La Newsletter 18/02 de l'AALEME. |
A REDIFFUSER SANS MODÉRATION |
Réunion des Présidents des Amicales du Sud-Ouest.« La 13 a accueilli pour la première fois la réunion des Présidents des Amicales du Sud-Ouest réunis autour du délégué de la FSALE et du colonel Percie du Sert, chef de corps. Ce fut l’occasion pour les anciens de la phalange magnifique d’évoquer bien des souvenirs, et pour les anciens du BMGL de retrouver le camp du Larzac et son micro climat ! » |
Le Caporal de Rakkha.
Tandis que l'on fêtait le centenaire de la légion étrangère, deux scènes se .présentèrent à ma mémoire avec la force des images qui ne s'oublient pas, qui subsistent, intactes, vigoureuses dans le jet des souvenirs confus que porte toute sa vie avec lui un voyageur.
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Soldats d'El MoungarNotes de route : Maroc-Algérie-Tunisie - Eberhardt Isabelle - 1908
Je monte à l'hôpital, dans la redoute qui domine la ville (1). Grands bâtiments en briques rouges, entourés de galeries à arcades. Les blessés d'El-Moungar errent à l'ombre, avec des pansements de linge très blanc, dans le désœuvrement de leur convalescence. Deux ou trois Français, parmi ces étrangers... le reste, Allemands ou Italiens : rudes figures culottées, sourires avenants. Un peu fiers d'être « interviewés » — un mot qu'on leur a appris — ils sont pourtant intimidés. Alors, bien militairement, ils finissent par m'adresser à leur chef, le caporal Zolli. Jeune, grand et mince, portant avec aisance la tenue grise de l'hôpital, il parle un français correct, parfois même élégant. Lui, habitué, ne se trouble pas. Clairement, vivement, il me raconte la halte imprudente, sans aucune précaution, dans la vallée entre El-Moungar et Zafrani, l'insouciance fatale du malheureux capitaine Vauchez qui disait en riant qu'il irait en bras de chemise au Tafilalet, et cela quelques jours avant sa mort... Le caporal atteste pourtant la belle crânerie calme du capitaine qui, mortellement blessé, trouva la force d'écrire quelques mots au crayon pour envoyer prévenir le capitaine de Susbielle, à Taghit. Dans le récit du caporal passe aussi la mélancolique silhouette de cet officier danois, le lieutenant Selkauhausen, qui était venu servir à la légion étrangère, avec son grade, pour s'instruire, et qui est allé mourir là-bas, dans ce coin ignoré du Sud-Oranais. — Il paraît que le lieutenant était fiancé dans son pays, ajoute le caporal. C'est égal, c'est bien triste, cette mort-là ! Zolli sait faire revivre les affres de cette journée de lutte acharnée, inégale, loin de tout secours. 11 est modeste, n'exagérant pas son propre rôle, avouant la blessure de sa main droite qui, dès le début, l'a empêché de tirer. Ancien soldat du général Menotti Garibaldi, en Macédoine, Zolli aime la guerre : il s'arrange toujours pour être où on se bat. Parfois, les hommes, plus frustes, s'enhardissent, risquent un mot, quelque souvenir simple et poignant ou quelque plaisanterie sur leur propre infortune. — On a eu bougrement soif, ce jour-là, dit l'un d'eux qui ne semble pas se souvenir d'autre chose. Et, comme i n'y avait pas d'eau, on s'est envoyé pas mal de litres de vin pur, le soir, quand ç'a été fini. Alors, ça nous a tapé dans le plafond, et ça fait qu'on était un peu soûls. Très sympathiques, ces pauvres diables qui ont souffert et failli mourir pour des affaires qui ne sont pas les leurs, et qui les laissent profondément indifférents. Au rez-de-chaussée, une petite salle peuplée de tirailleurs malades. Là, couché parce qu'il s'ennuie, Mouley Idriss, un grand mokhazni bronzé, musclé, sec, avec une figure régulière et énergique de nomade. Ce mokhazni fut blessé quelques jours avant El-Moungar, par un djich (2). Très primitif et d'abord très fermé, Mouley Idriss finit pourtant par se rassurer et par sourire. Il exprime ce que pensent tous les Arabes du Sud-Ouest. Pour eux, il n'est question ni de guerre avec le Maroc ni surtout de guerre sainte. La région a toujours été bled-el-baroud (pays de la poudre), et les tribus de la vague frontière se sont toujours razziées les unes les autres. Mouley Idriss désigne l'ennemi d'un nom significatif : el khian, les voleurs, les bandits. Il considère les opérations militaires actuelles comme des contre-razzias et des représailles sur les djiouch, tout simplement. Cela explique bien pourquoi les auxiliaires indigènes si précieux, mokhazni, goumiers, cavaliers-courriers, sokhar (3), dont la plupart sont recrutés parmi les nomades du pays, n'éprouvent aucune répugnance à combattre les pillards, et donnent l'exemple d'une valeur, d'une endurance et d'un dévouement au-dessus de tout éloge. Mouley Idriss, sans insister sur ce qu'il a eu à souffrir de la part de l'ennemi, réprouve énergiquement les actes de ceux qu'il appelle des coupeurs de routes, des chacals. Au fond, il ne doit pas désirer bien sincèrement que tout cela prenne fin : il est nomade, donc homme de poudre, et il aime se battre. Mouley Idriss appartient au makhzen de Sidi Mouley ould Mohammed, agha des Amour d'Aïn-Séfra, l'une des personnalités indigènes du Sud-Ouest les plus sympathiques et les plus dévouées à la cause française. Tandis que je cause avec Mouley Idriss, ses compagnons, tirailleurs, nous entourent. A moitié dévêtus, avec leurs défroques d'hôpital qui leur vont mal et leur tour de tête rasé, ils sont drôles. Ils ont des gamineries et des éclats de rire qui contrastent avec leurs robustes carrures et leurs visages mâles. Tout ce petit monde souffrant attend avec impatience le jour où, même mal guéris, on voudra bien les laisser sortir : les Arabes considèrent l'hôpital comme un lieu funeste, comme une prison.
