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Dans les coulisses de la Légion

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Édition du 27 03 2011

© Didier Rumeau

Les engagés volontaires en formation au 4e Régiment Étranger n’intégrent véritablement la Légion qu’au terme de deux jours de marche après 5 semaines d’instruction. Nous avons marché avec eux.

De passage à Castelnaudary pour une inspection générale de trois jours, le général de brigade Alain Bouquin, « Comle » (commandant la Légion étrangère) est présent le second jour de marche de cette promotion de 43 hommes, le mercredi 23. Il bourre sa pipe et discute avec le chef de corps, le colonel Mistral, qui a lui aussi enfilé ses Rangers. Nous sommes à la ferme de Bel Air, sur la commune de Puginier.

Sérénité après une longue nuit. Bel Air est l’une des quatre fermes d’instruction isolées à la campagne, dans lesquelles les jeunes recrues passent un mois pour « développer la rusticité, la cohésion, la marche au pas, les bases du combat d’infanterie ». Des témoignages de recrues dénonçant du harcèlement et diverses violences ont été rapportées dans les médias. Ce matin-là, aucune trace d’agressivité ou de peur. Le général a passé la soirée sous la tente à discuter avec les soldats, et même si la nuit fut courte, entrecoupée de tours de garde, et que la fatigue se lit déjà sur les visages l’ambiance matinale est sereine : sur ce terrain de 68 hectares à l’abri des regards on se prépare après les 35 à 40 kilomètres de la veille à remettre ça pour 20 kilomètres.

De Corée et de Manhattan. Les engagés volontaires savent qu’ils sont à 20 km de l’intégration et donc d’une nouvelle vie. Deux Coréens, un Américain de Manhattan, un Sénégalais, des accents de l’Est et personne ne vocifère. On se croirait au départ d’une randonnée de haute montagne : on est concentré, silencieux.
Le chef de section, le lieutenant Sirjacobs, à la tête de la 2e section de la 1re compagnie a concocté un itinéraire de 22 km : Puginier-Tréville-Issel-Saint-Papoul- Saint- Martin- Lalande-Castelnaudary. Il est 7 h 30, les officiers ont déjeuné à l’ancienne : jus de chaussette dans un bol et croissant. La troupe s’affaire, fait ses paquetages. 7 h 40, le cortège complété par des légionnaires plus anciens et un aumônier protestant venus soutenir les jeunes, s’engouffre dans la forêt.
Dès le départ, une des recrues souffre du genou gauche. Un « ancien » l’accompagnera tout le long, et le colonel s’enquerra de son état au fil des 5 h 30 de marche. « Notre souci, c’est que paradoxalement, les recrues mentent pour masquer une défaillance et continuer. Ici on ne simulera pas pour se défiler...» constate le colonel Mistral.
 
Assis en rangs. A Saint-Papoul le peloton s’accorde une pause d’une heure pour se restaurer. En quatre semaines d’instruction, les futurs légionnaires ont déjà appris à ne pas s’éparpiller : assis en rangs, face à face sur trois rangées, ils ouvrent leurs boîtes de ration individuelle d’exercice. Pas un bruit. « Maintenant, ils iront tous jusqu’au bout » confie le colonel Denis Mistral : « Ils savent qu’ils ont fait le plus dur ».
 
Sprint final. La cadence s’accélère effectivement dans les derniers kilomètres, le peloton s’étire, les visages sont tirés, la fatigue se fait ressentir, tout comme les ampoules, inévitables. En deux jours ça fera 60 kilomètres de marche...
Arrivé au château des Cheminières, le protocole reprend le dessus. Les sous-officiers, le colonel et le général prennent de l’avance pour constituer une haie d’honneur. Les engagés volontaires se regroupent pour entrer au quartier, avec ce pas lent accompagné d’un chant caractéristique de la Légion.
 
Tous en tongs. L’émotion est palpable : pas d’effusion, mais la retenue de ceux qui ont réussi un pari physique et une chorégraphie parfaite. « A l’issue, ordre de chausser ses tongs et d’aérer un maximum les pieds, vérifications d’éventuelles blessures » rapporte le lieutenant Sirjacobs au colonel, qui est déjà passé à autre chose.
Le 29 mars, ces 43 hommes recevront leur « képi blanc ». Cette fois ça ne sera pas dans un village du Lauragais, mais à Aubagne, au cœur de la Légion. Ou se poursuivra leur parcours du combattant... dans 12 semaines.

J. Y.


Traduction

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