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Larzac : au cœur de l'entraînement de la Légion étrangère

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MIDI LIBRE

Le 10 juillet 2016

Larzac : au cœur de l'entraînement de la Légion étrangère

Avant le défilé du 14 Juillet sur les Champs Élysées à Paris, auquel la Légion participe chaque année, les jeunes militaires répètent les techniques de combat. AFP

L a 13e demi-brigade, qui a pris ses quartiers à La Cavalerie le 29 juin, s'entraîne au combat sur le plateau du Larzac.

Ils avancent par trois, casques et gants de boxe, entre les pins de leur base sur le plateau du Larzac. Quand un instructeur jouant les agresseurs surgit de derrière un tronc, les trois légionnaires tentent de le raisonner, puis se jettent sur lui. Quelques semaines avant leur premier déploiement dans le cadre de l'opération Sentinelle, les jeunes soldats de la 13e demi-brigade de la mythique Légion étrangère, vedette habituelle du défilé du 14 juillet, qui a pris ses quartiers à La Cavalerie (Aveyron) le 29 juin (lire ci-dessous), apprennent à n'utiliser leurs armes qu'en dernier recours.

Fixé sur un arbre, un panneau : "Atelier défensif - Individu menaçant." Marek, un colosse polonais de 26 ans, boxeur amateur de bon niveau, caparaçonné de plastique, joue le "black man".

Une unité à l’histoire prestigieuse

Créée en 1940 sur le camp du Larzac, la “13” fait partie des unités prestigieuses de l’Armée française. Elle s’est illustrée en Norvège, avec la prise de Narvik, et a constitué pendant la Seconde Guerre mondiale le noyau des Forces françaises libres à Londres. De 1941 à 1944, elle a combattu l’armée allemande en Afrique, notamment à Bir-Hakeim et El-Alamein. Elle a ensuite débarqué en Provence et fait toute la campagne de France, jusqu’à la libération de Colmar. Elle a compté dans ses rangs 96 des 1038 compagnons de la Libération. Elle a ensuite été engagée en Indochine et en Algérie. La 13 a ensuite été basée, de 1962 à 2011, à Djibouti puis aux Émirats Arabes Unis.

- "Qu'est ce que vous faites là ? C'est mon quartier ici ! Cassez-vous !"

- "Monsieur, calmez-vous", rétorque Andreï, légionnaire kazakh de 26 ans, dans son français de débutant.

- "Allez ! Maîtrisez-le ! Prenez le contrôle. Au sol ! Au sol !", ordonne le sergent-chef Schneider, qui commande l'exercice.

Les hommes "mis en fatigue"

Selon les règles en vigueur, ces militaires ne sont autorisés à ne révéler que leur prénom. Un le prend aux jambes, les deux autres aux épaules, encaissent quelques gnons. En trois secondes, Marek est plaqué au sol, les mains dans le dos. Deux légionnaires le maintiennent, le troisième se relève, fait deux pas en arrière, surveille les abords. Avant d'affronter le "black man", les légionnaires ont été "mis en fatigue", selon le jargon militaire, en portant des sacs de sable, poussant une jeep en montée, frappant avec poings et pieds dans des boucliers matelassés tenus par des camarades.

"L'objectif est de ne pas utiliser vos armes"

"Ils doivent être fatigués car en situation réelle ils devront savoir riposter de façon appropriée et proportionnée, même s'ils sont fatigués", explique le chef Schneider. L'exercice fini, il se tourne vers ses hommes : "Face à un forcené, un homme agressif, l'objectif est de ne pas utiliser vos armes. Si lui-même n'est pas armé, vous devez le neutraliser à mains nues. Et toujours à trois." Lors des patrouilles Sentinelle, les légionnaires, comme tous les soldats mobilisés, portent à la ceinture un pistolet automatique et dans les mains leur fusil d'assaut Famas, porté en position dite de "patrouille basse", c'est-à-dire canon vers le sol.

