2014
Incendie des Calanques : 8 mois avec sursis requis contre un légionnaire
JUSTICE - Huit mois de prison avec sursis ont été requis mardi à l'encontre d'un légionnaire qui avait ordonné des tirs de balles traçantes soupçonnées d'être à l'origine d'un important incendie dans le massif des calanques de Marseille en 2009.
L'injuste milieu
Marseille: Un adjudant de la Légion étrangère jugé pour l'incendie des calanques
Créé le 01.12.2014
L’adjudant Philippe Fontaine comparaît depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour l’incendie qui avait ravagé une partie des calanques en juillet 2009.
Ce jour-là, ce légionnaire de 48 ans dirigeait une séance de tirs dans le camp de Carpiagne. Entre 8h et 13h30, ses hommes ont tiré 1.300 cartouches sur des cibles métalliques, dont plus de 230 balles traçantes hautement inflammables.
Note de sécurité
Figé dans son uniforme, Philippe Fontaine a du mal à s’expliquer. Il hésite, semble ne pas comprendre les questions, répond par bribes, un peu timidement. Oui, ce 22 juillet 2009, compte tenu de la météo, «on» aurait dû enlever les balles traçantes des chargeurs. Oui, il connaissait cette note de sécurité qui interdit ces munitions dans le camp à partir du 1er mai.
Mais l’adjudant n’en démord pas: «Pour moi, à cette distance de tir (25 mètres), il n’y avait pas de danger». «Pouvez-vous nous expliquer la plus-value des balles traçantes?», lui demande la présidente du tribunal Lucie Chapus-Berard. «Elles servent à désigner un objectif, répond-il. Et ça permet aussi de savoir qu’il reste cinq balles dans le chargeur et qu’il faudra bientôt le changer.»
Des balles inadaptées
Il précisera un peu plus tard: «Il était de mon devoir de mettre ces jeunes, qui allaient partir en Afghanistan, en conditions réelles.» Sauf que selon les conclusions d’un expert, les balles traçantes utilisées n’étaient pas adaptées au fusil d’assaut de l’armée française.
Au moment de l’impact, leur partie pyrotechnique s’est sans doute détachée et a enflammée la broussaille. «Mais pour moi, ce n’est pas mon tir qui a provoqué l’incendie», maintient l’adjudant Fontaine. Le procès reprend ce mardi.
Le procès de l'incendie du massif de Carpiagne de 2009
Écrit par La Marseillaise lundi 1 décembre 2014
Suivez en direct le procès de ce légionnaire accusé de l'incendie involontaire de 2009 qui a ravagé le massif de Carpiagne, sur les hauteurs de Marseille. Il comparait ce lundi 1er décembre en chambre militaire.
Du toit-terrasse de leur maison calcinée, les époux Colonna contemplent le Frioul, le nouveau Vélodrome et la Bonne mère qui scintille la nuit. « On peut dire qu'elle ne nous a pas aidés », grimace Antoinette qui ne voit que désolation autour d'elle. Les collines de la Panouse ne se sont, comme eux, pas remises de l'incendie du 22 juillet 2009. Parti du stand de tir du camp militaire de Carpiagne, le rouleau de feu avait dévalé des crêtes, brûlé leur maison et beaucoup de leur vie, ravageant en deux jours plus de mille hectares du parc des calanques... [Plus d'infos à lire dans nos éditions papier et numérique de la Marseillaise du 1er décembre 2014]
Suivez le procès sous en direct en avec notre chroniqueur judiciaire, David Coquille.
Ahmad Aly Mohamed Chevalier de l’Ordre de l’Etoile de la Grande Comore
Vendredi, 28 Novembre 2014
Une cérémonie était organisée le samedi 22 novembre dans le hall de l’Alliance française d’Antsiranana à l’occasion de la remise de la Croix de Chevalier de l’Ordre de l’Etoile de la Grande Comore à M. Ahmad Aly Mohamed pour son « aide technique et humanitaire au profit des Comores »
De nombreuses personnes sont venues honorer de leur présence cette remise de médaille, autorités civiles et militaires de la DIANA, élus politiques, chefs religieux, notables de la ville ou encore des militaires à la retraite ou des amis.
