La Newsletter 13/23 de l'AALEME |
Géopolitique de la Légion étrangère - 11 juillet 2013 |
Lettres d'ouest - 21Dimanche 14 juillet 2013 J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil; et voici, tout est vanité et poursuite du vent. L’Ecclésiaste Quelle peut bien être la motivation de notre ami Antoine, du lointain de son “ailleurs”, de nous faire part de son agacement vis-à-vis de certains comportements sans concession, affichés par certains d’entre nous, anciens légionnaires ? “Certains d’entre nous”? Mais au fait, pourquoi “d’entre nous” puisqu’ils ont choisi une forme d’exclusion volontaire, et que pour faire partie de leurs « corporations », il faut être muni d’un sauf-conduit justifié par des origines nationales ou géographiques ou un temps passé dans certains régiments ? Comment me serait-il possible, malgré une vie quasi entière passée à la Légion, de devenir membre d’une de ces amicales particulières des légionnaires parachutistes ou des légionnaires Chinois de Paris ? Il y a bien eux… et les autres ! Antoine explique au mieux ce choix de paraître comme “un état dans l’état”, même si la base de leur identité reste tout de même notre glorieuse Légion étrangère. Fort de ce constat, je ne pouvais que demander à mon ami de faire montre de compassion, cette vertu par laquelle un individu est porté à percevoir ou ressentir une réaction de solidarité active, ce qui sous-entend d’être détaché de soi-même, sans quoi on peut aisément la confondre avec l’apitoiement et sa composante, la complaisance. De même, cette compassion envers autrui peut être confondue avec la pitié, au sens moderne du mot et sa connotation de … condescendance. Ca fait un grand bien de lire « tout haut » ce que beaucoup “d’entre nous” pensent tout bas, surtout que je sais que c’est écrit sans acrimonie ni jalousie et n’avons-nous pas choisi d’être légionnaires nous plaçant nous-mêmes sur un plan que d’autres ne peuvent pas atteindre ?
« Memento mori » Je sais que certains vont me vouer aux gémonies, mais je le disais déjà en activité de service, car depuis trop longtemps que ça me tarabuste, me turlupine ; alors je l’écris sans animosité aucune, mais je l’écris. A l’instar de Carnot avec les révolutionnaires, Lazare “l’organisateur de la victoire”, pas Sadi venu plus tard… le colonel Bernelle a procédé à l’amalgame des nationalités au sein de la Légion étrangère, après la cuisante défaite des forces du général Trézel face à Abd el-Kader, et dont les bataillons nationaux de la Légion se rejetaient la responsabilité. Le bien-fondé de cette décision a été démontré par l’échec, Dieu merci, d’une tentative de création de bataillon espagnol, et n’a plus jamais été remis en question. Mais s’il est vrai que structurellement l’amalgame a toujours prévalu, on ne peut pas nier la propension – pendant un temps et même dans la Légion moderne - des ressortissants à certaines nations à se réunir entre soi. C’était vrai à telle enseigne que nombre de légionnaires s’exprimaient plutôt en allemand, par exemple, qu’en français. L’aquarelle célèbre de Rosenberg représentant une scène de soulographie que d’aucuns appellent « les quatre ivrognes » s’intitule en fait « Le chant de la patrie ». Ce sont des Hongrois qui, groupés, chantent, attablés au foyer, leur lointain pays. « En service on parle français » entendait-on souvent, asséné avec force par un cadre ! Cette habitude a eu tendance à disparaître, le recrutement allemand s’étant tari. Remplacée un temps par le recrutement britannique qui avait pris la même fâcheuse habitude,elle semble être aujourd’hui l’apanage des originaires de l’Europe de l’est et de l’orient extrême. Si les premiers maitrisent assez rapidement la langue française, outil intégrant de référence, ce n’est pas le cas des seconds, hélas ! Mais d’autres particularismes qui peuvent, dans une certaine approche, être vus ou ressentis comme réfractaires à l’unité légionnaire, se sont fait jour à notre grand dam, bien qu’ils aient reçu, en leur temps, le nihil obstat de la part des autorités compétentes, comme un ouvrage littéraire avant impression. Je veux parler de ce désir de démarcation au sein même de la communauté mondialement connue et reconnue, c’est-à-dire respectée, qu’est la Légion étrangère. C’est ainsi qu’en 1976 a été créée l’amicale des anciens légionnaires parachutistes. Vint ensuite, bien plus tard, l’amicale du 2ème régiment étranger d’infanterie, puis celle des Chinois (de Paris ?), des Coréens… probablement d’autres que j’ignore. Il est clair et hautement respectable que toutes ces amicales recherchent le bien commun, et leurs membres sont fiers à juste raison de leur appartenance à la Légion, mais sont-elles réellement nécessaires telles qu’elles se présentent dans leur spécificité ? Etre simplement légionnaire ne suffit plus ? Quel légionnaire non chinois ou « apparenté » aurait l’idée saugrenue d’appartenir à une amicale où la conversation ne se fait probablement qu’en mandarin et rarement en français ? On me