H.L. | Publié le 13.08.2014
Jérémie Renier (à droite) est impressionnant dans le rôle d’un ex-légionnaire contraint de s’occuper du fils d’un de ses frères d’armes disparu mystérieusement. | (Les Films Hatari.)
Ils sont amis à la vie à la mort. Une camaraderie virile entre deux légionnaires qui ont survécu à une embuscade en Afghanistan. Le Tchétchène Markov a sauvé son copain français Hamilton, grièvement blessé par des tirs rebelles lors d'une opération non autorisée par la hiérarchie. Ce qui lui vaut d'être rendu à la vie civile sans les honneurs dus à ses campagnes, ni les papiers d'identité qu'il espérait obtenir.
De retour à Paris, Markov tente de s'en sortir dans la clandestinité avec son jeune fils Khadji, qu'il a récupéré dans un centre de séjour pour étrangers venus de l'Est. Pour qu'il puisse travailler légalement, Hamilton lui fait alors don de sa véritable identité, Michael Fernandez. Mais la disparition accidentelle de son camarade tchétchène va contraindre le jeune soldat à prendre en charge lui-même la destinée de l'enfant.
Tout à la fois récit initiatique, réflexion sur le thème de la paternité, de la mort du père et sur la quête d'identité, ce drame d'une belle sobriété permet à la réalisatrice Sarah Leonor, qui s'est inspirée du mythe antique de l'épopée de Gilgamesh, d'aborder avec subtilité la question contemporaine des immigrés sans papiers. Les deux acteurs tchétchènes ont été castés dans leur pays, sur Internet et une audition par Skype, et le jeune Ramzan Idiev se révèle d'un naturel fort convaincant dans le rôle de l'enfant. Quant à Jérémie Renier, qui avait démontré ses capacités de métamorphose en incarnant Claude François dans le biopic « Cloclo », il livre ici une interprétation véritablement impressionnante dans la peau d'un homme tout d'un bloc, montagne de muscles et de certitudes, solitaire sans aucun état d'âme, que les circonstances vont faire évoluer vers l'altruisme et une forme de bienveillance. Les pères de cette trempe ne sont pas légion au cinéma.
Tout à la fois récit initiatique, réflexion sur le thème de la paternité, de la mort du père et sur la quête d'identité, ce drame d'une belle sobriété permet à la réalisatrice Sarah Leonor, qui s'est inspirée du mythe antique de l'épopée de Gilgamesh, d'aborder avec subtilité la question contemporaine des immigrés sans papiers. Les deux acteurs tchétchènes ont été castés dans leur pays, sur Internet et une audition par Skype, et le jeune Ramzan Idiev se révèle d'un naturel fort convaincant dans le rôle de l'enfant. Quant à Jérémie Renier, qui avait démontré ses capacités de métamorphose en incarnant Claude François dans le biopic « Cloclo », il livre ici une interprétation véritablement impressionnante dans la peau d'un homme tout d'un bloc, montagne de muscles et de certitudes, solitaire sans aucun état d'âme, que les circonstances vont faire évoluer vers l'altruisme et une forme de bienveillance. Les pères de cette trempe ne sont pas légion au cinéma.
Drame français de Sarah Leonor, avec Jérémie Renier, Surho Sugaipov, Ramzan Idiev.
Durée : 1 h 47.
Le Parisien