La première partie de la cérémonie a été présidée par M. Yves Galvez qui, outre les salutations d’usage a présenté l’Ordre de l’Etoile de la Grande Comore, qui fut créé en 1813 par le sultan Thibe Achmet et dont les statuts furent élaborés en 1889 par le sultan Said Ali. A l’époque, ce dernier demanda au Président de la République de ranger cette décoration parmi les ordres étrangers que les Français étaient autorisés à recevoir, ce qui fut approuvé par la France et reconnu par la grande chancellerie de la Légion d’Honneur française. A la suite de son discours, M. Galvez a sans plus tardé décoré de la Croix de Chevalier de l’Ordre de l’Etoile de la Grande Comore à M. Ahmad Aly Mohamed, une décoration accordée personnellement par le Sultan Said Ali pour son « aide technique et humanitaire au profit des Comores ». Lors de son allocation, M. Ahmad Aly Mohamed n’a pas manqué de remercier l’assistance et a exprimé sa profonde reconnaissance et fierté de recevoir cette décoration. Il a par ailleurs tenu à souligner les liens profonds existants entre les trois pays Madagascar, les Comores et la France, « la plus grande famille de l’Océan Indien » et la présence dans tous les cimetières du Nord de ressortissants de ces trois pays. La cérémonie a été clôturée par un vin d’honneur offert par le président de l’AACFRM.
Ahmad Aly Mohamed
Ahmad Aly Mohamed est né à Diego Suarez en 1958. Il étudie au Lycée français Sadi Carnot avant de rejoindre la Capitale où il obtiendra son baccalauréat à l’Alliance française. Il poursuit ensuite ses études en France à Aix en Provence et sort diplômé d’un BTS logistique. De 1982 à 2009, il effectue une longue carrière dans la Légion Étrangère, durant laquelle il participera à pas moins de vingt-deux actions d’intervention humanitaire au Tchad, en République Centrafricaine, au Rwanda, au Congo Brazzaville, en Côte d’Ivoire, à Djibouti, au Gabon, ou encore en Guyane. Il reçoit la Médaille Militaire, 2ème ordre national français, une des décorations françaises les plus prestigieuses instituée en 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte. Depuis 2009, il exerce un poste de cadre supérieur dans une entreprise française de logistique et de transport international. A titre personnel, il s’investit sans compter son temps, et avec ses propres moyens financiers dans diverses actions humanitaires au profit des comoriens résidents à Diego Suarez. Parmi ces actions, nous pouvons citer la réfection d’écoles, la dotation d’équipements scolaires, soutien à la remise en état des cimetières militaires français, suivi et aide en faveur des comoriens défavorisés et divers sponsoring ou dons de médicaments.
Président de l’AACFRM
Depuis début 2013, il fédère les anciens combattants français résidant à Diego Suarez en tant que président de l’Association des Anciens Combattants Français Résidant à Madagascar (Section de Diego Suarez – Maginot 244). Outre le soutien à l’organisation des différentes cérémonies militaires qui se déroulent tous les ans ou l’organisation des cérémonies de remises de médailles, le but de son action est de créer à Diego Suarez une maison du combattant qui permettrait de rassembler tous les anciens. Une demande a été transmise à la Commune Urbaine de Diego Suarez il y a quelques mois pour la mise à disposition d’un local en ville. Si cette demande n’a pas encore été validée formellement, des structures ou particuliers se sont d’ores et déjà manifestés pour apporter un soutien technique et financier à ce projet. Une des actions que l’association souhaiterait également mettre en place, et suite notamment à la rénovation récente des différents cimetières militaires consiste à créer un chemin de mémoire touristique et culturel concernant les anciennes nécropoles françaises du nord de l’île, ce qui pourrait sans aucun doute présenter un intérêt certain tant pour les anciens combattants, habitants de la ville, ou les touristes visitant le Nord de Madagascar.
Plus d’informations :
Ahmad Aly Mohamed
Président AACFRM, Tél. : 032 49 944 09, Mail :
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Yves Galvez
La fascination Clemenceau
Le Monde.fr | 28.11.2014
Le 11 novembre, à l'occasion du quatre-vingt-seizième anniversaire de l'armistice de la première guerre mondiale, le président François Hollande déposait une gerbe devant la statue de Georges Clemenceau au rond-point des Champs-Elysées à Paris. A ses côtés, le premier ministre, Manuel Valls, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, rendaient également hommage à celui que l'on surnommait « le père la victoire ».
