Publié le 06/12/2017
Georges Boulogne a fêté ses 97 printemps à la petite unité des Berges du Lion. Il nous raconte sa vie dans la Marine et son coup de foudre pour le Pays de Gex.
Lorsque Georges Boulogne est arrivé dans le Pays de Gex, il s'y est tout de suite plu et n'en est jamais reparti.
D ans ma tête, j’ai toujours 20 ans. » Georges Boulogne, officiellement 97 ans, n’a pas perdu son sens de l’humour. Pourtant, cet ancien marin a vécu de front plusieurs guerres. Né en 1920 dans la Somme, il s’est engagé dans la Marine durant la Seconde Guerre mondiale. Il combat aux côtés de De Gaulle, près d’Édimbourg, au Royaume-Uni, sur le cuirassé Richelieu. Il escorte alors des convois entre le Canada et la Russie.
Il est ensuite envoyé en Extrême-Orient sur la base d’Extern Fleet. « Nous vivions tous ensemble sur le bâtiment avec mon escadre, se rappelle-t-il. Lorsque la guerre s’est terminée, nous étions présents à la signature de la paix avec le Japon à Singapour. » Puis, commence la guerre d’Indochine. Il s’engage alors comme volontaire dans la Légion Étrangère. Mais il est blessé et rapatrié à l’hôpital d’instruction des armées du Val de Grâce.
Un coup de foudre
pour le Pays de Gex
En rentrant à Nancy, il se remet avec sa femme et retrouve sa fille. « J’étais tout le temps parti, c’était difficile de rester en couple, explique-t-il. J’ai rencontré pour la première fois ma grande fille lorsqu’elle avait un an et demi. Ensuite, il s’est passé cinq ans sans que je ne la revoie. » Il commence à ce moment à travailler dans les travaux publics.
Le père de son gendre possède à cette époque une entreprise à Prévessin-Moëns. Il l’appelle dans la région et Georges Boulogne n’en repartira jamais. « Je ne connaissais pas avant de venir mais tout m’a plu. Maintenant, j’ai même des petits-enfants suisses ! »
L’objectif des 100 ans
Cependant, les traumatismes de la guerre résonnent encore aujourd’hui, le nonagénaire souffre en effet d’insomnies. Néanmoins, il ne regrette rien. « J’ai eu une vie merveilleuse et chaotique, sourit-il. J’ai vécu dans le monde entier. » Au quotidien, il marche beaucoup, mange de tout et est très raisonnable. Mais cela n’a pas été toujours le cas. « Plus jeune, lorsque nous passions plusieurs jours dans les ports, nous buvions le coup et nous faisions la java » avoue-t-il, rieur.
Avec Diane Guy, responsable de la petite unité de vie des Berges du Lion, ils ont passé un marché : il doit fêter ses 100 ans dans la structure car ce n’est encore jamais arrivé. « Je ne veux pas vous lâcher, lance-t-il avec un regard malicieux. Je suis très bien ici ! » Comme il n’y a pas d’âge pour essayer, il a goûté pour la première fois un hamburger dans une grande chaîne de fast-food en octobre. Les photos l’attestent, il a adoré !
LISA CALLENS