(1) Isabelle Eberhardt, souffrante des fièvres du Sud, devait entrer un an plus tard, en revenant du Maroc, à l'hôpital d'Aïn-Sefra Elle y passa un mois et n'en sortit convalescente que la veille de la catastrophe du 21 octobre 1904 où elle trouva la mort. L'hôpital d'Aïn-Sefra, placé sur la hauteur, n'eut aucunement à souffrir de l'inondation qui ruina le village. (2) Djichy au pluriel djioiich, petite bande de pillards armés. (3) Sokhar, conducteur de chameau, caravanier. |
Jacques-Emile MAURER Président de la F.F.A.M.C.Les Échos des anciens combattants de mars 1925. Le dernier numéro des Échos des Anciens Combattants vous a apporté, en première page, l'heureuse nouvelle de l'attribution, par le Ministre de la Guerre, de la cravate de Commandeur de la Légion d'honneur à notre président, le sympathique Maurer. Il vous a fait connaître aussi le geste généreux et magnifique par lequel le nouveau promu a cru devoir y répondre. On me demande,aujourd'hui, d'esquisser, pour mes camarades, la silhouette cependant bien connue de notre populaire président. Tâche délicate, difficile! Que dire de neuf èn effet ? Tout le monde connaît Maurer. C'est l'homme le plus actif qui se puisse voir. Et « se puisse voir » est bien le mot, car, accueillant comme pas un, Maurer se prodigue dans toutes les cérémonies, où il stimule par sa présence, le zèle patriotique de chacun. On le voit à notre siège social, on le voit à l'Arc de Triomphe; on le voit à des banquets; on le voit à ses affaires; on le voit partout, partout où sa présence est nécessaire, partout où son intervention peut être utile à la masse ou aux intérêts particuliers de chacun. C'est un dévoué, c'est un philanthrope ! Jamais on ne s'adresse en vain à lui pour un service, pour l'organisation d'une manifestation. Connaissez-vous quelqu'un qui puisse légalement se plaindre de Maurer ? Jacques-Émile Maurer est Alsacien, nul ne l'ignore. Son nom sent le terroir; son accent légèrement guttural, qui sonne pourtant agréablement aux oreilles de ses amis, c'est à-dire de tout le monde, décèle ses origines. C'est à Colmar, en effet, que Maurer vit le jour le 24 mars 1869. Élevé sous la domination allemande, dans le culte de la France meurtrie, il aspira de tous ses vœux au retour de l'Alsace à la mère-patrie. Propagandiste précoce, il osa, à 19 ans, pousser à Colmar même, le cri séditieux de « Vive la France ». Il ne dut qu'à la fuite de ne pas faire connaissance avec les geôles teutonnes. Il passa la frontière, s'engagea pour 5 ans dans la Légion étrangère et, avec le 1er régiment de cette arme, il fit campagne dans le Sud-Oranais,et au Tonkin. Tandis qu'il courait la brousse, à l'abri de notre drapeau, il était condamné, en 1889 — heureusement par contumace — par les autorités allemandes, à 6 mois de prison, pour s'être dérobé — ô ironie des termes ! — au service militaire. Libéré de notre armée, il se fixe à Paris, où, dès novembre 1898, il fonde « la Légion », société de secours mutuels des anciens officiers, sous-officiers et soldats des régiments étrangers. Bien entendu, il en est nommé président, et depuis cette époque, il s'est vu renouveler son mandat par la confiance de ses camarades reconnaissants. Depuis 26 ans, des milliers d'anciens légionnaires ont reçu de lui aide et protection, car, ainsi qu'il me le disait un jour: « A la Légion, la solidarité n'est pas un vain mot. Tous les légionaires sont des Français et de bons Français, quelle que soit leur nationalité, leur origine, car ils ont opté pour notre pays, qu'ils ont servi vaillamment et loyalement. » En 1920, Maurer devient président de lia Fédération Française des Sociétés d'Anciens Militaires et Combattants, à laquelle, depuis sa fondation, la Légion est affiliée. Il succède dans ce poste à deux anciens chasseurs d'Afrique, dont le nom reste attaché à la prospérité, toujours croissante, de cet énorme groupement de 110 sociétés : Wallard, décédé depuis 15 ans, et Charles Lemaire. C'est en chasseur d'Afrique, fier de ses aînés, que je parle de ces inoubliables présidents. Leur successeur prouve, dès son arrivée à la tête de la Fédération, qu'un légionnaire n'est pas inférieur à un chasseur d'Afrique dans le rôle d'administrateur. Maurer y excelle et s'y surpasse même. C'est ainsi que le 8 juillet dernier, la F.F.A.M.C. fut reconnue d'utilité publique.