rétorquera que dans les amicales allemandes probablement, il ne doit y avoir que des Allemands. C’est vrai, mais c’est en Allemagne. Dans une amicale britannique, sur les terres de Sa très gracieuse majesté, il est légitime qu’il y ait une majorité de britanniques. A Paris la donne est différente. Quel autre, non breveté parachutiste, oserait proposer sa candidature à être membre de l’AALP, cette énième compagnie de notre cher 2ème REP ? L’image est osée, je sais, et je m’en excuse auprès de tous mes camarades, mais tout cela me fait penser à ces lessives qui prétendent laver plus blanc que blanc… On perçoit comme un désir de surenchère dans l’excellence. Cette envie de différenciation ne s’arrête pas là. Des amicales d’anciens de la Légion deviennent des « amicales d’anciens combattants de la Légion », alors que tous les membres d’une troupe combattante, sont a priori des combattants, à moins que l’on m’oppose « les gros de la cuisine » et les lustrines des bureaucrates… certaines entrent ouvertement dans une sorte de dissidence puis, à peine on grave dans le marbre d’un mur le nom des morts au combat d’un régiment, qu’un autre, toutes affaires cessantes (?) lance une souscription pour l’érection du sien. Mais quid de tous les autres ? Ceux des régiments éteints, oubliés ? Les morts plus anonymes dont les tombes, mal entretenues, parfois sans nom, renferment des visages oubliés ? Pourquoi a-t-on abandonné le monument de Saïda aux bonifaciens, par la volonté d’un seul, décidant par-là du devenir du patrimoine commun? Il camperait bien au centre de la Caserne de Chabrières… Naguère le registre des décès était confié à la niche du monument aux morts de la Légion à Bel Abbès, d’autres ont leur nom sur les murs de la crypte du musée, ou à Puyloubier ; tous ont laissé leur souvenir dans la poussière des djebels, dans les calcaires indochinois ou dans le delta, certains dans les tranchées de 14, dans les terres chaudes du Mexique, au Dahomey, à Madagascar… bref, partout où le combat a fait et fait signe. Alors à quoi bon toutes ces marques extérieures d’excellence qui ne sont accessibles qu’à certaines catégories de légionnaires ? Quitte à radoter, je répète : et les autres ? Et ces dizaines de milliers d’autres depuis 1831 ? Jeudi dernier aux Invalides, l’étendard du REC recevait une citation à l’ordre de l’armée; l’emblème du REP une nouvelle palme, lui aussi, et une deuxième fourragère. Notre musique ponctuait la cérémonie. Quel hommage grandiose rendu aux légionnaires dans ce temple du soldat. J’eusse aimé en être ! Mais en dehors des touristes débraillés sous les arcades et dans les galeries supérieures qui y assistait ? Les anciens de l’AALP essentiellement… Un temps je me suis réjoui de voir l’amicale de Vaucluse, composée en grande partie d’anciens du Royal étranger, présidée par un capitaine parachutiste, un ancien camarade sous-officier à la 2 du REP. Après tout, Jeanpierre n’a-t-il pas été lieutenant au 6ème étranger et Chenel au 5, pour ne nommer que ceux-là ? Et puis le quartier de Calvi ne porte-t-il pas le nom d’un cavalier qui donna sa vie à la tête du 2ème BEP?... More Majorum… mais la 13 le proclame aussi depuis les glaces de Narvik jusqu’aux sables des déserts. La grande famille Légion est bien trop importante, significative, une, indivisible pour qu’il puisse y avoir ceux qui s’installent au centre et la masse de tous les autres qui, comme des cousins de province en visite, n’auraient droit qu’au bas-bout de la même table. Antoine Marquet
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CR activités AGRLEM Juillet 2013Samedi 13 juillet, le bal traditionnel et le feu d’artifice à la Résidence de France permettait à nos camarades de se retrouver autour de quelques grillades et de s’organiser pour la journée du lendemain.
Dimanche 14 Juillet 12h, Madagascar, Résidence de France à Ivandry Antananarivo. A ce même instant à Paris, le défilé bat son plein. Lors des hymnes nationaux malgache et français (le salut) avant l’allocution de Monsieur l’Ambassadeur de France, coïncidence la légion s’apprête à passer devant la tribune présidentielle. Pour les anciens de l’AGRLEM, nous avons mis un point d’honneur à répondre à l’invitation de Monsieur l’Ambassadeur de France à Madagascar afin d’être présents derrière notre Ambassadeur en cette période difficile pour Madagascar. Avec notre drapeau porté par le S/c (er) Fischer, (notre ami Hans Albrecht, vétéran de Dien Bien Phu, lui ayant transmis ce privilège en raison de son « grand âge»), notre Président et quelques anciens étaient la cible de beaucoup d’invités. Souvenirs, bonne entente entre amis et frères d’Armes, telle était l’ambiance qui régnait. Monsieur l’Ambassadeur ainsi que Monsieur le Consul Général nous faisaient l’honneur d’immortaliser le moment par une séance « photo » particulièrement appréciée de tous d’autant que la Légion commémorait les 150 ans du combat de Camerone. Une journée de rassemblement de la communauté française très réussie.
