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2014




Légion étrangère, la remise du képi blanc

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Ainsi va le monde !

vendredi 21 novembre 2014
Arc de Triomphe, 28 octobre, en présence du Comle (4e RE) 
 Vendredi prochain, se déroulera à Couiza (Aude) une remise de képis blancs. Ce sera la 19ème de l'année qui en comptera 21. Celles-ci sont organisées dans le département de résidence du 4ème Régiment étranger (RE), l'Aude, dans des départements limitrophes mais aussi plus lointains : Pyrénées-Atlantiques (Saint-Jean-de-Luz, le 16 avril), Alpes-Maritimes (Mandelieu-la Napoule, le 5 juillet), Paris (le 28 octobre).
Après quatre semaines d'instruction passées dans l'une des trois fermes du régiment et au terme d'une marche de cinquante kilomètres, 40 à 60 légionnaires reçoivent lors de cette cérémonie leur képi blanc. Un telle section d'engagés volontaires compte habituellement une trentaine de nationalités. L'âge moyen de ces hommes est de 23,5 ans. A l'issue de trois autres mois de formation, ces néo-légionnaires rejoignent leur régiment d'affectation. Généralement, en métropole. Préalablement, ces hommes ont émis trois choix. 80%  obtiennent satisfaction (1er choix). Problème propre à la Légion et ses 146 nationalités : viser à l'équilibre de celles-ci dans les régiments.
A Couiza le 28 novembre, le président du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de l'Aude (par ailleurs maire de la commune) offrira une ambulance au régiment, destinée à l'instruction des auxiliaires sanitaires de la Légion étrangère.

Entre Vienne et Berlin, 1914 dans le monde germanique

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Par Laurent Bury | jeu 20 Novembre 2014

Même si la presse se gausse du nouvel opéra que doit construire à Berlin l’architecte Hoffmann (Ludwig, hélas, par Josef), le genre lyrique se porte fort bien dans le monde germanique en 1914.

Wagner ou Schönberg ?

Comme partout ailleurs, l’événement lyrique du début de l’année est la création de l’ultime opéra de Wagner qui échappe enfin à l’exclusivité bayreuthienne. « La première représentation de Parsifal à l’Opéra-Royal de Berlin a été marquée par l’essai d’un nouvel engin destiné à fournir les quatre sons graves de cloches que l’on pourrait appeler le carillon du Montsalvat […]. Au théâtre, l’effet scénique exige que l’on ait l’illusion des cloches sonnant du haut de la couple du temple et dont les sons semblent se rapprocher de plus en plus à mesure que les personnages avancent vers le sanctuaire ; le piano devient donc alors un regrettable pis aller. On ne dit pas si l’expérience tentée à Berlin a complètement réussi ». Un autre article paru dans la presse française nous apprend que « La salle présentait un aspect inaccoutumé : les loges d’avant-scène avaient été remplacées par une décoration architecturale représentant le vestibule d’une église romane. L’orchestre était invisible ». Même ferveur à Vienne, où l’on prévoit une triple distribution pour assurer des représentations nombreuses. Des voix discordantes se font pourtant entendre et, selon le Börsen Kurier, « Parsifal vient trop tard, et trouve une génération qui s’est dégoûtée du pathos de Wagner ; il trouve un nouveau mouvement religieux, non plus contemplatif, mais tragique ; il trouve une évolution musicale qui depuis quelque temps suit une nouvelle voie et qui ressent doublement ce qu’il y a de sénile et de faible dans Parsifal ».