Au terme de cette cérémonie traditionnelle instaurée par le général de Gaulle, en 1944, le premier ministre se rendait au musée Clemenceau, 8, rue Benjamin-Franklin, dans le 16e arrondissement à Paris. Pour Manuel Valls, qui, du temps où il était ministre de l'intérieur, avait sur son bureau une photo de celui que l'on surnomma « le premier flic de France » lors de son passage Place Beauvau, de 1906 à 1909, cette visite revêtait une importance particulière.
Suivi par un cortège de photographes, le premier ministre pénétrait dans ce qui fut la dernière demeure du « Tigre ». Cet appartement de cinq pièces avec vue sur la tour Eiffel dans lequel il vécut durant trente-cinq ans jusqu'à sa mort, le 24 novembre 1929, fut également son lieu de travail et de réception.
Georges Clemenceau (1841-1929), qui avait toujours refusé de vivre dans les appartements officiels auxquels lui donnait droit sa fonction, vivait vers la fin de sa vie avec des moyens modestes. La propriétaire de l'immeuble s'était engagée à ne pas augmenter le loyer de l'appartement. Néanmoins, à sa mort en 1925, ses héritiers ne purent s'entendre et mirent l'appartement en vente. Clemenceau s'était alors résigné, malgré son âge avancé, à vivre à l'année en Vendée, où il louait une petite maison. Cet éloignement inquiétait beaucoup son entourage.
Sélection d'archives du Musée Clemenceau
Un village à son nom dans l'Arizona
C'est alors que James Stuart Douglas, un riche entrepreneur d’origine canadienne, racheta l'appartement pour l'offrir à Georges Clemenceau. Ce grand admirateur du « Tigre » bâtit le village aujourd'hui disparu de Clemenceau, près de Phoenix dans l'Arizona, aux Etats-Unis. Le Musée Clemenceau a conservé les titres de la Clemenceau Mining Corporation et de la Bank of Clemenceau qui firent sa fortune.
Fait peu connu ou oublié, Clemenceau fut l'un des rares hommes politiques français de son temps à parler parfaitement l'anglais. A 25 ans, il partit aux Etats-Unis où il trouva un poste d'enseignant. Ses chroniques envoyées au journal Le Temps racontent une Amérique qui se relève à peine de la guerre de Sécession (1861-1865). Georges Clemenceau se maria avec Mary, une Américaine avec laquelle il eut trois enfants.
Le musée revient sur les différentes facettes de sa personnalité. Son courage et sa pugnacité : les 655 articles qu'il a consacrés à la défense du capitaine Dreyfus furent réunis dans sept volumes – Clemenceau a eu l'honnêteté d'inclure les trois premiers articles dans lesquels il mettait en doute son innocence. Son autorité et sa fermeté : les articles de presse rappellent comment il est devenu « briseur de grève » après avoir donné la troupe pour mater la révolte des vignerons du Languedoc en 1907. Son ouverture d'esprit et sa sensibilité : sont exposés des tableaux et des photos de son ami Claude Monet, sa collection d'objets d'art d'Extrême-Orient, un exemplaire de sa pièce de théâtre Le Voile du bonheur (1901) ou encore sa correspondance amoureuse avec Marguerite Baldensperger.
On retrouve Clemenceau dans ses moments les plus durs : lors de sa longue traversée du désert après avoir été injustement mis en cause dans l'affaire du scandale du Panama (1893), après avoir été la cible d'un attentat anarchiste en 1919 ou après son échec à l'élection présidentielle de 1920. Ses moments de gloire et sa popularité sont bien sûr mis en avant : le manteau qu'il portait lorsqu'il rendait visite aux soldats dans les tranchées occupe une place de choix dans cette exposition.
Michel Winock : « L'autorité et le fermeté de Clemenceau, un modèle pour Valls »
« Réinstaller Clemenceau à Brienne »
Le musée doit fermer ses portes à la fin du mois de novembre pour une durée de cinq mois. Les murs et les tapisseries du vestibule et de la salle de travail dans laquelle se trouve son bureau en forme de fer à cheval reposant sur huit pieds Louis XV seront rénovés et restaurés. Une partie des 5 000 ouvrages de sa bibliothèque sera dépoussiérée.