Le Président de l’AGRLEM A/c (er) S. GARCETTE |
Quand les anciens et ceux de l’active travaillent ensemble pour une même cause !
Amicale Général ROLLET Légion Etrangère à Madagascar
Juin 2013 Quand les anciens et ceux de l’active travaillent ensemble pour une même cause !
A l’anniversaire de la célébration de Camerone 2013, notre Président a évoqué une éventuelle sortie de l’Amicale, dans le Nord de Madagascar, à Diégo plus précisément. Début Juin, notre Président et quelques membres du bureau, prenaient la route pour la mission : Contact avec des anciens résidents à Diégo et contrôler (sous couvert du Major Gaffori, assistant de l’attaché de Défense de l’Ambassade de France) que les fonds débloqués à l’entretien des cimetières de Diégo étaient utilisés à bon escient. Le hasard était qu’une délégation du DLEM était présente à ce même moment, afin de vérifier le fruit de leurs efforts en matière d’aide à ces cimetières. Le tour des sites funéraires renforçait nos pensées : un travail énorme à accomplir et une surveillance accrue de l’exécution des travaux étaient de mise. 4 sites étaient à notre programme : les cimetières de Diégo-ville, Ramena, Joffre-ville, Sakaramy. Mur d’enceinte extérieur du cimetière de Sakaramy 1) Cimetière de Sakaramy.Nous avons pu constater que le cimetière était envahi de hautes herbes (hauteur d'homme), des arbustes conséquents avaient poussé sur le centre. Aucune tombe ne pouvait être visible. Accès fermé. Quelques tombes retrouvées. Nous avons pris ci joints quelques clichés du cimetière. Aucun représentant de la Sté Todisoa (en charge des travaux) n'est présente, seul, l'employé du Fokontany. (Mairie)Quand la nature reprend les droits qu’elle ne devrait pas avoir…
2) Cimetière de Joffre-villeChemin d’accès actuel au cimetière de Joffre-ville Trouver le cimetière ne fut pas une mince affaire. Sa situation étant complètement impossible d'accès ( voir photo) la végétation envahissante (accès d'un chemin de 1.50 m de large) suivi de la traversée du cimetière civil en total désordre, pour arriver à un mur d'enceinte fermé par un portail où deux employés étaient sur place occupés à défricher arbustes et herbes de plus de deux mètres cinquante de hauteur. (Voir photo) Un travail digne des missions profondes… Ils déclarent être présents depuis une semaine déjà. (Ils habitent le village) Ces deux employés expliquent également à notre interprète que leur salaire est de 300.000 Ar pour défricher l'endroit. Joffre-ville Nous essayons de joindre la TODISOA, sans résultat. Les employés sur place nous fournissent le numéro de leur commanditaire le 0.34.31.739.82 qui n'est pas le même indiqué sur notre dossier. Après appel, ce dernier déclare avoir perdu son téléphone… ? Joffre-ville (le monument central) 3) Cimetière-centre de DiegoLe cimetière paraît assez propre, aucune indication ne précise sa situation.Une tombe éventrée, dans l’une des nombreuses parcelles recensées. Nous recherchons le "cimetière indigène" avec difficultés. Aidés par Aucun employé vu sur le site. La Ste Maheri BTP qui devait être présente sur les lieux depuis le mardi n'est pas là. Nous passerons à plusieurs reprises les jours suivant devant le site, mais personne n'y travaille et ne semble y avoir été aperçu. 4e et dernier cimetière de notre visite. Ramena.Le cimetière de RAMENA.
Les gens du DLEM et nous, avions rendez-vous à Ramena, pour le dernier jour de notre visite à Diego.
Balisage depuis le bord de route à refaire, comme pour ceux de Sakaramy et Joffre-ville Concertation de travail….
Nous avons effectué une série de photos de ces sites. Le Major Mencucci (PSO du DLEM) est satisfait dans l’ensemble et se charge de répercuter cette « mission » et faire connaître l’avancement des travaux par l’intermédiaire de Képi blanc (mensuel de la Légion étrangère).