Parsifal à Berlin © DR

L’année 1914 voit en effet s’affirmer une esthétique musicale radicalement différente. « A l’un des derniers concerts du Gewandhaus de Leipzig, une symphonie de M. Arnold Schönberg intitulée ‘Kammersinfonie’ a été exécutée sous la direction de M. Arthur Nikisch. Une violente opposition s’est élevée contre le nouvel ouvrage, mais l’auteur a eu aussi pour lui un assez grand nombre de partisans », nous apprend Le Ménestrel en janvier. Cette musique-là n’inspire que sarcasmes au Monde artiste, qui ironise ouvertement : « Le compositeur viennois Arnold Schönberg, l’auteur acclamé de l’admirable sextuor, op. 4, Nuit transfigurée, d’une beauté musicale incontestable, vient de subir une violente attaque de futurisme de laquelle il est peu probable qu’il puisse jamais se remettre complètement. L’intéressant malade a dirigé, au dernier concert du Queen’s Hall de Londres, Cinq pièces symphoniques, œuvre de sa nouvelle manière, qui a épouvanté par son incohérence tous les assistants. L’état d’Arnold Schönberg inspire à ses amis et à ses admirateurs de vives inquiétudes ». Four colossal pour ce que la presse française appelle « la secte futuriste », mais une rumeur  retiendra l’attention des amateurs d’opéra : « On dit que M. Arnold Schönberg travaille en ce moment à un drame lyrique en six tableaux, d’après Seraphita, de Balzac ». Si le premier des Quatre Lieder op. 22, composée en octobre 1913, s’intitule bien « Seraphita », il ne semble pas que le compositeur ait jamais envisagé un opéra du même nom.

Pléthore de créations

En dehors de cette avant-garde extrême, le monde lyrique est dominé par le courant post-wagnérien, en commençant par les œuvres du propres fils du maître de Bayreuth. « M. Siegfried Wagner vient de terminer un nouvel opéra, le Roi des Païens. On ne sait encore ni à quelle époque, ni sur quel théâtre aura lieu la première représentation ». Neuvième de ses dix-huit opéras, Der Heidenkönig ne sera en fait jamais joué du vivant du compositeur ; la création n’eut lieu qu’en 1933, à Cologne. « Deux petits ouvrages de M. Siegfried Wagner viennent d’avoir leur première audition dans la ville de Hambourg qui fut hospitalière pour deux des opéras du compositeur ; c’est d’abord un morceau de concert pour flûte et petit orchestre, puis une pièce vocale qui paraît d’actualité aux approches du mardi-gras : la Ballade de la crêpe grasse et dodue. Quel dommage que Richard Wagner ne puisse entendre les œuvres de son fils ! » Il n’est cependant pas certain que le père aurait apprécié Das Märchen vom dicken fetten Pfannekuchen

Siegfried Wagner avait étudié la composition avec Engelbert Humperdinck, qui livre en 1914 son avant-dernier opéra, Les Vivandières, « comédie musicale patriotique » créée le 10 mai à Cologne évoquant les amours d’une Alsacienne et d’un Prussien pendant les guerres napoléoniennes. « L’ouvrage nouveau a reçu bon accueil, mais, comme paroles et musique, n’a pas entièrement répondu à l’attente du public ».

Le succès sourit en revanche à un tout jeune homme qui compose cette année-là deux opéras en un acte. Violanta et Der Ring des Polycrates ne seront créés qu’en 1916, mais on peut d’ores-et-déjà l’affirmer, « un musicien prodigieux est né. Il s’appelle Erich Wolfgang Korngold, il est âgé de dix-sept ans […]. Korngold, qui porte comme Mozart le prénom de Wolfgang, est un enfant très gai, très heureux de vivre. Il n’a rien de ce qui caractérise ces malheureux phénomènes, pauvres êtres dont les qualités surchauffées dans les forceries, ne produisent que des œuvres vieillottes et maladives. Il a la jeunesse de Mozart, sa précocité, son heureux caractère. Fassent les dieux qu’il en ait le génie ».

En 1914, l’opéra germanique semble plus vivant que jamais, comme le souligne Le Monde Artiste. « Ce serait une erreur que de croire que les compositeurs français sont les seuls qui travaillent ; les Allemands, leurs émules, ne s’endorment pas, et chaque jour voit éclore, dans une ville d’Outre-Rhin, une œuvre nouvelle. En voici quelques exemples. Le Deutsche Opernhaus de Berlin représentera, dans les premiers jours de cette année, la Mandragôle, du compositeur Ignatz Waghalter, livret de Paul Eger, intendant du théâtre de Darmstadt. A l’Opéra de Leipzig figurent au programme : un drame lyrique en trois actes, la Dernière Aventure de Don Juan, de Franz Cramer, directeur du Mozarteum de Salzbourg [Don Juans letztes Abenteuer opéra de Paul Graener, créé le 11 juin 1914 à Leipzig] ; l’Attente, le dernier ouvrage du compositeur en ce moment si discuté : Arnold Schönberg [en réalité, Erwartung attendra encore dix ans avant d’être créé…]. Eugen d’Albert ne se repose pas non plus. Il travaille sur le livret que lui ont fourni Les Feld et M. de Levetzow. Titre de l’ouvrage : La Légion étrangère !! Et nous ne parlons pas des compositeurs dont les opéras sont depuis déjà pas mal de temps commencés. S’il nous arrive de discuter le mérite de l’école allemande, nous ne saurions en tout cas dénier à ses représentants une remarquable ardeur au travail ».

