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Mali : l’armée française pénètre en terre djihadiste

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26/1/13

Plusieurs contingents de l’armée française ont lancé, vendredi, une offensive éclair dans le nord-ouest du Mali, sur la route de Léré puis de Tombouctou. 

Les djihadistes n’ont pas pu empêcher leur avancée dans cette région voisine de la Mauritanie.

Militaires français et maliens ont pris samedi 26 janvier le contrôle de l’aéroport de Gao

 

« Les Français ? Mais ils ne sont plus là depuis cette nuit ! Ils sont partis au Nord pour… »,  explique, hilare,  ce soldat Malien en poste à Diabali (la ville libérée par lundi dernier par l’armée française,  le point le plus avancé au nord-ouest du Mali tenu par l’armée française),  avant d’être violemment interrompu par l’un de ses supérieurs.  Plus là ? Leur camp est en effet désert. L’offensive est donc lancée. Cette fois, il ne s’agit plus de stopper l’avancée des djihadistes et de sécuriser la ligne de front, mais de libérer le Nord du Mali. Il n’en avait jamais été question à l’Elysée. Et pourtant, c’est bien ce qui arrive ce matin.

Le commandant des forces maliennes en cantonnement à Diabali, le lieutenant colonel Seygou Socoba, interdit tout passage vers le Nord, sur la trace des Français. Des journalistes protestent, en appellent à la liberté de la presse, dénoncent des restrictions à l’accès à l’information. Au même moment, un ministre du gouvernement malien visite les destructions du village. Pas un mot au sujet de l’offensive française.

Soudain, Seyssou Socoba autorise le passage à quelques journalistes. Ils prennent aussitôt la route. Au dernier check-point, un soldat les prévient une dernière fois : «A partir de ce point, vous êtes en terre djihadiste. Les Français sont devant vous. La zone n’est en rien sécurisée. C’est à vos risques et périls ». Les véhicules s’engouffrent sur les traces de l’armée française, sans perdre de temps. Tout le long de la route, aucun signe de résistance apparente, de combat ou d’affrontement.

Finalement, ils les retrouvent à 60 km au nord de Diabali (nord-ouest du Mali). Le convoi est à l’arrêt. Il est composé de dizaines de véhicules blindés et de transports de troupes. Les soldats observent les alentours. Ils attendent l’ordre de reprendre leur marche en avant. Mais l’un de leurs véhicules est enlisé. Sous le soleil, l’attente se prolonge indéfiniment. 

Devant eux, la première rame, celle composée des troupes de contact. Aucune information n’est donnée sur elles. «Nous sommes issus des mêmes unités », confie un militaire français, qui attend, impassible, l’ordre de reprendre la route. «Ne pas descendre des véhicules sans son casque et sa protection balistique», entend-on à la radio.

Les contingents engagés dans cette offensive sont composés d’hommes du 2e et 21e RIMA, du 11e RMA, du 3e RPIMA et de légionnaires. Et en première ligne, des Forces spéciales. Ces hommes sont partis les premiers.

Où vont-ils ? A Léré ! « On doit y dormir ce soir », confie un officier. Et ensuite,  Tombouctou ? « Non, ce n’est pas notre mission ! », répond-il, avec un sourire.

Que pensent-ces soldats de leurs ennemis . « Mais ce sont des tueurs, des pilleurs et des voleurs. C’est simple, il faut les empêcher de nuire », répond un soldat. «Ils vont goûter de mon Famas », répond un autre, «Je me pose pas de question, j’ai signé pour combattre des types  pareils », renchérit un troisième.

Un peu en arrière, une colonne de la Légion Etrangère attend également l’ordre de reprendre la route. La même détermination semble animer ces hommes : « Nous sommes là pour soutenir le Mali dans sa lutte contre le terroriste » dit un officier. A-t-il hâte de se battre ? « Je suis là pour ça. Il faut savoir redouter nos adversaires mais ne pas en avoir peur. Jusqu’à maintenant, ils ont été incapables de nous résister. Ils sont terrifiés par nos armes aériennes ».

De leur côté, les Maliens des villages qui longent la route semblent sidérés par l’avancée des Français. «J’attendais cela depuis le début de la crise, l’année dernière. Je savais que les Français allaient venir, je priais pour cela tous les jours », témoigne l’un d’eux, N’Ga, un vieux pécheur de 70 ans, du village de Dagabouri, à 100 km de Léré. « Quand j’ai vu les premiers contingents passer, tout à l’heure, je n’en revenais ».

C’est donc sûr, ce soir-là, les Français devaient libérer Léré, en pleine zone djihadiste.

Au même moment, à Diabali, les soldats Maliens surveillent le village avec une certaine  nonchalance,  bien loin de ce qui est en train de se jouer plus au Nord.

Encore plus au sud, à Markala, ce sont des troupes burkinabés qui se déploient. Elles occupent le camp duquel sont parties, ce matin même, toutes les unités françaises qui ont percé la ligne de front. Le camp est gardé par deux soldats maliens.  Lorsqu’ils apprennent ce qui est en train de se dérouler, ils tombent dans les bras de l’un et de l’autre :« Nous sommes de Tombouctou, nous allons enfin pouvoir retourner chez nous, dit l’un deux. Léré libéré, Tombouctou sera la prochaine étape. Et au rythme où vont les choses, c’est vraiment pour bientôt. » D’après des sources militaires maliennes, les Français auraient effectivement quitté  Léré samedi 26 janvier dans la matinée en direction de Tombouctou où la situation est critique, des habitants indiquant être privés d'eau et d'électricité depuis trois jours.

Par ailleurs, soldats français et maliens ont pris samedi le contrôle de l'aéroport et du pont Wabary près de Gao, un des principaux bations des islamistes dans le Nord du Mali dont un groupe, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a annoncé au même moment vouloir "négocier la libération" d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal ;  détenu deuis deux mois.

Parallèlement, une colonne de soldats et blindés tchadiens stationnés au Niger a quitté Niamey pour se diriger vers Ouallam, près de la frontière avec le Mali, où est déjà cantonné un contingent nigérien. Tchadiens et Nigériens sont censés rejoindre Gao, à moins de trois heures de route de la frontière.

LAURENT LARCHER

Traduction

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