Nous avions en notre possession, les documents nécessaires à l’identification des tombes (BMPA), mais les conditions rencontrées étant vraiment difficiles, le défrichage de Joffre-ville et Sakaramy (travail d’ampleur) n’étant pas terminé, voire pas débuté. Nous sommes restés dans l’impossibilité d’effectuer cette identification. Nota : il serait judicieux de conserver, une fois les tombes rénovées, les plaques d’identifications actuelles de ces dernières. Les membres de l’A.G.R.L.E.M. présents étaient :
Le Président l’A/c (er) Serge GARCETTE, le vice Président l’A/c (er) J-C SALATA, le délégué Nord-Ouest l’Adj (er) Peter MOLTRECHT, le Secrétaire général et Trésorier C/c (er) Patrick EECKMAN Un membre sympathisant de notre Amicale, le Major (er) Eric PICARD
Le Président de l'AGRLEM |
Le général CaillaudPréface du général Bruno Dary
Né en 1921, sorti de Saint-Cyr dans l’arme de l’infanterie en 1942, Robert Caillaud appartient à cette génération du feu qui, après la défaite, a restauré le prestige des armes françaises et qui a continué de servir avec éclat celles-ci sur les théâtres d’Extrême-Orient et d’Algérie. « Diable rouge » dans l’Armée de Lattre, il entre au lendemain de la campagne contre l’Allemagne dans le monde légionnaire, dont il va devenir une haute figure, au 2e REI d’abord, au 2e BEP ensuite, au 2e REP enfin. Rompant avec l’esprit de routine et anticipant les missions futures, il transforme ce régiment, qui garde aujourd’hui encore l’empreinte du chef de corps exceptionnel que fut Caillaud.
À la Légion ou dans les troupes aéroportées, où il devient officier général et où il continue d’innover, Robert Caillaud imprime sa marque personnelle, celle d’un militaire hors du « moule », qui a pour horizon l’idéal auquel il a voué sa vie, celle d’un chef qui répand le courage autour de lui et qui entraîne l’adhésion, celle d’un homme exemplaire, aimé des humbles et vénéré par ses subordonnés. D’un maquis de la Résistance à la présidence de l’Entraide parachutiste, la vie de Robert Caillaud fut tout entière tournée vers les autres, comme en attestent les nombreux témoignages et documents recueillis dans cet ouvrage consacré à sa mémoire, celle d’un homme de guerre et de cœur dont la personnalité et l’action ont eu une influence considérable sur de nombreux officiers. Ancien de l’Armée de l’air, Jean-Pierre Simon a fondé le Groupement souvenir et traditions de la Légion étrangère, dont il est un ami de longue date. Il s’est appuyé pour l’écriture de ce livre sur les archives de l’armée de terre, les archives de la famille Caillaud et les témoignages des frères d’armes du général. Conformément au souhait de Mme Geneviève Caillaud, les droits d’auteur de l’ouvrage sont partagés entre le Foyer d’entraide de la Légion étrangère et l’Entraide parachutiste. ISBN : 978-2-7587-0110-1 |
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L'action sociale du général RolletSamedi 21 septembre 2013 L'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère du Pays d'Aix et de la Sainte Baume m'avait demandé de présenter à Aubagne au cinéma du quartier Viénot, "l'action social du général Rollet". Au moment où s’amorcent les commémorations liées au centenaire de la guerre 14 – 18, il me semble intéressant de vous proposer cette mini-conférence et de mettre sous les feux de la rampe cet homme exceptionnel, « premier légionnaire de France » le général Paul Frédéric Rollet, à l'époque chef de corps du célèbre RMLE (Régiment de Marche de la Légion Etrangère):
Tout commence en 1875, année qui a vu naître Paul-Frédéric Rollet. Son père affecté au 46° Régiment d’Infanterie de ligne à Auxerre est capitaine, grade attribué en 1871 à titre exceptionnel en raison de son comportement durant la guerre de 1870-71. Nul doute que l’influence de son père - pour lequel il nourrissait une véritable vénération - l’a conduit tout naturellement à choisir le métier des armes. Une deuxième approche paraît intéressante aussi : le fait que plusieurs fois il s’est retrouvé sous les ordres du célèbre commandant Brundsaux dont l’effigie coiffée d’un casque colonial, type Madagascar ou Dahomey, est l’un des barbus, sentinelles géantes qui gardent notre monument aux morts à Aubagne. Enfin au cours de ses multiples affectations tant à Madagascar qu’en Algérie et au Maroc, il rencontra celui qui devait devenir un de ses amis: Louis, Hubert, Gonzalve Lyautey. Tous les gens qui ont eu le privilège de côtoyer le maréchal Lyautey ne pouvaient rester indifférents au contact de cet homme exceptionnel qui était doté d’un réel pouvoir et d’un charisme hors du commun. Le jeune lieutenant Rollet, ne pouvait avoir de meilleur exemple que cet officier au caractère remarquable. Peu de temps après son entrée dans le corps des officiers, le lieutenant