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L'armée française face au défi du recrutement après les attentats

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"Aujourd'hui on a passé les tests physiques, apparemment ce que j'ai fait n'est pas terrible mais bon, j'espère que ça va aller pour le reste", raconte Armelle, les joues rosies par l'effort.

A 19 ans, la jeune Versaillaise participe en cette fin juillet aux tests d'évaluation organisés par l'armée de terre au Fort Neuf de Vincennes avec l'espoir de devenir un jour contrôleur aérien au sein de la Grande Muette.

Comme elle, une trentaine de jeunes âgés de 17 ans à 29 ans - 21 ans en moyenne - ont passé deux jours dans cette base située dans l'est de Paris qui abrite l'un des cinq groupements de recrutement et de sélection (GRS) de France.

Au programme, épreuves sportives, tests psychotechniques, visite médicale et entretien de motivation. A l'issue de ces 48h où leur profil est passé au crible, les jeunes candidats seront dirigés en fonction de leurs résultats et des postes à pourvoir vers la formation qui leur correspondra le mieux.

L'enjeu du recrutement est de taille pour l'armée de terre, propulsée en première ligne depuis les attentats djihadistes de janvier qui ont débouché sur l'opération Sentinelle - 7.000 soldats chargés de surveiller les lieux sensibles de France.

Au total, 11.000 militaires supplémentaires vont être recrutés sur deux ans, 5.000 en 2015 et 6.000 en 2016, ce qui conforte la place de l'armée comme quatrième recruteur du pays.

Il s'agit "d'une année exceptionnelle pour le recrutement", souligne le général Frédéric Blachon, responsable du recrutement de l'armée de terre. "Il faut remonter cinq ans en arrière pour retrouver la même quantité de jeunes à recruter".

Conséquence de l'opération Sentinelle, qui a marqué un tournant pour une armée de terre davantage habituée aux opérations extérieures qu'intérieures, le soldat français de 2015 se doit d'être polyvalent.

"Le soldat qui est au Mali, vous allez le retrouver en train de protéger ses concitoyens sous la Tour Eiffel à Paris ou en province", explique le général. "Il doit être capable très rapidement de basculer d'un système où on va lui demander d'être capable de contrôler une zone à un dispositif dans lequel il va être totalement mêlé à la population avec les restrictions que ça peut demander en matière d'ouverture du feu".

Bonne image de l'armée

Face au nombre accru de personnes à recruter, l'armée de terre a mis en place une machine de communication : compte Twitter suivi par plusieurs milliers de personnes, clip vidéo diffusé à la télévision et au cinéma, site internet, affiches, et une équipe chargée jour et nuit de répondre aux questions de potentielles futures recrues sur les réseaux sociaux.

A quoi s'ajoutent les traditionnels Cirfa (Centre d'information et de recrutement des forces armées), point de contact avec l'armée inévitable pour tout candidat.

L'an dernier, 130.000 personnes y ont rempli un formulaire de contact, signe de l'intérêt porté à l'armée française.

Selon un sondage BVA publié en mai, 80% des Français ont une bonne image de l'armée, soit cinq points de plus qu'en 2014 et 42% des parents conseilleraient à leurs enfants de s'engager.

Au-delà du goût de l'aventure ou de la cohésion du groupe, nombre de jeunes "ont compris que l'armée était l'une des dernières institutions à pouvoir former sans exiger au départ une expérience", souligne-t-on à l'armée. "Nous les prenons comme ils sont, et l'expérience c'est nous qui la leur donnons".

Mais malgré ses efforts, les métiers à pourvoir restent méconnus et l'armée peine à recruter des mécaniciens, des informaticiens ou encore des linguistes.

Onze mille personnes supplémentaires à recruter en deux ans mais pas question pour autant de revoir à la baisse les critères de sélection, souligne-t-on à la Défense.

"Jamais on ne descendra sous un certain seuil", dit le général Blachon. "On préfèrera ne prendre personne plutôt que de prendre quelqu'un en qui on n'a pas totalement confiance".

"Les Français ne comprendraient pas que l'on puisse confier des armes à des gens qui ne sont pas fiables."

Plan B

L'armée peut compter sur la direction de la protection et de la sécurité et de la Défense (DPSD) pour étudier les profils des candidats, avec une vigilance accrue depuis la révélation de cas d'anciens militaires présents dans les filières djihadistes.

"Les quelques anciens militaires qui sont partis dans les filières djihadistes sont des individus qui n'ont bien souvent passé que quelques semaines dans l'institution et ont été remerciés pour cause d'instabilité ou d'inadaptation à la vie militaire", a déclaré en mars le directeur de la DSPD, le général Jean-François Hogard. "Il existe dans l'armée une période d'essai de six mois au cours de laquelle l'individu et la hiérarchie peuvent rompre leur contrat à tout moment."

"Aucun de ceux qui sont partis (rejoindre les rangs djihadistes NDLR) n'a reçu de formation pointue - par exemple d'artificier ou de tireur d'élite", a-t-il ajouté. "Il y a, dans le personnel d'active, quelques cas que nous suivons".

L'armée doit également faire face au sentiment de frustration qui peut naître chez les candidats "recalés" aux tests de recrutement. Mohamed Merah, l'auteur des tueries de Montauban et de Toulouse en mars 2012, avait tenté à deux reprises de s'engager dans l'armée, d'abord au sein de l'armée de terre puis dans la Légion étrangère.

Plus récemment, l'un des auteurs présumés d'un projet d'attentat dans le sud de la France, visant l'institution militaire, était un ancien militaire réformé de la Marine.

"Notre rôle est de gérer cette déception : ils ont l'envie de servir, nous devons les recevoir pour leur dire qu'on peut rebondir ailleurs, nous y sommes très rattachés", souligne la colonel Laurence, chef département évaluation et information du GRS d'Ile-de-France et Outre-mer.

Jean-Jacques a, lui, prévu un plan B. Ce Parisien de 19 ans rêve de "servir pays et protéger la France" et de rejoindre le 8e régiment de parachutisme d'infanterie de marine (RPIMa). Mais en cas d'échec lors de sa formation, il tentera sa chance chez les pompiers.


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