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Le CRR-FR et le général Eric Margail prêts pour " la prochaine guerre "

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08/10/2013

Avant l'exercice de l'OTAN Steadfast Jazz (lire ici sa présentation), qui se déroulera en Lettonie et en Pologne du 2 au 9 novembre, avant la prise d'alerte NRF (Nato Response Force), le nouveau commandant du Corps de réaction rapide France (CRR-FR), le général de corps d'armée Eric Margail(photo Jessica Génétel en juillet lors de sa prise de commandement) nous a reçu à la Citadelle de Lille pour évoquer l'actualité de son état-major mais aussi sa vision du rôle de l'Alliance Atlantique, la façon de commander une force, de réussir une mission et les évolutions face aux menaces futures. Enrichissant...

- Comment appréhendez-vous votre nouveau commandement, à la veille de l'exercice Steadfast Jazz en Pologne et l'alerte NRF en 2014 ?

" C'est un commandement exigeant, passionnant. Je suis arrivé dans une période particulièrement intense avec la fin de la préparation de l'exercice Steadfast Jazz et la prise d'alerte NRF. "

- En quoi cet exercice de l'OTAN est-il important ?

" C'est un rendez-vous annuel majeur de l'OTAN. Il revêt une grande importance. Il permet de se préparer pendant l'année précédente pour restituer cette préparation avant la prise d'alerte. C'est un processus très sérieux. Il faut avoir une bonne sinon une parfaite maîtrise de tous les processus de commandement d'une force : comprendre ce qui se passe, donc acquérir et analyser ; à partir de là, prendre les décisions qui conviennent aux missions reçues ; puis transformer les décisions en ordres et s'assurer de leur exécution. Cela demande une coordination à tous les niveaux, feux, troisième dimension, logistique... Ce processus assez complexe doit aussi se faire en anticipant sur le problème suivant. Se poser la question what if ? "

- Ressentez-vous une différence avec le commandement d'une brigade comme la 6e brigade légère blindée à Nîmes que vous avez commandée de 2008 à 2010 ?

" La structure est plus importante. De plus grands subordonnés, dont certains sont des alliés (le nouvel adjoint est le général allemand Andreas Berg, ancien commandant de la brigade franco-allemande), travaillent pour le chef. On travaille en anglais avec des procédures OTAN. C'est assez unique. Le travail de brigade n'a donc pas la même ampleur que celui de l'état-major de force mais l'esprit, le processus d'analyse, de prises de décision et d'ordres sont assez similaires. Seulement, plus vous vous trouvez bas dans la hiérarchie, plus le processus décisionnel est rapide. Ici, il y a une différence de tempo dans la production d'ordres. Ce n'est pas plus complexe mais plus important. "

- La manière de commander une force évolue-t-elle ?

" La nouveauté, c'est que tout ça se fait avec une très bonne connaissance et perception de l'environnement et surtout des conséquences sur l'environnement. Cela correspond à une évolution des mentalités et des sociétés.  Aujourd'hui, pour réussir sa mission, il faut bien entendu l'amener à la situation voulue par les politiques. Mais sans tout casser dans ses rangs et dans l'environnement adverse. Il faut envisager le rétablissement de la paix après la crise et le conduire avec à peu près tous les acteurs, ce qui n'était pas toujours le cas dans le passé. Les politiques l'ont intégré : les gens qui ont créé la crise seront des acteurs de la solution durable. Comprendre une crise complexe est donc essentiel. Ça prend un temps considérable, parfois inatteignable. "

- Avec le retrait d'Afghanistan, l'OTAN va-t-elle encore servir à quelque chose, outre la défense collective ?

" Effectivement, l'Afghanistan, ça diminue mais ce n'est pas terminé. Et puis, cette question est contemporaine, vous auriez pu me la poser il y a vingt ans ! Avant 1999 et la KFOR (Kosovo Force). Depuis 1949, le rôle de l'Alliance est de se préparer à des missions de guerre. Elle a assuré pendant un demi-siècle la défense collective. Certaines guerres se gagnent aussi parfois sans se dérouler, on le sait bien. Donc, le but et la pertinence de l'Alliance ne changent pas.

D'un point de vue professionnel, l'OTAN tient un rôle considérable dans l'exigence de la préparation opérationnelle, dans la réflexion doctrinale, dans l'interopérabilité, le lien entre les forces armées. Sur les idées, ça fonctionne dans les deux sens. Je m'en nourris et je nourris le système.

Et puis, j'ai toujours entendu dire lorsqu'une opération se termine, " qu'est-ce qu'on va faire après ? "

- On prépare la prochaine ?

" On se prépare à de nouvelles menaces ou des facteurs nouveaux, à des menaces pérennes aussi. Le cœur du métier évolue dans un temps lent sur l'essentiel des règles pérennes : anticiper, garder sa liberté d'action, marquer un effet, les principes de la guerre de Foch en somme.

Dans des principes et des savoir-faire connus, le travail consiste à intégrer un procédé nouveau d'un adversaire, des technologies, des cadres d'action différents. Ils viennent se greffer au tronc commun de la façon de mener une opération. Ce qui ne change pas tous les quatre matins. "

- Pourriez-vous nous donner un exemple de franche nouveauté ?

" Par exemple, l'utilisation par l'adversaire des téléphones portables, ce qui leur donne une mobilité, une capacité de se renseigner. Ça, c'est un phénomène nouveau qui modifie en profondeur les opérations. "

OL. B.


Traduction

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