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Hélie Denoix de Saint Marc ou l’honneur d’un homme

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Le Mardi 27 août 2013 à 14:52 par dans Témoignage

Le vieux soldat de 91 ans vient de rendre les armes, lundi 26 août, à la Garde-Adhémar, dans la Drôme. Ses obsèques seront célébrées vendredi, à Lyon, par le cardinal Barbarin, en la cathédrale Saint Jean. L’ancien légionnaire est parti à sa manière, sans faire de bruit. Portrait.

Né en 1922 dans une famille d’aristocrates catholiques de la région bordelaise, le jeune Hélie de Saint Marc hésite longtemps entre les ordres monastiques et l’armée. « Je lisais les écrivains du devoir et de l’exaltation » disait-il. En tant fils de héros de la Grande Guerre, c’est l’armée qu’il choisira : « la fraternité des armes me parlait déjà ». En juin 1940, il n’en revient pas de la débâcle infligée à l’armée française. Son père, avocat, fervent lecteur de Charles Maurras, ne manque toutefois pas de saluer les porteurs de l’étoile jaune dans les rues de Bordeaux, en 1942.

 

L'indépendance comme éthique de vie

A cette époque, Hélie entre en résistance, au sein du réseau Jade-Amicol, comme agent de liaison. « J’ai pris conscience que mon rejet de l’occupant participait à un mouvement de vie plus vaste, que c’était une attitude de vie, une éthique qui marquera toute ma vie » racontera-t-il. C’est en cherchant à rejoindre les Forces françaises libres d’Afrique du Nord, en 1943, qu’il est dénoncé, arrêté, puis déporté. L’horreur précède l’honneur. La prison, le transit à Compiègne, puis Buchenwald, ses prisonniers, ses morts. Le camp satellite de Langenstein, enfin. Il gît inconscient dans une baraque qui tient plus de la chambre mortuaire que d’un lieu de vie, quand les Américains le libèrent en avril 1945. Il pèse alors 42 kilos et ne se rappelle plus de son nom.

 

L'honneur de ne jamais avoir abandonné

Hélie de Saint Marc a rencontré la mort. Il ne la craint plus. A 23 ans, il intègre l’école spéciale militaire de Saint Cyr. Ensuite, lieutenant à la Légion, il partira à deux reprises en Indochine. Première désillusion sur les motivations des hommes : un soir son commandant lui ordonne d’abandonner des paysans tonkinois, sûrement à une mort certaine.

Puis arrivent les « évènements » d’Algérie. Saint Marc y est envoyé, sous les ordres du général Massu. En avril 1961, alors commandant par intérim du 1er Régiment Etranger Parachutiste de la légion, il prend partie en faveur des putchistes. Ses hommes le suivront. Il racontera plus tard : « Lorsque j’ai répondu oui au général Challe, acceptant d’entrer dans la rébellion, je n’avais pas prémédité cette décision. Aussi contestable qu’elle puisse paraître aux yeux de certains, elle correspond à une suite logique dans ma propre vie, que je n’ai pas à regretter. […] Trop d’hommes agissent selon la direction du vent. »  Lors de son procès, l’officier expliquera ne pas avoir voulu revivre ce qui s’était produit en Indochine : trahir la parole donnée. Abandonner femmes, enfants et harkis aux mains du FLN.

 

Réussir dans la vie ou réussir sa vie

S’ensuivent alors 10 ans de réclusion criminelle. « Le monastère et la détention sont des expériences similaires. Certes le moine choisit sa condition. L’enfermement peut développer une force intérieure qui peut être plus grande que la violence qui nous est faite. » Un épisode qui prendra fin en 1966, lorsque Georges Pompidou lui accorde sa grâce. Enfin le baroudeur peut poser son paquetage, mener une vie de famille, entamer une carrière dans le civil. Et écrire. Laisser un témoignage, une trace. Pour ne pas oublier. Pour ne pas que l’on oublie.

Toute sa vie, il l’a sublimé dans divers ouvrages. « Toute une vie », « Les champs de braise », « L’Aventure et l’Espérance ». Des livres dans lesquels, loin de se plaindre de la difficulté des expériences vécues, Hélie de Saint Marc a laissé un témoignage d’une vie menée par l’honneur, la foi, la fidélité, le service. Dans une lettre intitulée « Lettre à un jeune de vingt ans », il disait lui-même « qu’il faut savoir, jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière heure, rouler son rocher. » Un rocher sur lequel peut s’appuyer aujourd’hui toute une génération de jeunes. Le symbole d’une vie réussie.


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