Lyautey avait montré sa forte personnalité en publiant audacieusement en 1891, dans la Revue des deux mondes le « rôle social de l’Officier », dans lequel il faisait connaître sa conception humaniste de l’Armée. Ce livre bouleversa le monde militaire et civil de l’époque et influença toute une génération d’officiers. Cependant, pour ce qui est de l’action sociale du général Rollet, ce n’est qu’à partir de 1925, lorsqu’il est chef de corps du 1er Régiment Etranger d’Infanterie que se fait ressentir une réelle nécessité d’organiser « l’après Légion » des légionnaires rendus à la vie civile. C’est pour lui une vraie prise de responsabilité; l’inexistence d’une action sociale légionnaire lui apparaît comme un vide. Un constat simple s’offre à nous, il suffit d’ouvrir le fameux « livre d’or de la Légion étrangère » celui de 1931. Il comprend très exactement 374 pages et seules 2 d’entres-elles sont réservées aux « œuvres d’entraide et d’assistance, sociétés d’anciens légionnaires », la FSALE de l’époque et encore, en y retirant le superflu et l’inutile, il reste bien peu de place proprement dite à l’action sociale. Bien entendu qu’il existait le « Centre de repos d’Arzew » qui durera, d’ ailleurs 34 ans, celui de Salé au Maroc, un « centre d’hébergement » de 20 lits à Marseille au 21 rue des 13 escaliers et en 1933, la maison de retraite d’Auriol dite « le petit village international de la Vède ». Bien entendu aussi que de nombreux libérés restaient en Algérie ou au Maroc, mais avec un effectif de plus de vingt mille hommes, la légion « lâchait », chaque mois sur le port de Marseille, près d’une centaine de nouveaux « anciens légionnaires » qui se retrouvaient livrés à eux-mêmes . Lorsqu’éclate en 1929, la crise économique mondiale, une incontrôlable vague de chômage déferla sur l’Europe. Cette situation ne pouvait arranger les situations des légionnaires « rendus » à la vie civile. Pour mieux appréhender les répercussions de cette débâcle mondiale sur la vie des anciens légionnaires en France métropolitaine, le Général demande en 1932, au capitaine Rollin, patron du Service d’Immatriculations de la Légion à Marseille, de faire une étude minutieuse et sans concession sur les conditions dans lesquelles s’effectuent le retour à la vie civile des légionnaires et surtout sur les améliorations possibles à y apporter. Entretenant d’étroites relations avec les amicales, le capitaine Rollin s’acquitte de sa mission et rend compte peu de temps après au Général du résultat de ses investigations: le constat qui en résulta était des plus sévères et surtout sans appel ! C’était celui d’un horrible parcours du combattant que constituaient, les formalités administratives pour des étrangers qui n’avaient pas connaissance de leurs droits, qui maitrisaient mal la langue française et qui ne savaient où et à qui s’adresser. Une évidence s’imposait: le grand besoin pour les libérés d’être soutenus, seuls ils ne pouvaient et ne savaient bénéficier de leurs droits. Le Général était persuadé que la Légion ne pouvait continuer à se désintéresser du sort de ses anciens serviteurs d’autant qu’il était convaincu que porter une aide conséquente aux anciens se répercuterait sur le moral des légionnaires en activité de service qui verraient, avec grand soulagement, l’occasion de ne plus penser avec appréhension au moment de leur départ de la Légion. C’est aussi cela, précise-t-il, l’esprit de famille légionnaire. Ces hommes déchargés de leur service légionnaire ne comprenaient pas qu’ils ne puissent trouver à leur libération, une aide officielle organisée, dans un pays à la grandeur duquel ils ont donné de leur temps par au moins 5 ans d’une vie très dure payant au prix fort de leur sang versé. Dans le mensuel « La Légion étrangère » en 1931, un ancien adjudant s’exprime en ces termes: « Dois-je mendier dans la rue, moi, ancien légionnaire avec 11 ans de service, médaillé militaire, ou me laisser arrêter pour vagabondage, puis reconduire à la frontière entre deux gendarmes, ou bien dois-je me suicider ? » Conscient de la gravité de la situation, le Général décide d’appliquer son axe d’effort, dans un premier temps, sur les objectifs suivants:
L’entraide légionnaire: L’entraide légionnaire était devenue pour le Général une priorité. Il fallait défendre et appliquer l’idée que le « libéré » puisse trouver du travail, élément indispensable à sa bonne intégration dans un milieu civil sans concession du fait même que celui-ci connaissait une crise économique sans précédent. Cependant, cette œuvre d’entraide s’avéra d’emblée plus complexe à organiser que prévu et la première des difficultés et non des moindres, était de réunir les fonds nécessaires sans lesquels aucune action sociale n’est possible. Le capitaine Rollin, concluant une seconde étude estimait que l’action sociale ne pouvait perdurer que si : elle devenait une mission prioritaire et surtout, qu’elle devait être totalement indépendante des amicales et sociétés d’anciens légionnaires qui n’arrivaient pas à se fédérer, se concurrençaient maladroitement et surtout n’arrivaient pas à s’organiser. Fort de ce constat, le fil conducteur qui guida le Général se concrétisa par les actions suivantes :