Ce projet de restauration fait suite à la reconstitution du bureau de Georges Clemenceau entreprise au ministère de la défense. Lorsque Jean-Yves Le Drian prit ses fonctions à l'hôtel de Brienne en mai 2012, celui-ci se rendit compte que le bureau qu'occupait le « Tigre » lorsqu'il fut ministre de la guerre de novembre 1917 à janvier 1920 était devenu un débarras. Dans la mesure où le bureau que le général de Gaulle occupa, en 1940, puis à la Libération en 1944, avait été conservé en parfait état, il paraissait évident à Jean-Yves Le Drian, ancien professeur d'histoire, que la mémoire de « Clemenceau soit réinstallée à Brienne ».
La reconstitution du bureau nécessitera deux ans de travail. Une entreprise de longue haleine pour les services du ministère qui ne disposaient que de deux photos en noir et blanc de cette pièce. « Nous avons dû faire un travail d'interprétation pour refaire les tapisseries, indique-t-on dans l'entourage du ministre de la défense. Nous avions les motifs, mais pas les couleurs. » En enlevant le plancher de la pièce, cinq mètres cubes de sable ont été mis au jour. Un dispositif anti-écoute qu'avait fait installer Raoul Dautry, ministre de l'armement en 1940.
Des recherches ont également été entreprises pour retrouver le mobilier. Le bureau de Clemenceau n'a pas été difficile à trouver, il se trouvait au rez-de-chaussée. En revanche, il a fallu un coup de chance pour que le dépôt de la ville de Hyères (Var) signale au ministère la présence du fauteuil de Clemenceau. Ce siège dont les accoudoirs sont surmontés de têtes de tigre avait été cédé par le Musée de la légion étrangère d'Aubagne (Bouches-du-Rhône). Un second bureau monumental est venu compléter la pièce : le « Daru », du nom de l'intendant général de Napoléon. De ce bureau de style néo-égyptien que Bonaparte promena sur les champs de bataille jusqu'en Egypte, Clemenceau fit le même usage : il consultait des cartes sur lesquelles il pouvait localiser les batteries d'artillerie de l'armée française.
Vidéo : Interview de Lise Devinat, petite-nièce de Clemenceau
Une référence indiscutable en temps de crise
Le 17 novembre 2014, Jean-Yves Le Drian inaugurait ainsi le bureau du « Tigre ». La date n'avait pas été choisie par hasard puisqu'il s'agissait du 97e anniversaire de l’investiture de Georges Clemenceau comme président du conseil et ministre de la guerre. Au-delà de l'hommage appuyé, le discours du ministre montrait à quel point Clemenceau reste une référence indiscutable en temps de crise.
« C’est depuis l’hôtel de Brienne que le “Tigre” a fait la guerre, à partir de 1917, et gouverné la France, jusqu’en 1920. Nous lui devons l’armistice, c’est-à-dire la victoire, et la fin d’une guerre alors inédite par les ravages qu’elle a fait peser sur les populations, les territoires et les consciences de tout un continent. Nous lui devons surtout d’avoir sauvegardé le pays de l’abîme, quand la France s’était abandonnée à douter d’elle-même. Clemenceau, animé par l’intérêt supérieur de la nation, a su la rassembler (…). Par sa volonté, sa droiture, son audace, surtout son sens élevé de l’Etat par-delà les clivages politiques, Clemenceau reste donc, cent ans après, comme l’une des plus formidables figures de cette tragique période de notre histoire. »
Homme de gauche, profondément laïque et républicain, incarnant l'autorité et la fermeté, Georges Clemenceau reste un modèle pour de nombreuses familles politiques. Pour François Hollande, la célébration du centenaire de la première guerre mondiale ne fut pas une chose facile. Difficile de se référer aux socialistes français de l'époque qui ne surent empêcher ce conflit. Dès le lancement des commémorations, le 7 novembre 2013, François Hollande saluait la mémoire de Clemenceau, insistant sur le fait que la première guerre mondiale consacra la force de la République.