Volontaire, tenace, sachant où il veut aller et y allant droit, sans tâtonner, Maurer est un président accompli. Il excelle à diriger les travaux de la Fédération, et, en dépit des questions, sinon arides, du moins complexes qu'on y traite, il conserve, avec le sourire aux lèvres, une humeur égale qui n'est pas étrangère à l'esprit de camaraderie qui règne dans ce groupement. Les difficultés ne rebutent pas Maurer, car il se joue des difficultés. Aussi, la nouvelle distinction dont il vient d'être l'objet a-t-ellle été accueillie avec une satisfaction unanime. Dans les grands jours, la boutonnière de notre président s'adorne d'une imposante brochette de décorations multiples. Il est, en effet, titulaire de la médaille commémorative de l'Annam et du Tonkin, de la médaille d'argent de la Mutualité ; il est chevalier du Dragon de l'Annam, officier de l'Instruction publique.Je cite de mémoire au hasard, sans ordre. elles sont trop ! Pendant la guerre, différentes missions, menées à bien, valurent à Maurer la rosette de la Légion d'honneur, pour « services exceptionnels rendus à la Défense nationale». Tout le monde, on le comprend, attendait la cravate. Tel est le président Maurer. Il eût fallu pour le chanter la lyre vibrante d'un poète. A défaut de la poésie, j'ai mis dans ces quelques lignes, trop sommaires, tout mon cœur d'ami. Mes camarades, en les lisant, suppléeront, par la pensée, à leur insuffisance. Je crois, en terminant, pouvoir affirmer que la F.F.A.M.C. est fière d'avoir Maurer à sa tête. C'est le président qu'elle attendait. Elle ne le lâchera pas de sitôt ! Léon Moussou, |
Le lieutenant-colonel Sabljic commandeur de l'ordre national du Méritehttps://ainsi-va-le-monde.blogspot.fr mardi 21 novembre 2017 Engagé en 1974 à la Légion étrangère, le lieutenant-colonel Sabljic, promu aujourd'hui commandeur de l'ONM, servit dans tous les grades, de militaire du rang et de sous-officier -y compris celui de major- au 2ème Régiment étranger de parachutistes (REP, Calvi). Ce croate d'origine participa, en 1978, à l'opération Bonite à Kolwezi, l'une des très nombreuses missions extérieures accomplies par ce képi blanc qui termina sa carrière en 2012, comme adjoint au chef de la DSPLE (division statistique et protection de la Légion étrangère). Quelques semaines après avoir quitté le service actif, Zlatko Sabljic devint directeur de la Maison du légionnaire, fondée par le général Rollet en 1934. Officier de la Légion d'honneur, il avait été choisi en 2014 par le COMLE (général commandant la Légion étrangère) pour porter la main du capitaine Danjou. |
« LA LEGION » Compte rendu de la réunion du 13 février 1926Les Échos des anciens combattants - 04/1926
« LA LÉGION» (Société de secours mutuels des anciens officiers, sous-officiers et soldats des régiments étrangers). Compte rendu de la réunion du 13 février 1926 : La séance est ouverte à 21 heures, sous la présidence du camarade Maurer, son président, assisté des camarades Mäder, Hildibrand et Kauffmann, vice-présidents; Van Grasdorf, secrétaire général; Carket, trésorier général; Cuérel, secrétaire adjoint; Adamovitch, Gros, Oswald, Goldstain et Baudson, membres du Conseil d'administration, ainsi que du camarade Nordemann, vice-président honoraire. Le président donne la parole au secrétaire général pour la lecture du procès-verbal de la réunion de janvier, qui est adopté sans observation. Le président souhaite la bienvenue à M. le général Baulet-Desbareau, qui a bien voulu répondre à son amicale invitation et donne ainsi une nouvelle marque de cette grande solidarité qui existe à la Légion entre tous les officiers, sous-officiers et soldats et fait connaître à l'assemblée que notre hôte de marque a eu le très grand honneur de commander le 1er régiment étranger de mars 1920 à janvier 1925; tous les camarades qui ont eu l'honneur de servir sous les ordres du général Baulet-Desbareau font une ovation chaleureuse à leur ancien colonel et le président souligne cette respectueuse manifestation en disant combien l'assemblée est heureuse de pouvoir constater que le général continu dans la vie civile les belles leçons de franche amitié qu'il a su imprégner à tous ceux qui ont eu l'honneur de servir sous ses ordres pendant cinq ans et il demande au général de l'autoriser à l'inscrire comme membre actif de la société, le général y consent et toute l'assemblée lui fait une nouvelle ovation. Le général, très ému, se lève et félicite le président Maurer des éminents services qu'il a rendus à la patrie et que rappelle sa cravate de commandeur de la Légion d'honneur; il le félicite aussi de l'autorité, de l'intelligence et du dévouement qu'il apporte dans