09.06.2015
Ca y est, nous sommes enfin à pied d’œuvre ! Nous avons quitté la borne de Trijonction samedi et progressons désormais vers la Borne n°1. Petit retour sur la semaine écoulée…
Nous sommes partis de Cayenne en temps et en heure pour Maripasoula. Là, nous avons perdu deux heures à rassembler matériel et carburant pour une partie de l'équipe civile. Cela étant, à 12h30, nous étions sur l'eau. Comme nous sommes encore en saison des pluies, le niveau des eaux est élevé et nous avons passé la plupart des sauts sans les apercevoir. Nous avons dû juste effectuer une rupture de charge à Antecume Pata.
Les expéditions du passé choisissaient plus souvent la saison sèche. En l'absence de moteur, le courant des hautes eaux était le plus souvent un obstacle. Et il fallait affronter les pluies, synonymes de maladies et de difficultés plus grandes, y compris pour se ravitailler. Notre logique est différente et pour le moment couronnée de succès. Mais peut-être sommes nous en train de manger notre pain blanc et aurons nous à affronter les pentes des Tumuc Humac sous des averses torrentielles...
Le scénario s'est modifié dans la Warémapane. Dès l'entrée, il a fallu scier un tronc, et nous avons au total péniblement fait 5 km en 2h30, avec six ou sept chablis à déblayer, sans compter les frondaisons à émonder pour passer, etc…
La marche d'approche de la Trijonction a duré deux jours et elle a été assez dure. Nous avons eu droit aux pentes raides, transformées en piste de luge (avec obstacles) par la pluie. La progression a été un peu lente au départ, tout le monde devait trouver son rythme, notamment nos amis journalistes qui ont beaucoup peiné au début. Pour une entrée en matière, c'était assez réussi...
Puis, retour au bivouac et tâches habituelles : se laver, préparer son repas, organiser ses affaires pour la nuit, réorganiser ce qui est nécessaire dans le sac afin d'avoir tout sous la main demain. Nous commençons à sentir la saison des pluies : très grosses pluies dans la nuit de vendredi. De toute manière, dès que la nuit tombe, il n'y a plus grand-chose à faire à part prendre ses notes et surtout se reposer pour être dispo à 5h le lendemain.
William, le botaniste, me dit avoir trouvé la végétation locale très intéressante. Nous comparons ses relevés avec les observations de Edinho, le mateiro brésilien. Le légionnaire Alvaro est aussi très calé en plantes, si bien que les échanges entre tous sont permanents et riches.
Tout le monde cependant mesure désormais l'ampleur de notre défi. Il va falloir beaucoup nous accrocher pour suivre le rythme prévu par le tableau de marche...