Si le centenaire de l'assassinat de Jean Jaurès, le 31 juillet 2014, a donné lieu à de nombreux hommages au fondateur du socialisme français, il a également été l'occasion pour certains hommes de gauche de le comparer à Clemenceau. Dans un entretien au Monde (février 2014), Jean-Pierre Chevènement affirmait :
« Jaurès est une figure splendide, mais n'a jamais exercé la responsabilité de l'Etat. Si nous avons pu tenir de 1914 à 1918, c'est beaucoup grâce à Clemenceau. Il a été président du conseil dans le moment le plus difficile (…). Clemenceau, c'est l'énergie qui tient la France à un moment où celle-ci n'a plus son allié russe et n'a pas encore son allié américain. »
Tentatives de récupération
A un moment où la classe politique française traverse une crise majeure, la tentation de récupérer Clemenceau, modèle de droiture et de détermination, incarnant l'unité entre la République et la démocratie, est forte. A la fin de 2012, la famille de Clemenceau et le conseil d'administration du musée avaient été approchés indirectement par les plus hautes autorités de l'Etat pour savoir si l'éventualité du transfert des cendres au Panthéon pouvait être envisagée. « La réponse fut négative, tant étaient claires les volontés testamentaires du “Tigre” qui avait souhaité formellement que sa dépouille restât toujours près de celle de son père, au Colombier, en Vendée », explique Jean-Noël Jeanneney, historien et administrateur de la Fondation Musée Clemenceau, dans son ouvrage La Grande Guerre, si loin, si proche (Seuil, 2013).
A droite et à l'extrême droite, on se compare volontiers à Clemenceau. Dès sa mise en cause dans l'affaire Bygmalion, Jean-François Copé comparait sa mauvaise passe à celles qu'avaient traversées Clemenceau, de Gaulle, Chirac et Sarkozy. « La mémoire de Clemenceau a été largement récupérée par la droite au lendemain de la Grande Guerre, puis plus tard par le général de Gaulle, pour deux raisons : premièrement, l'autorité de l'Etat, que la droite a toujours défendue ; deuxièmement, le patriotisme, que Clemenceau a incarné au pouvoir en 1917 et en 1918 », rappelle l'historien Michel Winock.
Au milieu du déferlement éditorial lié au centenaire de la première guerre mondiale, Clemenceau n'a pas été oublié, tant s'en faut. Aux biographies de Jean Garrigue (Le Monde selon Clemenceau, Tallandier, 2014), de Matthieu Séguéla (Clemenceau ou la tentation du Japon, CNRS Editions, 2014) et de Pierre Miquel (« Je fais la guerre » : Clemenceau, le père de la victoire. Taillandier, 2014), s'ajoutent des rééditions de textes de Clemenceau : Sylvie Brodziak présente Clemenceau, la mêlée sociale (Honoré Champion, 2014), tandis que Marie Aynié, Mathieu Soula, Céline Piot, Jean-Noël Jeanneney et Pierre Joxe publient Clemenceau, l'intégrale des articles publiés de 1894 à 1906 dans « La Dépêche » (Privat, 2014). De nombreuses expositions sont organisées comme Clemenceau et l'Asie, actuellement présentée en Vendée, initialement au Musée Guimet. Un colloque consacré à la pensée politique de Clemenceau avait lieu la semaine dernière au Sénat. Un foisonnement qui n'en est qu'à ses débuts : la célébration autour de Clemenceau devrait continuer pendant les quatre années à venir.
Le photographe Victor Ferreira à la Maison de la Région
Publié le 27/11/2014
Depuis la plus haute Antiquité, les tatouages sont fréquents chez les combattants. Dans l'armée française contemporaine, c'est certainement à la Légion étrangère que ce mode d'expression est le plus répandu, et ce par héritage de l'Armée d'Afrique.
Né au Portugal en 1963, Victor Ferreira s'engage à la Légion Étrangère en 1984. Il participe à de nombreuses opérations extérieures notamment au Tchad, en République centrafricaine... Ayant servi dans la Légion pendant plus de 20 ans, il a su gagner la confiance de ses «frères d'armes» et est entré dans leur intimité pour saisir les instants qui révèlent une part de la vie et du mystère de ces soldats légendaires. Il s'est ainsi livré à un long travail photographique auprès de plus de 250 légionnaires. En captant le regard de ses modèles, c'est tout le sens des tatouages exposés qu'il cherche à présenter aux spectateurs, tatouages symbolisant un souvenir, une thérapie, mais aussi l'appartenance à un régiment, La Légion. Cette exposition dont le vernissage aura lieu le 4 décembre à 18h30 à la Maison de la Région, rue Antoine-Marty, présente 40 photographies.Chacune est une vie offerte au regard de l'artiste, qui nous renvoie à notre propre image.
