menaces et au durcissement des conflits, dépend de la préservation de ce modèle.

Ma remarque concerne, quant à elle, l’engagement des armées sur le territoire national. Je rappelle d’abord que la défense du territoire commence avec la protection des approches aériennes et maritimes.

Nous avons bien une continuité et une cohérence géographique de notre défense, avec au loin la défense de l’avant – ce sont nos OPEX – au près, la protection des approches et enfin, sur le sol national, la protection de nos concitoyens.

S’agissant spécifiquement des 10 000 soldats de Sentinelle, nous sommes face à une véritable rupture stratégique par la nature et le volume de cette opération. Je sais que certains s’interrogent sur la pertinence de ce déploiement. On peut discuter de l’emploi des
armées sur le territoire national, mais non de ce qui constitue un postulat : les Français doivent et veulent être protégés, là où ils se trouvent, et il est de la mission des militaires d’y contribuer. L’emploi des armées sur le territoire national n’est pas nouveau. Pour autant,
cette mission de lutte contre le terrorisme est d’une nature nouvelle, c’est pour cela que Sentinelle ne doit pas être une simple excroissance de Vigipirate ! Autre contexte, autre ennemi, autre doctrine, autre dispositif.

Les forces armées n’ont pas vocation à agir « à la place », mais bien en complémentarité des forces de sécurité intérieure. Face à des groupes armés qui utilisent des modes d’action guerriers, je me bats pour que nous mettions pleinement à profit nos capacités en termes de planification, d’autonomie, de réactivité, au service de la sécurité des Français, sous la responsabilité, bien sûr, du ministère de l’intérieur.

Sentinelle évolue déjà progressivement, vers des dispositifs plus souples, plus réactifs, avec des modes d’action plus dynamiques et au sein de structures de commandement de type « groupements tactiques ». Tout n’est pas parfait, mais nous avançons dans le bon sens.

Voilà ce que je voulais vous dire sur nos opérations. Continuons à expliquer que quand la force avance, la violence recule ; nos actions à l’extérieur participent directement à la protection de la France et des Français.

Après les opérations, je veux vous parler de la transformation de nos armées qui continue.

Cette transformation n’est pas une fin, elle est un moyen ! Elle n’a en effet de sens que par les objectifs qu’elle vise. L’enjeu de réussite de la transformation de nos armées est clair : la conservation du caractère complet de notre armée. Il concrétise un juste équilibre entre les fonctions stratégiques, telles que décrites dans le Livre Blanc : dissuasion, intervention, connaissance-anticipation, protection, prévention. Cet équilibre permet de nous prémunir contre une brusque évolution des menaces. Méfions-nous des effets de mode.

La lecture de l’histoire nous enseigne que les guerres n’obéissent pas à des règles rationnelles ; leur caractère imprévisible impose la prudence dans la prédiction. C’est pour cela que notre modèle d’armée « à large spectre » doit être maintenu, notamment notre dissuasion nucléaire à deux composantes, gage de notre indépendance nationale.

Vous l’avez suivi, la LPM a été, au cours de l’année, actualisée à la suite de la décision du Président de la République d’annuler les déflations d’effectifs. Je me suis battu, aux côtés du ministre de la défense, dont je tiens à saluer la ténacité, pour cela avec volontarisme et sans esprit de recul.

Que faut-il retenir de cette actualisation ?

1er élément : elle préserve la cohérence entre les moyens et les missions. A missions supplémentaires, moyens supplémentaires : en effectifs, en équipement, en entraînement, en entretien du matériel.

2ème élément : l’augmentation du budget de la défense est une inflexion majeure qu’il faut saluer, mais elle ne relâche pas la pression et le costume de cette « LPM actualisée » reste taillé au plus juste. Depuis des décennies, le budget de la défense était réduit année après année. Aujourd’hui, il est augmenté. Cette inversion de tendance est même un tournant historique, mais ce n’est qu’une adaptation au niveau des menaces, à la mesure de la situation que nous vivons et des missions qui nous sont confiées. Il montre le début d’une prise de conscience de la dégradation de la situation sécuritaire et de l’importance de notre outil militaire. Nous avons rompu cette décroissance des crédits de défense ; le combat est désormais de faire reconnaître la nécessité de poursuivre dans cette voie.

3ème élément : les mesures décidées dans le cadre de l’actualisation de la LPM sont équilibrées entre les armées. Il faut le dire et j’y ai veillé personnellement en y mettant, là aussi, toute ma conviction.
***

Quelles sont maintenant les enjeux pour 2016 ?

Nous sommes en réalité au défi de plusieurs calendriers :
- D’abord celui des opérations. Sur le théâtre national, nos armées doivent durer et garder leur vigilance intacte. Tant que les effectifs ne seront pas remontés en puissance, nous devrons gérer les tensions qui pèsent sur notre personnel, son entraînement, sa formation. J’ai conscience que la remontée en puissance ne réglera pas tous nos problèmes ; elle sera néanmoins un ballon d’oxygène. Nous le savons, de nouvelles répliques terroristes pourraient à nouveau, brusquement, accélérer le cours de l’histoire, faire évoluer les postures et influer sur nos missions, en nombre et en nature.