C’était pour le « Père des légionnaires » un autre et nouveau combat ; celui, cette fois-ci, contre l’égoïsme et l’indifférence Le rayonnement du général Rollet a fait énormément pour stimuler et sacraliser les liens entre la Légion d’active et celle des anciens. En conclusion, que pouvons nous retenir du « rôle social » du général Rollet ou quelles ont été les actions menées sous son influence ? Ce que l’action s’est concrétisée autour de :
Dès 1939, ses ennuis de santé deviennent plus fréquents, plus graves, et plus préoccupants ce qui oblige le Général à réduire considérablement ses activités mais ne l’empêche pas de continuer à s’intéresser de près au bureau d’accueil des anciens légionnaires, des Invalides, d’assurer les présidences des « Amis de la Légion » ainsi que celle des « Gueules cassées ». Le 15 avril 1941, le général Rollet s’entretient encore avec quelques intimes des problèmes du moment, sans avoir perdu confiance en lui. Le 16 au petit matin, il rend le dernier soupir, sans s’être vu mourir. En supplément permettez-moi de vous présenter un petit texte du maréchal Lyautey qui pourrait parfaitement être d’actualité: « Ce n’est plus un mystère que chez nous l’éducation du citoyen reste à faire. La démocratie l’appelle et l’exige. A défaut, la liberté dégénère en licence, l’ordre public est troublé, l’autorité bafouée. Aucune construction politique, aucune doctrine économique, aucun régime social, même le plus généreux, ne vaudront si le citoyen fait un usage insensé de la parcelle de souveraineté dont il dispose. L’intérêt national n’a que trop souffert de ce manque d’éducation. Il est grand temps d’y songer si l’on veut empêcher le pays de rouler aux abîmes. » C’est écrit en 1891. Il y a 122 ans. |
Éloge funèbre du Lieutenant-Colonel ESTAYMon colonel,
Il m’appartient aujourd’hui d’assumer la lourde tâche de faire votre éloge funèbre, moi qui n’aime guère écrire. Mon allocution sera complétée par celle que m’a transmise hier le général Raoul Forcin qui vous a succédé à Castelnaudary et malheureusement empêché de venir aujourd’hui, ce qui explique quelques redites et maladresses dans ces propos que vous voudrez bien me pardonner.
Né en 1930 dans ce petit coin du Périgord où plongent vos racines familiales, vos chers parents vous ont appris très tôt que, à moins d’être né avec une cuiller en argent dans la bouche, toute situation durable ne s’obtient que par un dur labeur et souvent des privations et que toute estime pérenne ne se bâtit que sur l’honnêteté et l’entraide, notions qui vous accompagneront dans toute votre carrière. Vous n’étiez pas bien vieux quand la 2e Guerre Mondiale viendra embraser de nouveau le vieux continent et le monde et que l’occupant vient étendre sur la région son ombre et la servitude. C’est cela qui a poussé votre père à s’engager dans la Résistance en participant à la création du groupe “Soleil”: une plaque a été scellée en souvenir sur le mur d’enceinte de votre maison, certains l’ont peut être remarquée en venant. Le jeune Jean-Marie Estay n’hésite pas malgré son âge à s’engager dans les traces de son père pour servir d’agent de liaison et de transmission des messages entre les groupes. Pour l’anecdote, vous m’aviez raconté qu’un jour cela vous a valu une bonne claque d’un certain André Malraux, de passage chez vos parents, et qui venait de s’apercevoir que vous vous intéressiez de trop près au pistolet qu’il avait déposé sur la cheminée en entrant. C’est peut-être, avec la passion de la chasse qui sommeille en tout homme de cette région, une des raisons de votre passion pour les armes, et qui sait, de votre engagement dans l’armée. En effet, après la guerre, après avoir terminé votre scolarité et le collège et avoir été embauché dans divers métiers, proches de la terre, vous décidez, contre l’avis de votre père, je crois, d’embrasser la carrière des armes. Vous vous retrouvez alors en Algérie et vous prenez déjà du galon comme aspirant puis sous-lieutenant de réserve, et vous prenez part à plusieurs interventions. Votre instinct de chasseur vous sauvera d’ailleurs la vie, en 1959 en déclenchant une embuscade qui vous était tendue sur la route de Margueritte, petit hameau qui à changé de nom aujourd’hui et qui se trouve à 9 km au nord-est de Miliana. Vous vous en tirez avec de graves blessures qui nécessiteront votre rapatriement sanitaire en