Publié le 30/01/2014
En décembre 2012, un buraliste mazamétain avait été violemment agressé et une partie de sa recette du jour dérobée. Les deux auteurs ont été jugés hier et lourdement condamnés.
Ancien légionnaire, 1,90 m et 90 kg : Attila Csiki, propriétaire du bureau de tabac «Le Jean-Bart», situé dans la rue Assémat-Rives, au centre-ville de Mazamet, aurait eu les moyens de se défendre. D’où le guet-apens dans lequel il est tombé au soir du 29 décembre 2012, rue Saint-Jacques ! En compagnie d’un informateur qui leur avait indiqué «le bon plan», ses deux agresseurs avaient repéré les lieux ; ils avaient même décidé de changer de vêtements une fois leur coup commis et choisi un parking pour procéder au partage du butin. Ils avaient décidé de perpétrer leur agression dans une rue en pente, au moment où, juché sur son vélo, la victime se trouverait en plein effort. Attaquée par-derrière, elle n’a effectivement pas eu le temps de grand chose.
3 ans fermes demandés
Attila Csiki reçoit un violent coup sur la face, au niveau de l’œil droit. Il chute de vélo et se fait rosser copieusement pendant qu’il sent qu’on lui sectionne la banane qui contient papiers, chéquier, carte bancaire et argent (une partie de la recette de la journée dont il vient heureusement de déposer l’essentiel à la banque). Très vite l’enquête s’oriente vers des auteurs issus de la communauté mahoraise de la ville. Mais une certaine omerta règne. L’enquête prend un coup d’accélérateur déterminant grâce à un témoignage enregistré selon la procédure rare de l’anonymat protégé ! Deux Franco-Mahorais sont donc interpellés (et mis en détention provisoire le 23 janvier), puis un troisième, soupçonné d’être celui qui a suggéré le coup et qui en a partagé son butin. Y compris par écrit dans une lettre imprudemment adressée à sa sœur, l’un des deux Mahorais reconnaît plusieurs fois avoir participé à cette opération et avoir même été l’auteur du premier coup ; puis, comme hier à la barre, il minimise cette participation et nie même avoir porté des coups. Quant au second, il nie tout en bloc depuis le début et prétend que seul son casier fait office de pièce à charge (7 condamnations) alors qu’il «se tenait tranquille depuis 5 ans». Mais le témoignage anonyme, celui de son comparse et celui de sa victime l’accablent.
«Mon client a, depuis, une vie totalement bouleversée», a souligné l’avocate du buraliste, qui après 30 jours d’ITT constatés par le médecin légiste (!) a subi deux interventions chirurgicales pour un plancher orbital défoncé. «Des faits d’une exceptionnelle gravité», a dénoncé la vice-procureur. Charlotte Béluet a demandé 3 ans contre l’auteur au casier le plus chargé ; 30 mois dont 12 avec sursis pour son compère ; et la relaxe pour l’instigateur présumé, à défaut d’éléments suffisants. Le tribunal a condamné Mago Saindou à 36 mois de prison dont 6 avec sursis ; Ibrahim Abdourahame à 24 mois dont 6 avec sursis. La relaxe a été prononcée pour le 3e prévenu.