A l’extérieur, face à des menaces en perpétuelle évolution et contre des ennemis qui cherchent le contournement permanent, nous devons conserver l’initiative et garder le bon tempo opérationnel. La configuration de nos OPEX en ce début d’année ne sera pas celle que nous aurons dans 12 mois. La réactivité de nos armées, leur agilité et leur capacité d’endurance seront, de nouveau, mises au défi. Au-delà des rois principes de la guerre de Foch, qui conservent toute leur pertinence, je me permets d’insister sur un facteur clef pour la victoire aujourd’hui contre les terroristes : la surprise. Il faut donc changer en permanence nos modes d’action tactique.

- C’est ensuite le calendrier des moyens. Ces moyens sont ceux prévus par la LPM ; ceux qui concrétisent l’ambition du livre blanc. Le livre blanc sera très certainement révisé après les élections de 2017, en prévision de la prochaine LPM dont la première annuité sera probablement en 2019. Nous devons d’ores et déjà prendre en compte ces échéances et nous y préparer. L’enjeu est le maintien d’un modèle complet d’armée et du nécessaire équilibre entre les fonctions stratégiques ; l’objectif doit être celui de 2% du PIB pour le budget de la défense, conformément aux engagements pris, dans le cadre de l’OTAN, au sommet de Newport, à comparer avec 1,7% actuellement, pensions comprises.

- C’est enfin le calendrier de la transformation. Dans ces grandes manœuvres, notre attention doit rester tournée vers le personnel de nos armées, directions et services, civils et militaires, d’active et de réserve. C’est l’esprit qui a prévalu à la demande d’un plan d’amélioration de la condition du personnel et qui a été annoncé par le Président de la République lors de ses vœux. Il s’agit de mieux compenser les sujétions qui ne cessent de croître pour les militaires. La déclinaison en mesures concrètes pour le personnel de nos armées sera un sujet d’attention en 2016 ; il sera déterminant pour le moral.

Trois chantiers principaux seront au cœur de notre transformation en 2016 :

- L’optimisation des structures de commandement symbolisée par le regroupement du ministère et qui concerne tous les états-majors.

Depuis fin juin, je commande depuis Balard toutes les opérations. Avec Balard, nous avons changé d’époque.

- La rationalisation du soutien, de l’environnement des forces et de nos organisations. Cela, sans fragiliser l’efficacité opérationnelle. Il faut continuer à améliorer notre système de soutien.

- La rénovation de notre modèle RH. C’est un chantier majeur.

C’est un chantier qui me tient à cœur, car je crois en la qualité de la jeune génération. Nous voulons un modèle plus dynamique dans ses flux, mieux pyramidé, plus responsabilisant, plus souple, plus attractif et mieux adapté aux besoins opérationnels des armées. Nous voulons rétablir la cohérence entre le grade, les responsabilités et la rémunération.

Face aux difficultés, qui ne manqueront pas, nous sommes résolus ; nous refusons de subir ; nous sommes dans l’action et nous regardons vers l’avenir. Je suis convaincu que les conditions du succès n’ont pas changé. Comme les valeurs pérennes qui traversent le temps, ce qui nous a permis de surmonter les épreuves d’hier nous permettra d’affronter les combats de demain :

- c’est d’abord la cohésion. Je vous en ai déjà parlé en début de mon propos. Elle est pour moi centrale car c’est l’expression de la primauté de l’intérêt commun sur l’intérêt particulier. Oui à l’exercice des responsabilités et non à celle du pouvoir !

- c’est ensuite l’adaptabilité, qui est un état d’esprit. Nous devons nous montrer agiles, proactifs et imaginatifs – pas simplement au plan tactique –, car, même si c’est parfois physiologiquement agréable, rien ne sert de ressasser le « bon vieux temps », alors que
l’histoire s’écrit sous nos yeux. Pas de retour en arrière, pas plus que de souplesse d’échine !

- ce sont enfin les forces morales. Elles permettent de surmonter les difficultés ; elles sont même essentielles au combat, dès lors que les modes d’action de nos adversaires cherchent à contourner notre puissance liée à la technologie – emploi d’engins explosifs improvisés, attaques suicides – et que leur motivation combine jusqu’au-boutisme et compétition pour le martyre. On combat autant avec son intelligence qu’avec ses tripes. Les forces morales sont le ressort de la résilience de nos armées ; les cultiver est une obligation opérationnelle et vos actions associatives de soutien y contribuent très directement.

Voilà ce que je voulais vous dire. Soyons fiers de nos armées. Soyons conscients des difficultés, sans pour autant verser dans le catastrophisme ni le pessimisme systématique qui paralyse et qui n’avance à rien. Soyons dans l’action et non l’incantation. Chaque époque à ses difficultés. Il ne suffit pas de prévoir l’avenir ; il faut le permettre ! Pour tous ces défis, je reste extrêmement déterminé et vigilant.

***

Voilà ce que je tenais à vous dire avant de partager davantage avec chacun d’entre vous autour d’une coupe de champagne, à la française.

Cela fait partie du génie français !

Je vous souhaite à tous, très sincèrement, une excellente année 2016.

J’associe à ces vœux vos familles, dont celle des membres et des volontaires de chacune de vos associations. Je vous demande de leur relayer mes chaleureux et sincères remerciements pour leur dévouement et leur action au service de nos armées, au service de ceux qui risquent leur vie, au service de leurs familles, et au service de notre pays et de son histoire militaire.

Entre l'utopie et la réalité, il y a l'épaisseur des hommes de foi… et vous êtes des femmes et des hommes de foi ; votre engagement le prouve tous les jours, au service du succès des armes de la France !
Je vous remercie et je suis prêt à répondre à vos questions si vous en avez.


 

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