09 Mai 2012
Les gendarmes mobiles d'Argentan viennent de rentrer d'une mission de trois mois en Guyane. | DR
Préparation de la mission
Comme à chaque arrivée en Guyane, le choc thermique, culturel et le dépaysement sont au rendez-vous. Après la perception des lots forêts (sac à dos, hamac, moustiquaires, coupe-coupe, rations de combat et packs d'eau minérale), les Argentanais partent quatre jours en stage d'aguerrissement en forêt profonde. Puis sont formés à la conduite de quad et de pirogues, « les anecdotes ne manquent pas sous des trombes d'eau qui nous ont mis dans le bain », raconte le capitaine Gilles Doris, commandant l'escadron : chutes, simulation d'abordage de pirogues de clandestins, sauvetage sur le fleuve, cris d'animaux durant la nuit...
L'escadron partout en Guyane
La mission principale « Harpie » est de porter un coup d'arrêt à l'orpaillage illégal (recherche d'or). Elle est complétée par d'autres missions de sécurité, ce qui fait que de la ville spatiale de Kourou jusqu'à Cayenne, en passant par Iracoubo, Macouria ou Régina, l'unité est éclatée. De nombreuses arrestations d'étrangers en situation irrégulière et des saisies de marchandises transportés illégalement ponctuent le quotidien. « C'est dans des conditions spartiates que nous avons traqué ce trafic qui impacte aussi l'environnement » poursuit le capitaine Doris.
Les Argentanais se sont également installés sur les deux axes de Guyane, reliant le Suriname et le Brésil (contrôle des personnes, véhicules et marchandises), ainsi que le long des fleuves, pour renforcer les brigades côtières.
Une expérience inoubliable...
Ces différentes opérations menées par les gendarmes du 23/3 se sont inscrites dans un schéma mettant en oeuvre divers services de l'État (forces armées de Guyane, police de l'air et des frontières, ONF, douanes). « Les modes d'action et le transport sur le terrain rendu difficile par les axes et les conditions climatiques, ont été riches d'expériences pour les plus jeunes. L'aguerrissement des troupes passe par des missions de ce type », constate Gille Doris, par ailleurs ravi de voir que « ces opérations ont réduit durablement l'activité des orpailleurs illégaux (garimpeiros) qui représente une atteinte forte, tant à la souveraineté nationale qu'aux populations, mais aussi aux ressources du sous-sol de la Guyane ». Ce phénomène entretient une délinquance violente, alimentant une économie souterraine préjudiciable aux intérêts économiques du département.
Pas de blessé grave
Hormis les effets du climat sur l'organisme et la papillonite (fortes démangeaisons produites par les aiguilles des ailes de certains papillons) qui a impacté le détachement d'Iracoubo, l'unité n'a pas eu à déplorer de blessé grave. L'escadron a effectué une cérémonie militaire en mémoire du gendarme Frédérick Françoise, décédé le 18 mars 2006, lors d'une intervention en Guyane. Après avoir admiré le vol de qualification de la fusée Vega à Kourou, les gendarmes du 23/3 sont rentrés en métropole. C'est auprès de leurs familles qu'ils se reposent de ce déplacement « bien rempli ».