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Des armées occidentales suréquipées matériellement mais faibles moralement

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Publié le 10 mars 2015par Abdelkarim Chankou

Si la situation qui prévalait en Europe en 1940 se reproduit de nos jours les Alliés n’auraient pas pu venir à bout de l’Allemagne nazie et de ses associés des pays de l’Axe, du moins pas en 5 ans. Il y a 70 ans les Alliés combattaient pour un idéal qu’est la liberté et les Nazis et leurs soutiens pour le contraire : le totalitarisme raciste. La balance a penché vers le premier camp, d’où l’issue heureuse que l’on connaît. Aujourd’hui que la mondialisation à outrance doublée d’un individualisme extrême a brouillé les cartes des valeurs universelles, maintenant que le slogan « Not in my name » prend le dessus sur les devises militaires de jadis telle que « A fond. Jusqu’au bout ! », il devient difficile voire impossible aux armées occidentales si bien équipées soit-elles de défaire un ramassis de djihadistes mal armés mais forts d’un vrai credo fédérateur qui entretient l’endurance et l’espoir que la victoire est proche et inéluctable. Sinon pourquoi une coalition internationale de plusieurs pays ne parvient toujours pas à faire reculer une dizaine de milliers de djihadistes de Daesh. Un statut quo qui perdure depuis plus de 4 mois ! La réponse est évidente et coule de source : Pour défaire Daesh- si toutefois tell est le but de cette coalition-, il faut des opérations au sol, une éventualité qui fiche la chair de poule aux soldats participants à cette coalition drivée par les Etats-Unis. Et il y a de quoi ! En terrain où les règles de guerre classiques sont bannies (convention de Genève sur les prisonniers de guerre notamment), n’importe quel soldat issu d’une armée régulière réfléchira 100 fois avant de poser ses pattes sur le sol de Daesh ; s’il oublie sa trouille et atterrit quand même sur le dur, le spectre du pilote jordanien en train de cuire dans une cage aux fauves lui restaurera la mémoire. La solution est donc non pas de doter les armées du monde équipées d’armes de plus en plus sophistiquées mais de former les soldats aux valeurs de la bonne école, celles des années d’antan. Car le but n’est pas de tuer du djihadiste, il y en aura toujours, mais de tuer en même temps l’idéal qui l’anime. Et pour arriver à cette fin, une seule arme : Un idéal contraire mais qui tient la route. Autrement dit, on ne pourra combattre efficacement le credo du djihadiste de base de l’EI qui est le rétablissement de la justice d’Allah sur terre avec un idéal de liberté alors que la misère et l’injustice règnent en maître dans une majorité des pays de la coalition anti-Daesh ! A défaut il faut que cette misère et injustice soient occultées ou du moins masquées par un super-idéal comme celui de libérer la princesse Hélène qui motiva naguère la Ligue des Achéens contre la cité de Troie ou encore la coalition qui anima la ferveur des croisés qui vainquit la flotte turque à Lépante (*) le 7 octobre 1571. Dans le premier cas le credo était l’honneur d’une nation grecque dans le second l’amour de l’église papale. Or de nos jours ces deux notions ses ont tellement dématérialisées par la mondialisation à tout va qu’elles ne disent plus rien à presque personne.

On ne pourra combattre efficacement le credo du djihadiste de base de l’EI qui est le rétablissement de la justice d’Allah sur terre avec un idéal de liberté alors que la misère et l’injustice règnent en maître dans une majorité des pays de la coalition anti-Daesh 

Peut-on imaginer un instant que le rapt d’un(e) journaliste européenne va être le prétexte pour le rassemblement d’une coalition européenne pour la libérer comme jadis les Achées ont libéré Hélène ? Idem, l’égorgement en série de captifs coptes pourra-t-il provoquer la mise sur pied d’une ligue occidentale pour punir les auteurs de ce crime horrible ? Pas la peine de répondre, c’est du direct, tout le monde à vu les vidéos et connaît l’histoire… Au mieux, on négocie bakchich à l’appui… Ce talon d’Achille, les djihadistes de tout poil, le connaissent bien. Comment donc former les soldats d’aujourd’hui aux valeurs de la bonne école ? Certes il y a les traditionnels codes militaires et les guides de base que les soldats potassent au début de leurs carrière qui insistent sur des valeurs comme le courage, l’honneur, le sacrifice, le patriotisme etc. Mais ce n’est pas suffisant même si la solde est conséquente (un avantage qui fait défait dans les armées du Tiers monde). En plus il faut que le soldat évolue dans un milieu supranationaliste ; il faut qu’il ne sente plus qu’il est là pour défendre le bien-être et la sécurité de ses compatriotes peinards, bien au chaud chez eux et se cachant sous le lit à la vue du moindre cafard… Le liant patriotique est devenu si lâche que les armées professionnelles se sont fonctionnarisées et leurs troupes ne s’y sont engagées que pour avoir une situation sociale… D’où la nécessite que ces soldats évoluent dans des contextes supranationaux fédératifs. L’idée est que ce sentiment de « non implication » soit dilué dans un espace multiethnique et universel, comme l’est l’idéal européen. Quand un soldat français verra qu’il combat pour la même cause et sous la même bannière qu’un collègue allemand, italien, espagnol, anglais, hollandais, belge, portugais danois… il acceptera sa condition. Ça relève un peu de la thérapie des groupes… Ainsi quand le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker , appelait dimanche 9 mars dernier « à la création d'une armée européenne, au vu notamment des relations de plus en plus tendues avec la Russie sur le sujet de l'Ukraine (…) Une force qui pourrait permettre aussi bien de faire face aux nouvelles menaces aux frontières de l'Union européenne que de défendre les +valeurs+ de l'UE », le Luxembourgeois savait de qui il parlait. Surtout que l’ébauche de cette future armée paneuropéenne, la fameuse Brigade franco-allemande créée par Helmut Kohl et feu François Mitterrand en 1989 a fait- malgré sa modestie-, ses preuves aux Balkans et en Afghanistan notamment. Comme ont souvent fait leurs preuves les bataillons de la Légion étrangère dont « le but est de cimenter et de créer un esprit de corps au sein de groupes d'hommes venus d'horizons différents, à la recherche de valeurs parfois très éclectiques. ». Bref, ce passage tiré d’un bon mémoire d’un DEA de sciences politiques (Université de Lille II) : « Choisissant le métier des armes un peu comme on entre en religion, par vocation, acceptant en toute conscience le sacrifice suprême, investi du droit de donner la mort au nom des valeurs antiques - Patrie, Courage, Devoir, Discipline - qui constituent son credo, le militaire se sent autre » CQFD.

(*) La France, amie de la «Sublime Porte» (le nom de la porte d'honneur monumentale du grand vizirat à Constantinople) n’y a pas prit part. Cervantès si !


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