Victoire des femmes ?

Richard Strauss n’est pas le seul compositeur à avoir épousé une cantatrice : c’est aussi le cas de Felix Weingartner, dont l’opéra Caïn et Abel est créé en mai à Darmstadt. « Sur le désir exprimé par le grand-duc de Hesse, M. Weingartner dirigera lui-même son œuvre, dont le principal rôle féminin sera chanté par la femme du compositeur, Mme Lucille Marcell ». Cette mezzo-soprano était en fait la troisième des cinq épouses qu’eut le chef d’orchestre et compositeur allemand, auteur d’une dizaine d’opéras. « Caïn et Abel est sans nul doute la partition la plus complète que nous devions à M. Félix Weingartner. Bien qu’étant d’extrême richesse, l’orchestre n’y dément jamais son caractère d’accompagnement et permet aux chanteurs de faire valoir la noble ligne mélodique qui se conforme toujours strictement à l’action dramatique. L’interprétation a été de tout premier ordre. La femme du compositeur, Mme Marcelle de Weingartner, était chargée du rôle principal, la poétique Ada, qui convient à souhait aux qualités vocales surprenantes de cette belle artiste et à son tempérament lyrique ». Et l’on annonce au passage que l’ouvrage a été traduit en français en vue de sa création à Bruxelles la saison suivante. On s’en doute, cette création n’aura jamais lieu.

Le 1er avril voir la création à Vienne de Notre Dame, de Franz Schmidt. Les dames sont d’ailleurs très actives dans le domaine de l’opéra, qu’il s’agisse du livret ou de la partition. Au Volksoper de Vienne, on donne Marioara, opéra en trois actes de George Cosmovici (1859-1927), « dont le poème est dû à Carmen Sylva, pseudonyme ordinaire de la reine de Roumanie […] A part son premier acte, le livret est un peu pâle et sans grand intérêt ; la musique, au contraire, est bien venue. Un journal prétend que ‘le succès est dû en grande partie au bon vouloir des spectateurs, parmi lesquels se trouvaient nombre de représentants de la colonie roumaine’ ». Succès complet, en revanche, pour une compositrice : « Au Théâtre-Municipal de Hambourg vient d’avoir lieu la première représentation de Daniel dans la fosse aux lions, opéra en quatre tableaux de Mme Arthur Nikisch, femme du célèbre kapellmeister et directeur de l’Opéra de Leipzig. L’œuvre a été bien accueillie et Mme Nikisch a été l’objet de plusieurs rappels ». Soprano d’origine belge, Amélie Nikisch rédigea également le livret de l’opéra Aebelö, créé à Berlin en 1915.

Pourtant, à Berlin, Leo Fall donne une nouvelle opérette, Jung-England, qui tourne en dérision le combat des suffragettes anglaises. L’opérette occupe une part importante de la vie musicale, et l’on fête en ce début d’année 1914 le quarantième anniversaire d’un titre emblématique, La Chauve-souris de Strauss, créée en avril 1874 au Theater an der Wien. Le même théâtre vient de donner en janvier Endlich allein (« Enfin seuls », repris en 1930 sous le titre Schön ist die Welt) de Franz Lehar : « L’ouvrage, dont la partition est d’une facture assez compliquée, a été accueilli par les applaudissements qui constituent un grand succès ». « Très grand succès.  La meilleure œuvre peut-être de Lehar », n’hésite pas à affirmer Le Monde Artiste. « Vienne, qui fait une si prodigieuse consommation d’opérettes, n’est pas près de manquer de nourriture sous ce rapport ». Parmi « celles dont on annonce la prochaine apparition sur les diverses scènes spéciales de la capitale », on trouve, au milieu des titres d’Oscar Strauss et Emerich Kalmann, « L’Hirondelle, trois actes, paroles de MM. Wilchelm et Reichert, musique de M. Giacomo Puccini » [mais la création de La Rondine sera repoussée jusqu’en 1917 et aura lieu à Monte-Carlo].