métropole: vous serez alors décoré de la médaille des blessés et de la Légion d’honneur.Vous êtes alors désigné pour un stage d’intégration à l’Ecole de Saint-Maixent. Là, vous faites part à un de vos instructeurs le capitaine de Chastenet, ancien de la Légion étrangère de votre désir d’intégrer cette arme prestigieuse. Il vous suggère alors de demander votre affectation dans un régiment de Tirailleurs en Allemagne et à ce moment, de demander votre affectation par permutation avec un officier de la Légion muté dans votre régiment: Le stratagème fonctionne et c’est ainsi que vous arrivez dans la Légion étrangère, que vous ne quitterez plus guère au cours de votre carrière. Affecté au groupement d’instruction de la Légion étrangère, le GILE, vous vivez le rapatriement en Corse de cette unité, et compte tenu de vos décorations et de votre expérience, en plus de chef de peloton d’instruction vous êtes aussi, président des lieutenants. C’est à ce titre que vous prenez la défense d’un lieutenant victime d’une grave altercation dans un bistrot cortenais. Le patron de la Légion décide alors de vous faire prendre un peu le large en vous affectant dans le Sud algérien d’abord la 2e Compagnie saharienne portée de Légion étrangère (2e CSPL) puis au 4e Régiment étranger d’infanterie dont vous devenez le porte-drapeau, sous les ordres du colonel Brûlé, jusqu’à la dissolution du régiment en 1964. Vous êtes alors affecté hors Légion au 126e Régiment d’infanterie de Brive en 1965. Nommé capitaine en 1967, vous revenez à la Légion et êtes affecté à la prestigieuse 13e Demi Brigade de Légion étrangère à Djibouti. C’est là que nous faisons connaissances tous les deux, ainsi que le jeune lieutenant Le Flem, devenu général et qui assiste aujourd’hui à ce dernier hommage. Vous commandez alors la 3e compagnie à Ali Sabieh. De retour en métropole vous êtes affecté en 1969 au poste de recrutement de la Légion de Paris, et vous couvrez ainsi une bonne partie du territoire français, loin de la Maison-mère d’Aubagne, ce qui n’est pas pour vous déplaire et vous laisse beaucoup d’initiatives. Nommé chef de bataillon en 1974 vous êtes alors affecté au 2e Régiment Etranger en Corse, pour prendre le commandement du Groupement d’Instruction de la Légion étrangère. C’est là que nous nous retrouverons pour la 2e fois. En 1975 suite au meurtre de deux bergers corses par un déserteur de la Légion, l’événement est monté en épingle par les autonomistes corses qui demandent le départ de l’unité et même la dissolution de la Légion pour les plus virulents. Le ministre de la Défense tranche en décidant de transférer le Groupement d’Instruction de la Légion étrangère sur le continent. En une semaine de chef de bataillon Estay effectue le déménagement des deux compagnies d’engagés volontaires sur le continent et se dépense sans compter pour trouver une ville d’accueil pour l’ensemble de GILE: C’est lui qui réussira l’implantation de cette formation à Castelnaudary, le plus beau succès de toute sa carrière. Mais je ne m’étendrai pas tout de suite sur cet événement que décrira bien mieux que moi le général Raoul Forcin dans l’allocution que le général Le Flem lira à la fin de mon propos. Lorsqu’il passe le relais du GILE au colonel Forcin, il prend les fonctions de Chef du Service Information et Historique de la Légion et devient ainsi le 13e rédacteur en chef de notre revue Képi blanc. Il est nommé lieutenant colonel en 1978. En 1979 il quitte définitivement la Légion étrangère, pour occuper le poste important de chef de la Sécurité militaire à Bordeaux, non sans m’avoir alors fait désigner pour prendre sa succession à Aubagne. Il rejoint le Gabon où le président Bongo lui confie un poste important, avec l’aval de Paris, bien sûr. C’est malheureusement en son absence qu’il a la douleur de perdre sa plus jeune fille, Isabelle, regret qui le poursuivra toute sa vie. En 1985 il rentre définitivement en métropole pour se retirer dans sa Dordogne natale où il cumule les activités bénévoles: anciens combattants, associations de chasse, œuvres sociales (justice, maison de retraite) en liaison avec la DDAS. Avant de lire le texte du général Forcin permettez-moi, mon colonel, mon ami, de souligner quelques traits de votre personnalité: - votre attachement quasi filial aux plus grands chefs sous les ordres desquels vous avez servi: je veux parler du général Lardry, du général Brûlé et du général Fourreau. - le soutien sans faille que vous avez donné à vos subordonnés, officiers, sous-officiers ou légionnaires, capable de les défendre bec et ongles quand nécessaire. - l’exemple que vous donniez de votre souci permanent de servir la Légion étrangère et la France. “Servir et non se servir”, c’est un précepte que vous avez toujours cherché à nous inculquer.
