Haute Côte-d'Or
le 21/12/2014
Des élèves de première du lycée Désiré-Nisard ont assisté à une conférence sur le sort des troupes coloniales animée par l’historien Gilles Manceron.
À l’initiative de la section châtillonnaise de la Ligue des droits de l’homme (LDH), quatre-vingt-dix élèves des classes de première S et ES du lycée Désiré-Nisard ont suivi la conférence de Gille Manceron, historien, spécialiste du colonialisme français, membre du comité central de la LDH.
Cette conférence a porté sur des points “aveugles” de la mémoire collective qui se réveille avec les commémorations du centenaire de la Grande Guerre : les troupes coloniales durant la guerre de 14-18, l’injustice militaire, les fusillés pour l’exemple, les cours martiales et exécutions sommaires, l’emploi des troupes coloniales et l’emploi des étrangers vivant en France enrôlés dans les troupes de marche de la légion étrangère. Gilles Manceron a ainsi évoqué ces points obscurs de la mémoire collective et les campagnes de réhabilitation (les fusillés de Vingré, les caporaux de Suint) menées par La LDH et des associations d’anciens combattants.
Il a surpris son auditoire en parlant de « classification raciale » à cette époque, à l’origine du traitement particulier pour les étrangers, la distinction entre engagés volontaires étrangers et conscrits, donnant en exemple les tirailleurs dits « Sénégalais » utilisés dans les opérations risquées, distinctions qui marquent encore notre société. Les élèves ont posé des questions sur l’absence de pensions aux veuves de soldats coloniaux, sur leurs noms, non inscrits sur les monuments, si les engagés volontaires dans les autres armées (allemandes, italiennes, britanniques) subissaient le même sort ou encore sur les choix aléatoires au sujet des fusillés pour l’exemple…