Festivals anciens et nouveaux

Les festivals de l’été 1914 sont aussi au cœur des préoccupations. Du 22 juillet au 20 août, Bayreuth proposera cinq représentations du Vaisseau fantôme, sept de Parsifal et deux Rings complets, dirigés par Karl Muck, Michel Balling et Siegfried Wagner. Le déroulement est néanmoins perturbé. Le 1er août, alors que la guerre n’est pas encore mondiale, ni même européenne, on apprend que ces représentations risquent fort d’être annulées : « Aux dernières nouvelles, on laisse prévoir la suspension des représentations wagnériennes de Bayreuth, la plupart des musiciens de l’orchestre étant sujets autrichiens et se trouvant par suite rappelés sous les drapeaux. Curieuse conséquence de la guerre austro-serbe ». Bayreuth est loin de connaître la paix totale puisque 1914 est l’année du procès intenté par Isolde Beidler, fille de Cosima Wagner, qui souhaite être reconnue comme fille de Wagner et non de Hans von Bülow. Malgré tout, Wagner est plus que jamais le héros national. « La maison Wahnfried a l’intention de léguer au peuple allemand l’Opéra de Bayreuth et tous les biens qui en dépendent : la villa Wahnfried, avec tous les trésors et tous les souvenirs qu’elle renferme et les fonds de représentations de Bayreuth, qui sont fort considérables. Le Bayreuth de Richard Wagner, ajoute son fils, appartient au peuple allemand, et les héritiers de Wahnfried le lui rendront avec joie. Telle est notre réponse aux injures de ceux qui nous accusent d’avarice ».

Les filles du Rhin à Bayreuth en 1914 © DR

En Autriche, c’est Mozart qu’on fête. « Du 10 au 22 août 1914, un festival Mozart sera donné à Salzbourg. On jouera trois fois Don Juan avec une interprétation comprenant MM. Forsell, Karl Braun, Mmes Gadsky, Lilli Lehmann et Geraldine Farrar. On jouera deux fois l’Enlèvement au sérail avec des chanteurs de l’Opéra de Vienne. M. Muck aura la direction de ces représentations, et aussi celle d’un concert. M. Arthur Nikisch conduira l’orchestre pour deux autres concerts. Le festival comportera, en outre, l’audition de deux messes. Le 11 août, le nouveau Mozart-Haus (Maison Mozart) sera inauguré. A cette occasion, deux ouvrages de dimensions restreintes, Bastien et Bastienne et les Petits Riens, seront exécutés en plein air » Programme officiel communiqué dans le numéro du 28 février ».  La distribution suscite des commentaires : « une remarque curieuse a été faite, c’est que, parmi les interprètes de Don Juan, il n’y a que Mme Lehmann qui chantera le rôle de Donna Anna, qui soit allemande. Les autres artistes appartiennent à toutes les nationalités : Forsell, le protagoniste, est suédois ; Mme Gadski, Donna Elvira, est polonaise ; Mlle Farrar, Zerlina, est américaine ; MacCormack, Don Ottavio, est irlandais, et Segurola, Leporello, est espagnol ».

A Salzbourg, on donnera Orphée de Gluck, en plein air : « Ces représentations auront lieu dans les dépendances du château de Mirabell. Le tableau des Champs-Elysées sera l’objet de dispositions spécifiques qui en feront une sorte de ‘Scène de mystères’. […] En ces temps où les transformations de la chorégraphie occupent, parfois bien en vain, tant de cerveaux [pique contre les Ballets Russes ?], beaucoup de personnes s’intéresseront à la ‘scène de mystères’ d’Orphée, et ce pourra être assurément quelque chose de significatif et de très curieux, s’il s’agit d’une pantomime bien réglée et empreinte d’une véritable beauté plastique présentée dans un superbe cadre naturel ». Preuve que la mise en scène avait déjà commencé à s’imposer à l’opéra…