la présidence de la F.F.A.M.C. et dans celle de cette admirable société de secours mutuels qu'est l'Amicale « La Légion », qu'il a créée et qui rend tant de services aux légionnaires libérés, en leur permettant de devenir d'excellents citoyens. Le général exprime ensuite sa joie de se trouver au milieu d'anciens légionnaires. Puis, il fait l'historique de la reconstitution de la Légion étrangère depuis la démobilisation des légionnaires engagés pour la durée de la Grande Guerre. Mais il ne s'agissait pas seulement de créer, d'encadrer, d'instruire et d'entraîner des bataillons, des escadrons, des compagnies montées et des compagnies de sapeurs pionniers de chemin de fer, il fallait donner à la jeune Légion l'âme des légionnaires de Camerone et de Tuyen-Quan. Pour permettre aux anciens légionnaires, à ceux d'avant-guerre comme à ceux de la Grande Guerre, de juger la jeune Légion, il faudrait évoquer tous les combats où elle s'est illustrée depuis 1920. Ce n'est évidemment pas possible au cours d'une seule causerie. Le général suivra plus particulièrement un bataillon du 1er étranger au Maroc, en 1925, le 6e bataillon, commandé par le commandant Cazaban. Le 22 avril 1925, le bataillon quitte ses garnisons de Saïda et du Kreider à l'effectif de 20 officiers et de plus de 300 légionnaires. Dès les premiers jours de mai, il est rattaché au groupe Freydenberg et opposé aux troupes régulières riffaines. Le 4 mai, il est à l'avant-garde du groupe mobile, qui a pour mission de délivrer le poste de Taounat. Malgré le feu des Marocains très bien abrités, il enlève les retranchements ennemis par une charge à la baïonnette, qui se termine aux portes du poste dont la petite garnison reçoit les légionnaires à bras ouverts. Le 6 mai, le bataillon participe au ravitaillement du poste de Bab Bou-Ender. Pendant le décrochage, il est au poste d'honneur : à l'arrière-garde. Le 22 mai, il prend part à l'opération, qui doit permettre l'évacuation du poste de Bou-Adel; il est à l'avant-garde à l'aller, à l'arrière-garde au retour. Il est constamment aux prises avec un ennemi supérieur en nombre et que n'effraye pas le combat corps à corps. La garnison de Bou-Adel est sauvée. Le 4 juin, il a pour mission d'occuper l'ancienne position du poste d'Astar pour protéger le repli d'un autre poste. C'est une position formidable, aux pentes abruptes, chaotiques et garnies de défenseurs. Il arrive au sommet et s'y maintient pendant 30 heures, malgré le feu précis de l'ennemi et de nombreuses contre-attaques qu'il repousse toutes. Une fois de plus, il a rempli entièrement sa mission. Le 5 juin, le bataillon reçoit l'ordre d'évacuer la position. Il descend rapidement les pentes à pic d'Astar sous le feu des mitrailleuses riffaines qui le prennent de flanc, pendant que des groupes ennemies essaient de lui couper la route dans un ravin; il les bouscule à la baïonnette, nettoie le ravin et rentre au camp. Le 10 juin, le bataillon reçoit l'ordre de former un groupe franc pour délivrer la garnison du poste de Médoinna. L'opération doit se faire de nuit. On demande des volontaires. Tout le bataillon se présente. Les officiers choisissent 40 légionnaires. A la nuit, le groupe composé d'un capitaine, 4 lieutenants et 40 légionnaires part à travers le bled. Vers une heure du matin, on entend dans la direction du poste des coups de feu nombreux et des éclatements de grenades. Le lendemain, au petit jour, 1 sergent et 5 légionnaires rentrent au camp. Le groupe, après s'être heurté dans la nuit à tout un système de retranchements qu'il traversa à la faveur de la surprise, arriva au poste où quelques Sénégalais, sous les ordres d'un lieutenant, étaient prêts à partir. Mais les Marocains, alertés, les attendaient à la sortie. Dans un farouche combat corps à corps, ce groupe de héros fut décimé. Quelques jours après, le service des renseignements apprenait que les pertes des Marocains s'élevaient au chiffre de 197 tués. Les légionnaires s'étaient battus comme des lions. Le 12 juin, M. Painlevé, Ministre de la Guerre, décore le fanion du bataillon de la croix de guerre et remet des médailles militaires et des croix de guerre aux gradés et aux légionnaires qui se sont les plus distingués depuis l'arrivé du bataillon au Maroc. Le 27 juin, le bataillon est chargé d'enlever la position de Bab-? défendue par un ennemi résolu, retranché dans des abris à l'épreuve de l'artillerie. Après s'être battu toute la journée, le bataillon chasse les Marocains dans un combat de nuit. Le 6 juillet, le bataillon violemment attaqué sur la face qu'il occupe, repousse deux assauts. Le 14 juillet, il est chargé de protéger le décrochage du groupe mobile; il