Entraînés à d'abord repérer la menace

"On va éviter au maximum l'usage du feu, poursuit le sergent-chef. Sauf en cas d'agresseur armé, menaçant, c'est-à-dire un danger immédiat pour vous-même ou pour autrui. Même si on vous attaque avec un couteau ou un cutter, vous ne devez pas tirer." Meto, légionnaire moldave de 21 ans aux yeux d'un vert plus clair que le maquillage camouflage de son visage, s'entraîne à interpeller, dans son français hésitant, un éventuel assaillant : "Monsieur, pourquoi vous nerveux ? Vous calmer..." S'ils sont pris à partie, les soldats sont entraînés à d'abord repérer la menace, puis tenter de parlementer, puis, si l'agresseur continue d'avancer et approche à moins de deux mètres, à le plaquer au sol.

 

En plein entraînement.
AFP / SYLVAIN THOMAS

Karaté et Krav Maga

"Le module d'entraînement de technique d'intervention opérationnelle leur apprend à ne pas suréagir", précise le lieutenant-colonel Christophe. "C'est quasiment du bon sens, l'application des règles de la légitime défense. Ce qui nous aide bien, c'est que nombreux sont les légionnaires qui arrivent chez nous avec un certain bagage de sports de combat, genre karaté ou krav maga."Le 14 juillet, un détachement de la 13e demi-brigade va défiler sur les Champs-Élysées, au pas lent du légionnaire, derrière les fameux pionniers barbus et leurs tabliers en peaux de buffles, haches sur l'épaule, marquant le retour de l'unité en métropole.

Recrutement : 1 700 personnes en 2016

Plus de 8 000 candidats se sont présentés en 2015 pour intégrer la Légion étrangère. Parmi eux, à l'issue d'une sélection rigoureuse, 1 800 candidats ont été retenus. Pour 2016, 1 700 postes sont encore à pourvoir. Aujourd'hui, la Légion étrangère compte 7 700 hommes (400 officiers, 1 700 sous-officiers et 5 600 légionnaires de 146 nationalités différentes, répartis dans 12 unités). Plusieurs régiments sont implantés en Occitanie : le 4e REI, dans la commune de Castelnaudary, chargé de former les nouveaux légionnaires ; le 2e REI, à Nîmes, et deux régiments de génie, le 1er REG à Saint-Cristol (Gard) et le 2e REG à Laudun-L'Ardoise (Gard).

A LIRE AUSSI - L'arrivée de la Légion sur le Larzac a généré 5,447 M€ de prestations

Un retour progressif dans l’Aveyron jusqu’en 2018

Depuis le 29 juin dernier, et la prise d’arme officielle du régiment, la 13e division blindée de la Légion étrangère (DBLE) est de retour sur le Larzac. Actuellement, 450 légionnaires, dont la moitié s’est engagée il y a quelques mois à peine, sont présents en Aveyron. Mais, à terme, c’est un régiment de 1 200 hommes qui sera installé définitivement sur le plateau.

Vecteur de développement de l'armée

Cet aménagement découle des décisions prises en 2015 par le gouvernement, face à l’augmentation de la menace terroriste : 4 500 postes civils et militaires ont été supprimés par le ministère de la Défense, mais 6 800 autres ont été créés pour renforcer l’armée de Terre, notamment dans le cadre de l’opération sentinelle. Basée à Abou Dhabi depuis son départ en 2011 de Djibouti, la 13e DBLE, qui ne comptait plus de 70 militaires, a été choisie comme vecteur de ce développement, "parce que la Légion recrute plus facilement que d’autres corps d’armée", avait indiqué le ministère de la Défense.

Une place d’armes de 900 m2

Cette installation a aussi des aspects économiques : un premier appel d’offres de 36 M€ a déjà été lancé par le ministère de la Défense pour faire sortir d’ici 2020 plusieurs bâtiments (commandement, hébergements, poste de sécurité, chaufferie, chenil) autour d’une place d’armes de 900 m2. Cette opération d’envergure s’inscrit dans un programme prévoyant la création d’un mess pour 1 500 personnes, d’un foyer, d’installations sportives, d’une zone technique ou encore de trois bâtiments d’hébergement, destinés à trois compagnies de combat.


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