Même si le festival prévu à Salzbourg fut annulé, l’Allemagne et l’Autriche comptent parmi les rares pays où le déclenchement de la guerre n’interrompra pas les représentations d’opéra. Au printemps 1914, « On s’occupe déjà de la semaine musicale projetée à Vienne pour l’époque de mai 1915. En dehors des ouvrages de jeunes compositeurs dont le choix n’est pas encore arrêté, les œuvres choisies sont : Iphigénie en Aulide, de Gluck, Le Grillon du foyer, de M. Goldmark, et La Chauve-Souris, de Johann Strauss ». Par ailleurs, « L’opéra nouveau de M. Max [von] Schillings, Monna Lisa, sera représenté pour la première fois le 1er novembre prochain au théâtre royal de Stuttgart. Quelques jours après, l’ouvrage sera donné à l’Opéra de Vienne, avec Mme Jeritza dans le rôle de Monna Lisa, et ensuite à Hambourg ». Cette dernière création n'aura finalement lieu qu'en septembre 1915.


Le service militaire adapté et l’établissement public d’insertion de la défense : à rationaliser

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Le 20 novembre 2014


Parmi les nombreux dispositifs d’insertion socioprofessionnelle des jeunes [1], 2 organismes assurant une mission sensiblement identique méritent d’être mis en évidence en vue de montrer l’opportunité d’une nécessaire rationalisation permettant non seulement de réaliser des économies de fonctionnement et d’investissement mais aussi de recentrer les militaires vers leur cœur de métier :

  • Le service militaire adapté (SMA) : créé en 1961 face à l’urgence sociale aux Antilles (graves émeutes en décembre 1959 de la jeunesse frappée par un chômage endémique), dispositif qui s’est étendu progressivement aux autres DOM-COM en raison notamment de problèmes similaires,
  • l’établissement public d’insertion de la défense (EPIDe) : créé par ordonnance du 2 août 2005 suite au discours de politique générale du Premier ministre qui s’était déclaré favorable à la transposition sur le territoire métropolitain du savoir-faire du SMA en matière d’insertion professionnelle.

Ces décisions se sont concrétisées par un rattachement ministériel différencié des 2 organismes qui est le suivant :

  • le SMA est rattaché au ministère des outre-mer (MIOM) avec une gouvernance assurée par un conseil consultatif composé de représentants des ministères du Travail (commission nationale de la certification professionnelle, délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle), des Affaires sociales et de la Santé (agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances), de l’outre-mer (agence de l’outre-mer pour la mobilité, délégué général à l’outre-mer, général commandant le SMA (COMSMA)) et de la Défense (état-major des armées - EMA) ;
  • l’EPIDe est sous la triple tutelle des ministères :
    • du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du dialogue social,
    • de la Ville, de la Jeunesse et des Sports,
    • de la Défense (MINDEF).

Les objectifs des 2 organismes sont sensiblement identiques

Leur mission est de garantir l’insertion socioprofessionnelle des stagiaires à partir d’une formation leur permettant d’acquérir un savoir et un savoir-faire (attribution de brevets et de qualifications), un savoir-vivre (assimilation aux règles de vie en collectivité), un savoir-être (valorisation du dépassement de soi), un savoir-donner (participation à des missions d’aide aux populations locales sur le territoire national et à l’étranger en ce qui concerne le SMA) à partir d’un accompagnement social individuel pour régler les difficultés passagères et construire un projet d’avenir.