opère son mouvement, seul en face d'un ennemi très mordant qui manœuvre à l'européenne et qui cherche à l'encercler. Les compagnies sont obligées de se dégager à plusieurs reprises par des contre-attaques à la baïonnette. Après avoir combattu toute la journée, sous un soleil de plomb, le bataillon rentre le soir au camp, ramenant ses tués et ses blessés. Les renforts envoyés de France commencent à arriver. Le bataillon, quoique ne cessant d'être sur la brèche, entre dans une période où, la fatigue mise à part, les missions sont plus faciles à remplir. Pendant le mois d'août, il prend part aux opérations des Tsouls et des Branes, en septembre à celles qui ont pour but de nettoyer et de reprendre le massif du Bibane et les régions avoisinantes, enfin il est envoyé dans la région de Taza où il prend une part active aux opérations de grande envergure du 19e corps d'armée qui nous mettent en liaison vers l'Est avec 'l'armée espagnole. Le 7 décembre, le bataillon rentrait à Saïda, aux acclamations de la population. Le général aurait été heureux de s'étendre sur les opérations des autres bataillons. Il doit se borner : Le général Colomba a déclaré que cette charge resterait à jamais gravée dans les annales des actions de guerre; 2° A donner connaissance : Du général Théveney: « Votre beau régiment s'est distingué encore. Ses magnifiques bataillons ont été brillants entre tous. » Du général Boichut: « J'ai eu des bataillons de Légion sous mes ordres, de votre 1er régiment surtout, et j'en ai été si content au feu. Du général Naulin: « La Légion a toujours la grande cote au Maroc et les commandants de division et de brigade se disputent les bataillons que je possède. » Après avoir donné des nouvelles de l'Amicale des Anciens Légionnaires du département d'Oran et du Maroc, fondée par le commandant Noegelin et qui, en un an, a recruté 458 adhérents avec 9.000 francs de versements, le général conclut : « La jeune Légion a bien l'âme des légionnaires de Camerone et de Tuyen-Quan Elle est digne de la vieille Légion des campagnes d'Algérie, du Dahomey, du Soudain, du Tonkin, de Madagascar, digne de la Légion de Crimée, d'Italie, du Mexique, d'Orléans, digne des légionnaires de la Grande Guerre des fronts du Maroc, d'Orient et de France, digne des légionnaires de la double fourragère. C'est toujours la plus belle des troupes d'élite. » Et pour terminer, le général Baulet-Desbareau fait connaître que dans tous les centres importants du Maroc, des sociétés amicales d'anciens légionnaires sont en formation et qu'il sait de sources autorisées qu'au fur et à mesure qu'elles seront constituées, elles demanderont leur affiliation à la société mère de Paris, car au Maroc comme en Algérie, le nom du président Maurer fait autorité puisque officiers, sous-officiers et simples légionnaires lui témoignent à la fois la plus profonde gratitude et la plus fidèle admiration. Des applaudissements frénétiques saluent cette belle péroraison et le président Maurer remercie le général au nom de tous pour ses sentiments si noblement exprimés. Différentes adhésions sont enregistrées et plusieurs secours remis à des camarades légionnaires rentrés du Maroc et de Syrie, et personne ne demandant plus la parole soit dans l'intérêt de la Société, soit dans un but personnel, la séance est levée à 23 heures. Le secrétaire général, G. VAN GRASDORF |
Le drapeau du 11e REIhttps://ainsi-va-le-monde.blogspot.fr/ dimanche 26 novembre 2017
Le drapeau du 11e Régiment étranger d’infanterie sera-t-il remis au Groupement de recrutement de la Légion étrangère, le 30 avril prochain lors de Camerone 2018 ? Tout au moins le nouveau drapeau, en cours de fabrication. Le chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT), par décision du 10 mars dernier a, en effet, confié sa garde au GRLE (Fort de Nogent, 94). Le 11e REI a eu une existence extrêmement brève. Créé dans l’urgence en novembre 1939, il est intégré, au mois d’avril suivant, à la 6ème division d’infanterie nord-africaine (DINA) où il est chargé d’interdire l’avance allemande. Le 18 juin, le PC du chef de bataillon Clément, son troisième et dernier chef de corps, est installé dans le bureau de poste de Saint-Germain-sur-Meuse (Meuse). L’encerclement est imminent. Il est 20h30. Le régiment a ordre de tenir la position jusqu’à 22h. Afin d’éviter que le drapeau ne tombe dans les mains des Allemands, le commandant prend la décision de le brûler. Ce qu’il fait avec un légionnaire, en présence de neuf officiers et sous-officiers. Mais la cravate tricolore est, elle, confiée à un lieutenant qui doit la porter au général de Verdilhac (6e DINA) pour le prévenir du sacrifice du régiment. Finalement, celle-ci est enterrée (avec le fanion, semble-t-il) au pied de l’église de Crézilles (Meurthe-et-Moselle). Elle sera récupérée par une infirmière en 1941 qui lui fera passer la ligne de démarcation et la rendra à la Légion. |
