Publié le lundi 08 juin 2015
Gérard et Serge Poilblan comparaissaient vendredi devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio pour des faits de violence aggravée. Auraient dû comparaître à dire vrai, car Serge "n'est pas là". "Il n'a pas reçu sa convocation", argue Me Jean-Michel Mariaggi, son avocat.
"Je vais rappeler la prévention", commence la présidente : "Pour Gérard, ce sont des faits de violence aggravée. Serge n'est pas là. En ce qui le concerne on lui reproche d'avoir à Carbuccia le 21 juin 2011, commis des faits de violence aggravée en réunion et sous la menace d'une arme". S'ajoute pour Serge Poilblan, le cadet, "détention et port d'arme".
Sur le banc de la partie civile, un Polonais athlétique, ancien légionnaire et autrefois en affaire avec les deux frères. "La victime va déposer plainte le 22 juin 2011 à la gendarmerie. Monsieur, vous indiquez aux enquêteurs que vous aviez à cette époque une entreprise de construction et que vous aviez effectué des travaux pour le site de paintball de Gérard Poilblan à Carbuccia. Sur les 15 000 euros du chantier, il lui en restait 4 000 à vous régler. C'est bien ça ? ", questionne la magistrate qui préside le tribunal correctionnel. "Oui, oui", répond l'homme, dont l'air indique qu'il apprécie la précision de la juge. Et après ? A la barre, la partie civile raconte, avec des phrases brèves et un vocabulaire choisi : "J'étais dans des difficultés financières, j'essayais de récupérer les dettes, cela traînait depuis des mois. Je l'appelle (Gérard Poilblan, n.d.l.r.) la veille pour voir ce qu'on pouvait faire. Il me passe son associé qui me dit que si je voulais mon argent, il fallait que j'aille les voir."
La présidente veut des détails : "Vous dites que l'associé pointe une arme vers vous et que deux jeunes sortent du maquis avec une arme. Un troisième sort un instant après, armé également."