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Gabin, oh Gabin

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 Jean Gabin dans La Bandera, de Julien Duvivier, 1935.

On aurait tendance à l'oublier et Orange Cinégéants nous le rappelle tous les vendredis du mois de juil­let : avant de devenir le patriarche qui jacte l'Audiard comme il respire, Jean Gabin fut, à 30 ans, une vraie bombe sexuelle. Gueule de boxeur et charme animal : Belmondo et Delon réunis avant la lettre.

Dans les années 1930, il enchaîne les chefs-d'œuvre, irrésistible avec sa gueule de métallo et, suivant les rôles, sa casquette de prolétaire, son pantalon militaire ou son képi de légionnaire assassin qui fuit son destin. La Bandera (Julien Duvivier, 1935), La Belle Equipe (Duvivier encore, 1936), Pépé le Moko (Duvivier, toujours) et Gueule d'amour (Grémillon, 1937) : rien que du pur, du dur où il a toujours sa scène de colère, où il se défoule sur un mur, un meuble, ou – exceptionnellement – une femme. Dans La Bête humaine (Renoir, 1938), il est même un Brando avant l'heure, sans tramway mais avec une loco.

Oppressé par la fatalité ouvrière, la fatigue du pauvre qui a du mal à garder le front haut, il a toujours la classe… sociale. Brunes fatales – Mireille Balin, Viviane Romance – ou blondes douces – Michèle Morgan –, elles craquaient toutes pour cet homme bouillonnant dont le regard était trop bleu espoir pour ne pas finir la gueule sur le trottoir. Et les garces précipitaient le mouvement… Comme Mireille Balin dans Gueule d'amour, qui rejette le personnage joué par Gabin en raison de ses origines, une fois qu'il a quitté son bel uniforme.

C'est dans ce mélo qui tranchait pour l'époque, et qui n'a pas vieilli à cause de sa force documentaire, que Grémillon imposa Gabin comme figure romantique du cinéma français. En revoyant le film, on voit bien que le naturel de l'ex-vedette de caf'conc' était, pour l'époque, le même que celui de Belmondo dans A bout de souffle : d'une totale modernité. Après guerre, où Gabin avait montré que sa virilité et son courage n'étaient pas que du cinoche, il revint, mais ce n'était plus une gueule d'amour. La casquette ? Au vestiaire. Le képi ? Fini. Dans Pour l'amour du ciel (Luigi Zampa, 1949), petite incursion dans le cinéma italien, il joue un… industriel. Mais déjà mort et se battant pour obtenir son paradis : toujours la beauté du condamné.

Guillemette Odicino

Télérama n° 3206

Traduction

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