Sète : "Cinquante sourires de Noël" au Cabaret |
Gérard Gimeno-Devesa : "On forme tous une humanité"Mercredi, 20 Décembre 2017 06:56 |
Légion à Sète : "Chez nous, on ne regarde pas d’où les gens viennent"14 décembre 2017
Gérard Gimeno, 60 ans, et les bénévoles de l’amicale, sont des hommes de terrain. C’est là qu’ils seront, cet hiver. V. A. A Sète, l'Amicale des anciens de la Légion ne se contente pas du devoir de mémoire. Elle œuvre sur le terrain social, à contre courant des idées reçues. Vous présidez, à Sète, l'Amicale des anciens de la Légion étrangère. Qui regroupe-t-elle, quelles sont ses missions ? Notre amicale regroupe 52 bénévoles, dont 30 % environ sont d'anciens légionnaires, les autres des sympathisants. On est tout à fait à contre-sens. Normalement, quand on vous dit anciens légionnaires, vous vous dites devoir de mémoire. Chez nous, c'est tout à faire autre chose : on vise le cur, on se concentre sur l'action auprès des plus démunis, des personnes... |
LAUDUN-L’ARDOISE En images : la Légion étrangère célèbre Ste-Barbe
Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, la traditionnelle cérémonie de la Sainte-Barbe, du nom de la Sainte patronne des légionnaires, se tient à chaque début du mois de décembre. Cette année, c’était ce vendredi au quartier général Rollet du 1er Régiment étranger de génie de l’Ardoise, sous la neige.Si la fête est immuable, son ordre du jour l’est aussi, avec sa traditionnelle prise d’armes avec revue des troupes en présence des élus, la lecture de l’ordre du jour par le général Nicol, commandant la 6e BLB, la remise de décorations, le défilé et la remise des décrets de naturalisation. Dans son discours adressé aux troupes du 1er REG, le général Nicol a évoqué « cette pause dans le rythme effréné de l’entraînement pour revenir à la symbolique de votre métier de sapeur » avant de voir en la célébration de Sainte Barbe « une détermination sans faille, un courage et une abnégation face au mal », autant de qualités requises dans la Légion étrangère. Lors du défilé de la Sainte-Barbe, ce vendredi matin au 1er REG de la Légion étrangère, à l'Ardoise (Photo : 1er REG) Se faisant plus virulent après avoir évoqué les risques inhérents aux missions des légionnaires, le général fera une allusion à la lutte contre le terrorisme islamiste en lançant aux troupes « vous devez aider vos ennemis qui se rêvent en martyrs à réaliser leur dessein morbide. » Douze légionnaires ont été décorés lors de la cérémonie (Photo : 1er REG) La cérémonie s’est poursuivie avec la remise des décorations : une croix de la valeur militaire à l’adjudant Z., spécialiste du déminage engagé en Irak en 2016 et qui est intervenu sur un véhicule suicide chargé de plusieurs tonnes d’explosifs ainsi que sur la destruction d’une dizaine de mines antichars ; et onze médailles d’or de la défense nationale avec étoile de bronze pour des légionnaires engagés en Guyane, au Mali ou en République Centrafricaine. Après le défilé, sept décrets de naturalisation ont été remis à des cadres et légionnaires du régiment. |
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P R I E R E A L A V I E R G E P A R L ' A N C I EN L E G I ON N A I R E
Je vous salue Marie, mère consolatrice De Jésus Christ la génitrice . Au seuil de l'année nouvelle qui commence Entre vos mains je remets mon espérance.
Vous qui m'avez toujours manifesté tant de tendresse, Mère Miséricordieuse, venez au secours de ma détresse. Quand à l'angoisse et au danger j'ai été exposé A mon secours je vous ai appelée.
Dans le péril, l'angoisse, le doute et la discorde, Je cherche refuge sous l'abri de votre miséricorde. En tous lieux et en toutes circonstances Entre vos mains je remets mes espérances
Rendez-moi capable d'affronter Tous les dangers auxquels je pourrais m'exposer. Vous m'avez toujours témoigné votre tendresse, Mère miséricordieuse venez consoler ma détresse.
Vous avez connu la souffrance avec Jésus crucifié, Pauvre pêcheur, je suis mortifié Je ne suis pas digne que vous jetiez un regard sur moi, Mais tendez moi une main secourable pour affermir ma foi.
Du Seigneur vous êtes la servante Vous êtes aussi ma confidente. Avec Joseph vous avez connu l'exil, Pour sauver Jésus du péril.
Délivrez-nous de la faim et de la guerre Avec l'aide du Saint Esprit assurez la paix sur la terre. Oh mère du Christ, préservez nous de la violence Obtenez pour nous de Dieu que cesse cette indifférence.
