AALEME

Légionnaire toujours...

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1896

Lettre de Madagascar

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Le Messager de l'Ouest. Journal de l'arrondissement de Sidi-Bel-Abbès. 010196

L'ordre est donné d'avancer. Nous descendons la côte. Là c'est le moment le plus critique : les balles font une musique infernale. Je cours à une dizaine de pas en avant de la section : la terre est labourée de projectiles autour de moi.

Nous mettons baïonnette au canon. A 150 mètres les Hovas n'ont pas encore lâché pied. Un large fossé nous arrête, je saute ; je m'enfonce jusqu'au ventre.

Heureusement, je suis devant un talus de un mètre cinquante de hauteur.

Moi, qui faisais dans mon régiment le désespoir du Capitaine chargé des exercices physiques, j'ai l'ait un rétablissement sur les poignées et me voila en haut.

Les sections suivent, l'ennemi ne peut plus tirer ; nous sommes dans un angle-mord, aussi il bat en retraite !


Nous arrivons sur la crête et le poursuivons de nos salves. Nous en tuons beaucoup. Le combat commence dès lors de tous les côtés.

Notre artillerie s'installe (l'artillerie Hovas tire toujours) et l'action est dans toute son intensité.

Nous, (la légion) nous continuons notre mouvement de droite mais au bout de 2 heures de poursuite, nous ne pouvons plus faire des feux, faute de combattants, et nous obliquons à gauche pour nous rapprocher du lieu du combat. La voix du canon nous guide. Jamais je n'ai vu un terrain aussi accidenté, coupé en ravin, les passages enchevêtrés de ronces et d'épines, les rizières submergées. L'ennemi a tout l'ait pour entraver notre marche. Aussi nous n'avançons que doucement.

.l'ai omis de dire que les 3 premières compagnies avaient, mises sac à terre dès le début, pour monter à l'assaut. Sans cela nous ne serions pas arrivés si vite. Vers midi,  nous revenons sur le théâtre de l'action. Les tirailleurs font des feux de salve, sous un feu
d'artillerie Hovas.

Beaucoup d'obus éclatent. Heureusement que les troupes sont masquées par des rochers; néanmoins il y. a un caporal tué et un homme blessé par les éclats.

Le bataillon reçoit l'ordre de nouveau de se rapporter à droite faire un mouvement enveloppant. Je ne sais pas comment on peut marcher. Depuis S heures en route, sans rien dans le fusil (avec peu de mal).

Nous marchons machinalement, à travers des villages, des ruisseaux, des haies, des champs, des rizières. Vers 2 heures nous arrivons sur un mamelon d'où nous apercevons Tananarive.

Quel cri de soulagement !

Le combat est fixé et nous revenons à 4 kilomètres en arrière pour aller au bivouac.

Mais nos sacs ne sont pas là lin lieutenant part avec 50 mulets les chercher. Il revient à 11 heures du soir et nous pouvons nous coucher vers minuit.

Heureusement que, pendant la marche en avant, j'avais été fouiller un viliage, étant en patrouille avec 3 hommes, et j'ai pu rapporter, faute de prisonniers, 2 oies, 2 dindes, une douzaine de gros poulets, 5 ou 6 petits, et un cochon moyen.

Dès lors, en attendant les sacs et tentes, nous avons mis les volailles à la broche.

Cette journée sera gravée dans ma mémoire.

(A Suivre )


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