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"Nous sommes des anticonformistes"

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Le 29 août 2014

François Jacob © Alvaro Canovas 

ls sont 1 038. Des hommes et des femmes grâce à qui la France a été libérée. Indignés par le ralliement de la France de Pétain à l’occupant nazi, ils choisissent de suivre ce jeune général inconnu qui, depuis Londres, veut continuer la lutte partout et par tous les moyens. Pour eux, de Gaulle crée, le 16  novembre 1940, l' ordre des Compagnons.  Aujourd’hui, ces combattants de la première heure ne sont plus que 19 en vie. Voici leurs récits des jours qui ont changé leur vie et le cours de l'Histoire.

François Jacob, décédé en 2013

«J’ai débarqué d’un bateau polonais à côté de Southampton. Nous avons été dirigés vers un camp près de Londres. En ce mois de juin 1940, De Gaulle, dont on n’avait jamais entendu parler, est venu faire un laïus dans le camp. J’étais avec un copain qui m’a dit: «Des types comme ça, c’est exactement ce qu’il nous faut.» Il avait 50 cm de plus que tout le monde, ce qui est important dans ce genre de situation. Ensuite, on est allés dans les camps d’entrainement des troupes anglaises. On y est restés de juillet à fin août, où nous sommes partis pour l’Afrique.

L’entrainement, c’était l’ABC du petit soldat. Moi, j’étais en deuxième année de médecine et je n’avais pas encore fait mon service militaire.

Au début, les FFL étaient 2000. Ce sont les soldats revenus de Norvège et un bataillon de Légion étrangère qui composaient le gros des troupes.

On ne savait pas où on allait, on nous parlait de Dakar qui était le centre de l’Afrique française et pourrait servir de base arrière. Mais le gouverneur de Dakar, pétainiste, nous a tiré dessus à coups de canon. Obligés d’aller à Doualla au Cameroun, pays qui s’était rallié à De Gaulle. J’y suis devenu médecin auxiliaire. Puis on est parti au Tchad rejoindre Leclerc et former des unités combattantes, «la force L». Le patron c’était De Gaulle et Leclerc était son second. De Gaulle était resté en Angleterre pendant ce temps.

J’ai été blessé une première fois dans le désert quand on est remonté vers Tunis. J’ai eu le bras paralysé pendant trois mois après en avoir extrait un bout de fer. Puis ce fut Casablanca pour préparer la 2ème D.B et l’Angleterre, pour le matériel. Les anglais nous ont donné de quoi faire deux divisions, l’une d’infanterie, la première Dfl, et l’autre, blindée, devenue la 2ème DB. Nous faisions partie de la deuxième vague du débarquement en France, le 2 août, sur Omaha Beach.

Moi, je soignais les blessés. Mais je me suis fait attraper par un obus: cinquante éclats sur tout le côté droit. J’étais avec un copain, blessé très grièvement par des avions allemands. Il m’a demandé de ne me pas le laisser. J’ai essayé de le couvrir mais il est mort et moi, j’ai reçu la giclée. Ma guerre était finie...

J’ai passé deux jours et de nuits dans un wagon avec une bouteille d’eau. Evacué sur Cherbourg, pendant un mois, je suis resté à l’hopital. Le plus désagréable est d’avoir participé à toute l’organisation et de manquer l’arrivée dans Paris. C’était ça que je voulais! Plus tard, je suis rentré dans la capitale en ambulance, peu glorieusement.

J’ai été fait compagnon par un général. Je n’étais pas dans la première fournée. Tous les médecins coloniaux ont été faits compagnons avant moi. C’était très saumâtre car j’en avais fait autant qu’eux et que j’étais moi aussi un évadé de France.

Quand j’ai obtenu la croix de l’ordre de la libération, ce fut une reconnaissance.»

Daniel Cordier.


Traduction

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