Ancien Légionnaire Antoine Giarmoleo Dit le calabrais |
Cognac : l’hommage aux légionnaires tchèques et slovaquesPublié le 19/11/2017 Cognac : l’hommage aux légionnaires tchèques et slovaques" /> Samedi 18 novembre 2017, cérémonie au cimetière du Breuil (Cognac), à la mémoire des soldats tchèques et slovaques engagés dans la Légion étrangère pendant la Première Guerre mondiale. Crédit photo : Ville de Cognac Pendant la Première Guerre mondiale, ils furent environ 11 000 à être formés au combat en Charente, avant de monter de front.Ils s’appelaient Jan Bakos, Hinck Luhaveuk, Vaclar Kubias ou Bohumil Vrzac. Leurs corps reposent dans le carré militaire du cimetière du Breuil, à Cognac (Charente), à près de 1500 kilomètres de leur terre d’origine, la Tchécoslovaquie. Ici, 28 tombes rappellent que des hommes qui refusèrent le joug de l’empire austro-hongrois ont mêlé leur sang à celui des Français et de leurs alliés lors de la Première Guerre mondiale. Le carré militaire au cimetière du Breuil (Cognac). Crédit photo : Ville de CognacLors de la cérémonie samedi matin. Crédit photo : Ville de Cognac
Samedi matin, à Cognac, un vibrant hommage leur a été rendu, en présence de Petr Drulàk, ambassadeur de la République Tchèque en France, d’Imrich Babic, premier consul et adjoint de l’ambassadeur de Slovaquie, de Michel Gourinchas, maire de Cognac, d’élus locaux et d’une délégation civile et militaire des deux pays amis. La cérémonie au cimetière du Breuil a été suivie d’un dépôt de gerbes à l’angle du boulevard Denfert-Rochereau et de la rue Gaudonne, où était installé l’état-major des légions tchécoslovaques. Samedi au cimetière du Breuil, Imrich Babic, premier consul et adjoint de l’ambassadeur de Slovaquie, dépose une gerbe de fleurs. Crédit photo : Ville de Cognac
Une page méconnue de l’histoire de la guerre 14–18Voilà l’occasion d’ouvrir une page d’histoire méconnue : entre 1917 et 1919, trois régiments de chasseurs tchécoslovaques (soit un effectif total d’environ 11 000 soldats) furent formés en France, notamment en Charente, à Cognac et à Jarnac. Une fiche pédagogique téléchargeable sur les sites de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale résume bien cet épisode. On lit : "Au début de la guerre 14–18, de nombreux ressortissants originaires des territoires tchèques et slovaques présents en France décident de rejoindre la Légion étrangère pour combattre aux côtés de l’entente. Quelques trois cents volontaires forment le premier contingent de soldats tchèques engagés au front. Beaucoup sont tués dans les combats après avoir suivi une courte période d’instruction à Bayonne. Peu à peu, les aspirations à l’indépendance de la Tchécoslovaquie s’installent dans les esprits de ces volontaires, bientôt rejoints par plusieurs milliers d’autres venus du monde entier, dont d’anciens prisonniers de guerre austro-hongrois retournés." Moment de recueillement à l’angle du boulevard Denfert-Rochereau et de la rue Gaudonne, où était installé l’état-major des légions tchécoslovaques.
Il est également précisé : " Le 7 février 1918 voit la naissance de l’armée tchèque autonome, commandée par le général français Janin et son adjoint tchèque Milan Stefanik. Jusqu’à l’armistice, trois régiments, les 21e, 22e, et 23e régiments de chasseurs tchécoslovaques, sont formés en France, à Cognac et à Jarnac, atteignant un effectif total d’environ onze mille hommes." Un épisode historique fondateurLe sacrifice de nombre de ces soldats n’est pas ignoré par la France, qui reconnaîtra officiellement la Tchécoslovaquie le 28 septembre 1918, un mois avant que l’ensemble des nations ne fasse de même. L’événement sera dignement fêté à Cognac, la cité des eaux-de-vie. Le 8 novembre 1918 place François-Ier à Cognac, les généraux Janin et Chéré passent en revue 2000 soldats tchèques Crédit photo : DR
En novembre 2014, à l’occasion du centenaire du début de la guerre, les ambassadeurs de Slovaquie et de République tchèque, pays indépendants depuis 1992, étaient venus à Cognac rendre hommage à cet épisode fondateur dans l’histoire de leur(s) pays, lors d’une première cérémonie. Aujourd’hui, les archives du Fonds audiovisuels de l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) montrent quelques rares images de ces légionnaires tchécoslovaques. Voici deux de ces précieux documents : Avant l’envoi au front du 21e régiment tchécoslovaque à Darney, dans les Vosges, le 30 juin 1918, une importante cérémonie a lieu au cours de laquelle le président Poincaré, en présence d’Edvard Beneš membre actif du Conseil national tchécoslovaque, remet aux volontaires un drapeau offert par la ville de Paris. Crédit photo : Collections de l’ECPAD / photographe Bressolles / Référence SPA 37 IS 1491
Printemps 1919, un cavalier tchèque en Sibérie, photographié par la Section photographique et cinématographique de l’Armée (SPCA), en reportage le long du Transsibérien.
