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Héroïne de la Libération, Suzanne Lefort est décédée

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Publié le mardi 19 août 2014

Engagée dans l'armée d'Afrique en 1943 comme conductrice ambulancière, le lieutenant Suzanne Rouquette

dirigeait le 25e bataillon médical de la 9e DIC (division d'infanterie coloniale) lors du débarquement en Provence.doc Var-matin

La veuve du général Lefort s’est éteinte dimanche à Hyères, soixante-dix ans après son débarquement sur la plage de la Nartelle à Cavalaire, à la tête d’un bataillon d’ambulancières.

Elle avait épousé l'un des héros du Débarquement sur les plages de Provence. Et tout autant que lui, elle en était l'une des héroïnes.

Soixante-dix ans presque jour pour jour après avoir débarqué sur la plage de la Nartelle à Cavalaire, le 20 août 1944, le lieutenant Suzanne Rouquette s'est éteint dimanche matin, à Hyères, la ville où elle épousa en septembre 1945 le général Jacques Lefort, rencontré sur les champs de bataille.

Il était alors le capitaine du 1er bataillon de choc de la première armée française qui participa activement à la libération de Toulon.

Âgée de 102 ans, Suzanne Lefort était Commandeur de la Légion d'honneur, grand croix de l'Ordre national du Mérite et Croix de guerre 1939-1945, avec trois citations, dont deux palmes.

"On aurait donné notre peau pour sauver la France"

Au début des années quarante, elle avait répondu, comme des centaines de jeunes femmes, à l'appel placardé sur les murs d'Alger, invitant les femmes à s'engager «pour libérer un combattant».

Après trois mois de formation - secourisme, conduite et mécanique auto -, elle avait d'abord participé à la campagne de Tunisie.

On lui avait ensuite confié, au sein de la première armée française du général de Lattre de Tassigny, la direction du 25e bataillon médical de la 9e division d'infanterie coloniale (DIC), avec trente conductrices et autant d'ambulancières sous ses ordres.

Dans une interview accordée à Var-matin il y a tout juste dix ans, à l'occasion des célébrations du soixantième anniversaire du Débarquement de Provence, elle avait indiqué qu'elles avaient commencé là, ensemble, «une aventure vraiment exceptionnelle.»

«Les filles étaient toutes volontaires, de tous les âges et de tous les milieux. Il y avait des filles de colonel, de docteur, de colon, une repasseuse, une Juive, une Arabe. On aurait donné notre peau pour sauver la France»,se souvenait-elle (1).

Et c'est bien ce qui faillit lui arriver en novembre 1944.

Grièvement blessée en Alsace

Le lieutenant Rouquette débarque d'abord sur l'île d'Elbe, où elle croise pour la première fois Jacques Lefort, un jeune capitaine des bataillons de choc. Elle le recroisera à Toulon, le jour même de son débarquement à Cavalaire.

Trois mois plus tard, alors qu'elle suivait la remontée des troupes alliées vers le Rhin, Suzanne Lefort fut très grièvement blessée en Alsace et dut être amputée d'une jambe. C'est là qu'elle reçut la Légion d'honneur, couchée sur un brancard. Envoyée en convalescence à Hyères, elle y épousa Jacques Lefort en septembre 1945.

Ils eurent un fils, Jacques-Yves, décédé en 2004, qui devint colonel de l'infanterie de marine parachutiste, et cinq petits-enfants.

"Une femme d'exception"

Suzanne Lefort quitta le service actif en 1947 pour suivre son mari. Il fit une brillante carrière qu'il termina avec le grade de chef de corps d'armée. Il décéda en 1974, peu de temps après son départ en retraite. «Ce fut, disait-elle en 2004, une vie passionnante. Mon mari a fait beaucoup de choses, j'ai pu l'accompagner partout, en Indochine, au Laos, en Algérie.»

«Elle a créé des dispensaires, des léproseries », poursuit aujourd'hui sa petite-fille Isabelle, en évoquant « une femme d'exception, qui n'avait pas froid aux yeux, et qui était un modèle».

Suzanne Lefort-Rouquette fut également très active et disponible dans le milieu associatif, à l'AGPM (association générale de prévoyance militaire), à la Croix-Rouge, à l'ANFOC (association nationale des femmes d'officiers de carrière) et au cercle algérianiste de Toulon notamment.

Ses obsèques auront lieu le jour anniversaire de la libération d'Hyères, jeudi 21 août à 14h15 en l'église Saint-Louis à Hyères, où une foule nombreuse est attendue pour rendre un dernier hommage à cette grande dame. Un détachement de la Légion étrangère lui rendra les honneurs militaires.


1. Suzanne Lefort-Rouquette a raconté ses souvenirs dans un livre publié aux éditions de L'Harmattan: Des ambulancières dans les combats de la Libération - Avec les soldats de la 9e Division d'Infanterie Coloniale.


Traduction

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