AALEME

Légionnaire toujours...

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size

La Légion étrangère - Récits militaires par M. ROGER DE BEAUVOIR. Illustrations de M. DOLDIER.

Envoyer

Le Monde Illustré - 01/12/1888

 

(Voir les numéros 1649, 1651 et 1652.)

Quand les légionnaires vendent leurs effets pour boire, « ils les payent sur le ventre» selon la pittoresque expression consacrée, c'est-à-dire qu'ils remboursent sur leur ration; à cette condition, ils ne passent pas devant le conseil de guerre, et ils préfèrent cela.


S'ils se volent entre eux, les chefs ne se mêlent pas de l'affaire; ils sont jugés par l'escouade ou la compagnie, et l'on peut croire que 1?. justice des camarades n'est pas tendre.

Les officiers sont bons et humains, autant que possible; ils savent le parti que l'on peut tirer de pareils hommes mais il leur faut une main de fer.


Quant à la pénalité pour désertion en présence de l'ennemi, il n'y a ni grâce, ni merci; le code militaire est appliqué dans toute sa rigueur.

Ceux qui, par exemple, sont passés à l'ennemi, pendant la campagne du Tonkin, espérant un gracieux accueilles Pavillons noirs, ont été cruellement déçus et ont dû regretter même les procédés expéditifs de la cour martiale.

A ce sujet, un officier supérieur qui a fait toute l'expédition racontait ceci:

Un jour, à Hué, on aperçut au loin quelque chose comme une vaste épave descendant le fleuve; on ne distinguait au-dessus de l'eau qu'un amas informe çà et là coupé de taches rouges; à mesure que cette masse approchait et que les objets devenaient plus perceptibles, les spectateurs éprouvaient une angoisse profonde; les taches rouges semblaient être des pantalons de soldat, l'épave flottante était un radeau qui,'chose étrange, suivait doucement le lit de l'eau, sans qu'on remarquât à bord le moindre conducteur.

On se jeta dans les "barbues et l'on se porta à sa rencontre.


Et alors, on vit, étendus sur le radeau, Les cadavres de sept légionnaires déserteurs, affreusement mutilés.
Deux perches étalent plantées, réunies à leur extrémité par une ficelle dans laquelle étaient enfilés les nez, les langues, les oreilles de ces malheureux. C'était ainsi que les barbares les renvoyaient.

***

Assure, les vivres et marcher avec eux,vous obtiendrez tout!

Ceci est une maxime du général de Négrier qui les connaît bien pour les avoir conduits partout où il y a à combattre.

Il est vrai qu'avec un tel homme, qui a le don d'électriser une armée, où n'irait-on pas? que ne ferait-on pas?


L'affaire du Chott- Tigri en est un exemple:

Le colonel de Négrier avait formé, à la légion, une- compagnie franche, compoée de soldats les plus détermines.

Une section de cette compagnie avait été détachée sous les ordres du lieutenant Massone pour accompagner la mission topographique du capitaine je Castries.

Cette mission, qui allait achever un travail entre Aïn-bel-Khélil et le Chott-Tigri, était escorée par deux compagnies de la légion, onze chasseurs d'Afrique et dix goumiers, sous le commandement du capitaine Barbier.

Lorsque ce dernier se vit attaqué dans le bas-fond du Chott-Tigri par quelques milliers d'Arabes, voulant gagner une position sur la lisière du Chott, il chargea de l'arrière-garde les vingt-trois hommes de la section Massone. Tous ces braves se nrent tuer avec leur officier. Celui-ci tomba frappé de cinq balles et de six coups de sabre.

Barbier reconstitua alors l'arrière-garde avec une de ses compagnies, mais, à son tour, il fut cerné et tué.
On retrouva plus tard son corps qui portait la trace de seize blessures et d'une infâme mutilation; la tête était séparée du tronc. Le vaillant officier avait reçu neuf balles et sept coups de sabre. Son cadavre ainsi que celui du lieutenant Massone furent enveloppés dans des toiles de tente et dirigés sur Ain-bel-Khelil où on les enterra. (A suivre.)


Traduction

aa
 

Visiteurs

mod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_countermod_vvisit_counter
mod_vvisit_counterAujourd'hui1532
mod_vvisit_counterHier2652
mod_vvisit_counterCette semaine8201
mod_vvisit_counterSemaine dernière24288
mod_vvisit_counterCe mois94751
mod_vvisit_counterMois dernier347580
mod_vvisit_counterDepuis le 11/11/0919834180

Qui est en ligne ?

Nous avons 1509 invités en ligne

Statistiques

Membres : 17
Contenu : 14344
Affiche le nombre de clics des articles : 42452528
You are here PRESSE XIX° 1888 La Légion étrangère - Récits militaires par M. ROGER DE BEAUVOIR. Illustrations de M. DOLDIER.