Crédit photo : Collections de l’ECPAD / photographe Antoine Mangin / Référence SPA 33 DS 871
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Le parcours de 8 834 poilus tarnais sur lemilitarial.comPublié le 11/11/2017 Jean-Claude Planes, chercheur infatigable, devant le monument aux morts d'Albi jeudi matin. / Photo DDM, M.-PVolle Depuis 2006, une équipe de chercheurs bénévoles recense les parcours militaires et les tombes des poilus tarnais. Leur site internet permet de retrouver chaque histoire. Augustin Darde, né à Trébas le 3 janvier 1899, n'avait pas encore 16 ans quand il a décidé de s'engager à Marseille, en novembre 1914, dans la légion étrangère Pour être «pris» il a donné une fausse identité, Antoine Bartoli. Et c'est sous ce nom qu'il est parti aussitôt aux Dardanelles. Cinq mois plus tard, le 28 avril 1916, le 2e classe du 1er Régiment de marche d'Afrique Bataillon de la Légion sera blessé à l'abdomen par des éclats d'obus, à Seddul Bahr en Turquie. Dans cette région des Dardanelles, Churchill a lancé, en mars 1915, une campagne qui va opposer les forces franco-britanniques à celles de l'Empire Ottoman, allié de l'Allemagne. Pendant neuf mois, ce sera un cauchemar pour les 79 000 soldats du corps expéditionnaire français. Le reporter de guerre Albert Londres avait surnommé ce secteur le «cul-de-sac de la mort». Cinq jours après avoir été blessé, Antoine Bartoli meurt dans le navire-hôpital Canada, le premier sur le front d'Orient. Mort à la guerre sous un nom d'emprunt, le Tarnais Augustin Darde est appelé sous les drapeaux en avril 1918. Et comme il ne répond pas à l'appel, il est déclaré insoumis. Ce n‘est qu'en 1919 que l'armée fera le lien. Augustin avait un frère jumeau qui s'est lui aussi engagé mais à 17 ans et qui est revenu de la guerre. Plus de 20 ans de recherchesDepuis plus de 20 ans, Jean-Claude Planes, informaticien albigeois retraité et Jean-Claude Sié, Réalmontais enseignant à Fonlabour, ont abattu un travail de titan. Ils ont recensé tous les Tarnais tombés à la guerre de 14-18, pour reconstituer leur parcours militaire et localiser leur tombe, photo à l'appui. En 2002, ils en avaient situé 200. Quinze ans après, ils ont reconstitué le parcours de 8 834 soldats tarnais, relevé et photographié des tombes dans 251 communes grâce à l'aide précieuses de chercheurs bénévoles, comme Maryse Combelles à Mazamet, Pierre Fèvre à Roquecourbe ou le regretté Roger Julien qui a beaucoup travaillé sur les cantons de Montredon, Vabre et les Monts de Lacaune. Bienvenue aux bénévoles«On établit une fiche sur chaque soldat, avec son nom, date et heure de naissance, un résumé de son parcours avec des détails pour les histoires particulières, comme celle d'Augustin Darde» explique Jean-Claude Planes. Cette équipe de chercheurs hors norme a créé un réseau avec des amis dans tous les coins de France qui se chargent de photographier les tombes loin du Tarn. Aujourd'hui secrétaire de l'association du Militarial de Boissezon, l'ancien informaticien a ouvert, en 2006, un site internet ou le public a accès gratuitement aux fiches des soldats tarnais recensés. «Il nous en manque encore 2 000 à 2500, essentiellement sur les cantons du sud du Tarn. On va y arriver, ce n'est qu'une question de temps et de personnes. Si certains sont intéressés pour nous aider ils sont les bienvenus On leur donnera les coordonnées des fichiers pour faire les recherches» assure Jean-Claude Planes. Et d'ajouter : «Quand je vois toutes ces personnes mortes jeunes à la guerre, je ne peux pas être insensible à leur souffrance et à celle de leur famille. Parmi ces jeunes qui n'ont pas eu le temps de se marier, qui n'ont pas de descendance, certains sont tombés dans l'anonymat plus vite que d'autres. J'ai envie qu'on se rappelle qu'ils ont existé.» Contacts : Tél. 06 07 79 38 78 ; mail Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. Le musée Militarial, situé à 50 km d'Albi et 15 km de Castres est ouvert dimanche et jours fériés de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures M. L |
Sans titre...Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche. 08/08/1925. Paroles qu'un légionnaire, dont on ne sait pas le nom, composaAu Maroc, à l'abri des rochers,Un légionnaire veilleSon camarade que la balle a mortellement blessé.Celui qui va mourir dit :Mon camarade, cher camarade,
Une prière, une prière à toi qui va retourner au pays,
Au pays que je ne reverrai plus.Va dans le petit village, tout en haut.
La dernière maison est neuve, toute blanche,
Entre et prononce mon nom.C'est là qu'habite la fiancée qui m'attend.L'anneau qui est à mon doigt,
Prends-le,Prends l'anneau d'or qu'elle me donna.
Porte-le lui comme un dernier gage d'amour.
Sur ses boucles blondes, mets ce baiser, mon dernier adieu.Dans le petit village, près de l'église,Vit un vieillard, aux cheveux d'argent,
C'est mon vieux père qui m'attend,
Apporte-lui mon dernier adieu.
Dis-lui, dis-lui bien que son fils est tombé fièrement.Dis-lui, dis-lui bien que comme moi,
Avec la même ardeur,
Tous les légionnaires meurent,
Mais faiblir ou reculer, cela ils ne le font jamais. |
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Bulletin d’information de l'AALE d'Aubagne n° 127 - 3e trimestre 2017 |
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