Laudun : concert de la Sainte-Barbe au Forum
Publié le 26/11/2014
Ce jeudi 4 décembre 2014, au Forum de Laudun-l'Ardoise, la musique principale de la Légion étrangère d'Aubagne donnera son traditionnel concert de la Sainte Barbe.
L'accueil des visiteurs de fera à partir de 19H45, sous l'autorité du chef de corps le colonel Alexandre Coulet, entouré de tout son état major, des officiers, sous-officiers, caporaux-chefs, caporaux, légionnaires et personnel civil du 1er REG.
L'année dernière, la musique de la Légion était dirigée par le lieutenant-colonel Emile Lardeux, chef de musique hors classe, avec l'adjudant chef Jean Philippe Dantin, adjoint au chef de musique et l'adjudant chef Jérôme Dumont, tambour major (C'est lui qui ouvre, tous les 14 juillet, à Paris, le défilé de la musique de la légion étrangère).
Ce concert débutera à 20H30 avec la participation du général de division Jean Maurin, commandant la Légion Etrangère. L'entrée au forum est libre. Début du concert 20H30. C'est au Forum de Laudun que la musique de la Légion étrangère accorde la primeur de la générale de son nouveau programme musical mis sur pied.
Marcel, notre légionnaire
Publié le 26/11/2014
Marcel a entassé des centaines de cadres dans son appartement de 20 m², de ses décorations militaires au portrait de Clemenceau, en passant par Marilyn, Coluche et Sœur Emmanuelle
Le conseil est signé d'un patron de bar restaurant habitué aux passages de notre héros national. « Marcel ? Il vaut mieux le prendre quand il est encore frais. » Pour ne pas l'avoir saisi, un bistrotier palois a eu droit à un croc-en-jambe des familles en mars 2010. Bilan : une double fracture tibia péroné et un marathon judiciaire.
Quel Palois n'a pas croisé la route de Marcel ? Éclairée mais bruyante le jour, nébuleuse et vociférante la nuit. Marcel, « papy Marcel » ou « Marcel le légionnaire », selon les degrés d'intimité ou d'alcoolémie, est un peu le saint patron des noctambules de la cité royale.
« J'aime les Palois, chante le sexagénaire. Je les aime pour leur gentillesse, leur sincérité et tous les coups qu'ils m'ont payés ! » C'est comme ça avec Marcel, il faut savoir apprécier l'humour éthylique. Ah, un autre conseil : sachez écouter ses histoires et faire le tri après.
La Pile par hasard
Au commencement, il y a Luc-Marcel Lemaître, né « le 21 douze 54 » dans la banlieue de Saint-Nazaire (44). Fils d'un ouvrier communiste qui a préféré les FTP au STO (1), le jeune papy Marcel est d'abord pâtissier. Trois ans de service et il s'écharpe avec le fils du patron. Devenu soudeur au chantier naval, il rencontre la jolie Michèle. Trois ans d'idylle.
« Ma mère ne l'aimait pas. Elle disait à mon père ‘‘T'imagines, s'il la met enceinte ?'' Alors un jour, elle m'a dit que c'était fini. Je suis parti sur un coup de tête. » Marcel prend sa mobylette, sa valise et met les voiles, direction le grand large. « Je serais bien rentré dans la Marine mais il y avait trois mois d'attente. » Ce sera la Légion étrangère.
« Je suis arrivé à la Pile (2) de Nantes, j'ai dit ‘‘Je veux m'engager''. Le caporal-chef m'a répondu ‘‘T'as 24 heures pour te débarrasser de ta meule. Tu ne t'appelles pas Marcel mais Louis Le Maurin et tu es né à Sion, en Suisse''. » Le jeune engagé solde la pétrolette au bar du coin et attend un mois avant de rejoindre Aubagne (13), « la maison mère ».
