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Friedrich Glauser raconte «La Légion étrangère»

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Par Etienne Dumont . Le 30.11.2012

Friedrich Glauser. Une vie ravagée de marginal, en dépit de ses succès populaires.
Image: DR 

Sa vie est un roman. Mort le soir de ses noces, en 1938, Friedrich Glauser aura tout fait au cours d’une vie brûlée. Une existence finalement courante, dans cette Suisse qu’on dit si frileuse. La marginalité devait de se montrer extrême, chez nous, au début du XXe siècle. Avec ici, tout de même, une originalité. L’écrivain aura été, de son vivant, un auteur populaire.

Mais commençons par le début de cette trajectoire, dont les Editions Zoé donnent aujourd’hui un reflet, dans la mesure où «La Légion étrangère» constitue un récit autobiographique. Glauser est né à Vienne en 1896. Il a fait partie des rares jeunes auteurs helvétiques à se frotter aux dadaïstes de Zurich. Le jeune homme est vite tombé dans la drogue, ce qui restait original à l’époque. D’où des larcins. Des emprisonnements. Des dépressions. Des tentatives de suicide. Un cycle infernal.

Deux ans d’ennui

En 1921, Glauser entre à la Légion étrangère à Strasbourg. Le grand saut, ou ce qu’il croit tel. Il y passera deux ans. C’est la base d’un de ses romans, «Gourrama». «La Légion étrangère», qui restait inédit en français, en constitue l’envers biographique. Il n’y a rien là de sensationnel, alors même que la Légion faisait alors l’objet de multiples films d’aventures. La trame de ce livre très court, c’est l’ennui. Un ennui constant. Dispensé de marches pour raison de santé, l’Alémanique sera muté dans ce qu’on peut appeler l’administration. Il va y trafiquer sur les fournitures. On ne se refait pas.

Glauser va parler des autres soldats, aussi dépourvus de pittoresque que lui. Son dernier chapitre s’intitule «Une fin peu romantique». Il se fait définitivement réformer. «On m’a démobilisé, avec cinq francs pour le voyage et un billet jusqu’à la frontière belge.»

Un thé mortel

Nous sommes en 1923. La suite se révélera plus pittoresque. Il va presque tout arriver à Glauser. Même le succès. Il y aura bien sûr aussi d’autres internements. En 1933, il croisera ainsi Robert Walser à l’hôpital de la Waldau. La seule différence par rapport à l’autre «maudit» suisse, c’est que l’écriture va jouer pour Glauser un rôle croissant, et non décroissant. Influencé par Simenon, Glauser va donner des polars, dont la vedette s’appelle l’inspecteur Studer. D’excellents livres, un peu troubles, dont l’un, «Matto regiert», se déroule dans une maison psychiatrique.

De cette époque, Zoé reprend parallèlement «Le thé des trois vieilles dames», situé à Genève. Il y a là des morts suspectes, un professeur morphinomane et de la magie noire. Il ne s’agit pas d’un chef-d’œuvre. Loin de là. C’est pourtant une pièce importante du puzzle Glauser. Si importante qu’il existe de cet ouvrage deux traductions différentes en français. Zoé reprend celle du regretté Daniel Renaud, l’homme à qui Genève doit les lectures de textes littéraires inédits, chaque mercredi, aux Grottes.

Au cinéma

En 1938, Glauser meurt donc, en Italie. Une partie de son œuvre reste inédite, dont ce «Thé des trois vieilles dames», qui sortira en 1940. L’homme vient alors de recevoir le plus grand titre de gloire possible à l’époque. «L’inspecteur Studer» a été transposé au cinéma en 1939 par Leopold Lindtberg, avec Heinrich Gretler et la toute jeune Annemarie Blanc. Un succès triomphal. «Matto regiert» se verra adapté dans la foulée, quelques années plus tard.

Pratique

«Légion étrangère» de Friedrich Glauser, Mini Zoé, 55 pages. «Le thé des trois vieilles dames», aux Editions Zoé 252 pages.

(TDG)

Traduction

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