Et maintenant, c’est le point le plus important de ce propos, l’allocution du général Raoul Forcin que va vous lire le général Le Flem
PROPOS du Général (2 S) R.FORCIN sur les résultats obtenus par le Colonel ESTAY dans l’implantation du Groupement d’Instruction de la LEGION ETRANGERE à CASTENAUDARY
J’ai connu le Colonel Jean Marie ESTAY en 1974,1975: j’étais à la tête du GOLE à BONIFACIO et il commandait le Groupement d‘Instruction de la LEGION ETRANGERE à CORTE. Il avait un caractère chaleureux, nous avions d’excellentes relations. Nous devions faire plus ample connaissance en 1977, alors que je m’apprêtais à prendre sa succession à CASTELNAUDARY pour ensuite assurer, le 3 septembre 1977, le Commandement du Régiment d’Instruction de la LEGION ETRANGERE créé le jour même. Je suis donc en mesure de juger l’homme et d’apprécier la situation qu’il a laissée à son départ. Après le meurtre, en été 1976, de deux bergers corses par un légionnaire déserteur, le Commandement décide le transfert du GILE sur le continent; le Commandant ESTAY, qui officialise l’arrivée de la Légion à CASTENAUDARY par un grand défilé organisé en ville le 16 Décembre 1976, ne se fait pas d’illusions sur l’ampleur de la tâche et les enjeux qui se présentent: il faut absolument réussir l’implantation du Groupement, sans quoi un échec peut avoir de lourdes conséquences pour la Légion dans son ensemble. La tâche n’est pas facile. La municipalité, Monsieur CASSABEL maire en tête, est très favorable à la Légion. Les populations sont partagées; le meurtre de Corse a laissé des traces. L’infrastructure est peu adaptée à la venue de Légionnaires à l’instruction: casernement très ancien, pas de terrains de manœuvre, stand pour tir réduit dans l’agglomération. Etc, etc Seuls points favorables: le Lycée et les écoles sont prêts à accueillir les enfants des cadres. Face à cette situation le Commandant ESTAY, homme de caractère, Officier de Légion compétent, décide d’agir avec réalisme sans attendre les moyens que ne peut, dans l’immédiat, lui donner le commandement. Pour montrer à la population ce qu’est un légionnaire il demande aux cadres de vivre au milieu des habitants, en tenue militaire, chose rare à l’époque. Il ordonne les sorties en ville des jeunes EV par section. Des liens se créent, l’estime fait suite à la crainte: les cérémonies attirent la foule. Les journées des crèches font le plein. A moins d’imprévisible, la partie est gagnée ! Au plan instruction, il encourage les Commandants de Cie à rechercher des bivouacs à l’extérieurs dans des fermes. Il demande à la municipalité des créneaux de piscine de stade. Le 3éme RPIma de Carcassonne lui ouvre ses champs de tir . L’instruction peut reprendre.
LA PHASE DE L’IMPLANTATION EST GAGNEE LE COMMANDANT ESTAY A BIEN MERITE DE LA LEGION.
Aux autres d’acheter des terrains de manœuvre, de trouver des refuges en montagne, de lancer un nouveau casernement avec ses dépendances, etc etc, jusqu’aux installations actuelles les plus modernes. Mon cher ESTAY j’ai appris que tu ne voulais pas de laïus pour ton départ.Je n’ai pas pu te suivre dans tes dernières volontés; on te devait bien cela, tu ne m’en voudras, pas je suis sùr. Repose en Paix
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Éloge funèbre du Commandant Hélie Denoix de Saint-MarcPrononcé par le général d’armée (2S) Bruno DARY, Président de l’Association des anciens légionnaires parachutistes (AALP) le vendredi 30 août 2013 à Lyon. De l’époque de votre jeunesse, vous garderez des principes stricts et respectables, que les aléas de la vie ne vont pourtant pas ménager ; c’est bien là votre premier mystère d’une éducation rigoureuse, fondée sur des règles claires, simples et intangibles, que la vie va vous apprendre à relativiser, dès lors qu’elles sont confrontées à la réalité ! |
Recherche anciens présents lors du départ de la Légion à Bou Sfer.Je vous demande de bien vouloir lancer un appel au sujet de la photo qui vient de me parvenir. Il s’agit du départ de la Légion à Bou Sfer. En analysant cette photo je suppose qu’il s’agit du départ du 2° REP en juin 1967 vers la Corse, avec à l’arrière un bon vieux Breguet Deux Ponts. Je ne crois pas qu’il s’agisse du départ du 1° REC vers Orange qui a eu lieu en octobre 1967. Il y aura certainement des anciens ou autres passionnés qui pourront me confirmer l’ Unité dont il s’agit. D’avance merci. Bernard Ballanger ancien de la Base Aérienne de Bou Sfer – Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. |
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Récit du gardien de buffles |
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