Le Nazairien passe les tests avec succès et intègre le 2e Régiment étranger de parachutistes (REP). À 20 ans, le jeune légionnaire part en mission au Tchad, en proie à sa première guerre civile. De N'Djamena à Abéché, Le Maurin est garde du corps, chauffeur. « En 1978, je saute avec mon colonel sur Kolwezi au Zaïre. » Le 2e REP libérera près de 3 000 otages européens.
Deuxième vie
François Mitterrand vient juste d'être élu quand Le Maurin redevient Marcel pour cause d'incapacité. « Une crise de folie, explique-t-il. Mais attention, faut arrondir les angles mon gars, sinon on fait peur aux jeunes. Je suis pas un djihadiste ! » Rentré en Loire-Atlantique, l'ex-légionnaire alterne les boulots. Docker, soudeur, videur de boîte de nuit, Marcel se cherche à Saint-Nazaire. Mais il connaît des filles, « beaucoup », précise-t-il.
La décennie suivante est une ellipse. « Les années 1990 ? Je ne sais plus, j'ai bougé. J'ai été porte-flingue de Jacques Chirac. » En 1997, Marcel s'installe à Paris avec un ami. « Je faisais les eaux grasses (3) et j'ai fini maître d'hôtel. Mais mon pote a fait une connerie, les flics sont venus le chercher. » La vie capitale s'arrête quelques mois plus tard, en 2004.
La retraite en Béarn
« Je pars pendant un an chez les anciens de la Légion. Grâce à un général, je trouve un travail à Uzos et je m'installe ici. » Marcel arrive à Pau en 2007 et loue un tipi à un ancien de l'Algérie. Il entame la tournée des bars qui le rendra célèbre après des journées passées à relire son histoire de France, peindre, ou regarder Hercule Poirot et Sherlock Holmes à la télévision.
Depuis un mois, papy Marcel a un nouvel appartement inondé de cadres photos des plus grands. Clemenceau, De Gaulle, Coluche, Marilyn… Un bien beau studio, propre comme un saoul neuf.
(1) FTP : Francs tireurs et partisans. STO : Service du travail obligatoire. (2) Le surnom de la Légion. (3) Autrement dit, la vaisselle.
La rue Jean-Poirel inaugurée
Mardi 25 Novembre 2014
En 1944, Jean Poirel a pris part à la libération de la Vallée du Rhône.
Une nouvelle rue a été inaugurée samedi dernier à Magenta en présence des élus et d’anciens combattants. Son nom : Jean Poirel. Il est né le 3 août 1910 à Magenta d’un père employé à la SNCF et d’une mère institutrice. Après des études à Paris aux lycées Louis-le-Grand et Henri IV, licencié ès lettres en anglais, Jean Poirel a effectué son service militaire au 168 e régiment d’infanterie, en 1934-1935. Rendu à la vie civile, il est devenu employé comme secrétaire au Bureau international du travail, à Paris. Caporal de réserve, Jean Poirel est rappelé à l’activité fin août 1939. Il a pris part à la campagne de France comme agent de liaison dans le Nord et dans les Flandres. Ayant rejoint l’Angleterre, il a participé ensuite à la réception des militaires évacués. Il s’est marié le 14 juin 1940 avec une jeune Galloise rencontrée avant-guerre. Le 19 juin, apprenant par la presse anglaise que le général de Gaulle a prononcé la veille à la radio un appel à la résistance, Jean Poirel s’est présentée à son bureau et s’est mis sous ses ordres. Affecté à la base de Liverpool, il est nommé adjudant en février 1941 puis aspirant cinq mois plus tard. Agent de liaison de 1 re classe en raison de sa pratique de l’anglais, il est chargé du recrutement des marins qui rallient la France libre. En février 1942, Jean Poirel est affecté au 1 er bataillon de la 13 e demi-brigade de Légion étrangère pour prendre part à la campagne de Libye au cours de laquelle il est blessé au bras, à Gambut, le 17 juin 1942. Il a ensuite pris part à la bataille décisive d’El Alamein en Égypte en octobre 1942. Puis à la campagne d’Italie. En août 1944, il a débarqué en Provence avec l’armée du général de Lattre de Tassigny et a pris part à la libération de la Vallée du Rhône.
Officier de la Légion d’honneur et Compagnon de la Libération, Jean Poirel est mort en 1975 en Gironde.
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