Le public concerné par ces 2 organismes est sensiblement identique reposant sur la base du volontariat [2], ces organismes sont ouverts aux jeunes Français ou étrangers (EPIDe), sous réserve d’être en situation régulière et d’avoir une autorisation de travail, âgés entre 17 et 26 ans (SMA) et 16 et 25 ans [3] (EPIDe), sans qualification professionnelle, sans emploi, en situation de retard ou d’échec scolaires, voire en risque de marginalisation. La socialisation, l’orientation, la formation et l’emploi sont assurés dans le cadre d’internat (nourri et logé gratuitement, port d’un uniforme visant à éliminer toute discrimination sociale) reposant sur une discipline et un règlement intérieur stricts. Les cellules de base encadrées (sections pour le SMA et classes pour l’EPIDe) ont des effectifs réduits (entre 15 et 25 personnes en moyenne), permettant de donner aux stagiaires les meilleures chances de réussite à leur projet pédagogique. Le montant des indemnités versées aux stagiaires est sensiblement identique : SMA : 340 euros mensuels et EPIDe : 210 euros mensuels avec une prime mensuelle de 90 euros en fin de contrat ; de même pour les cursus : SMA : cursus long = entre 8 et 12 mois pour les volontaires sans diplôme et cursus court = 6 mois pour les volontaires détenteurs de CAP ou BEP et EPIDe : contrats allant de 6 à 12 mois pouvant être portés à 24 mois.

Les formations générales (à l’exception de la formation militaire donnée le 1er mois par le SMA) ont un socle commun : éducation physique et sanitaire, remise à niveau scolaire (avec l’obtention du certificat de formation générale) assurée par le personnel de l’Éducation nationale, formation aux gestes de premiers secours (PSC1 et CSST), sensibilisation à la sécurité routière incluant la préparation au permis de conduire (code de la route pour l’EPIDe, obtention du brevet de conduite militaire pour le SMA), éducation civique et cours d’informatique.

La nature des formations professionnelles sont sensiblement identiques : métiers du bâtiment, des travaux publics, de la terre et de la mer, de la mécanique et de la maintennace industrielle, de la sécurité, de la restauration, du tertiaire, du tourisme, du sport, du transport, des services d’aide à la personne et aux entreprises, de la logistique en adéquation avec le projet professionnel des stagiaires mais aussi afin de répondre aux besoins des entreprises et des filières qui recrutent. Ces formations « débouchent sur des formations pré-qualifiantes et qualifiantes [4] grâce à des dispositifs s’appuyant sur des contrats et conventions de partenariat passés avec les régions, les opérateurs et organismes financeurs, ou encore les centres de formation public et privé (solution développée par l’EPIDe) – le SMA privilégiant la formation en régie. Ces formations sont complétées par des périodes de stage en entreprise. »

Le déploiement des sites de ces 2 organismes est relativement différent :

  • le SMA dispose d’un nombre de sites à grande capacité d’accueil (plusieurs centaines de places) : Martinique (1), Guadeloupe (1), Saint Martin (1), La Réunion (3), Nouvelle Calédonie (2), Polynésie française (3), Mayotte (1),
  • l’EPIDe dispose actuellement de 18 emprises [5] pouvant accueillir 60 à 180 stagiaires environ et dont une partie est constituée d’anciennes casernes ; ces implantations lui ont été soit cédées, soit accordées au titre d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT) gratuitement par différents ministères [6], soit transférées à la société 2IDE (filiale de la caisse des dépôts et consignations) qui, après avoir financé les travaux de rénovation, les loue à l’EPIDe ; cependant, en 2014, l’EPIDe confronté à des problèmes budgétaires soulignés par un rapport de la Cour des comptes, envisagerait l’abandon de 4 centres [7] principalement situés dans des zones rurales.

Mais l’organisation de ces 2 organismes est très différente

  • le SMA est articulé à partir d’un état-major (Paris) et de formations organisées sur le mode militaire [8] : régiments et bataillons regroupant entre 250 à 700 stagiaires et engerbant une compagnie de commandement, de formation professionnelle et de logistique (CCFPL) regroupant l’état-major et les services, et des compagnies de formation professionnelle (CFP) constituées de sections :
    • RSMA de Martinique basé au Lamentin,
    • RSMA de Guadeloupe basé sur le camp de la Jaille (Pointe-à-Pitre) auquel s’ajoute le détachement de Saint-Martin qui devrait évoluer vers une structure de bataillon,
    • RSMA de Guyane basé sur 2 sites : Saint Jean du Maroni et Cayenne,
    • RSMA de La Réunion basé sur 3 sites : Saint-Pierre, Saint-Denis et la Plaine des Caffres,
    • Bataillon du SMA de Mayotte basé a Combani,
    • RSMA de Polynésie française basé sur 3 sites : Tahiti, les Marquises, et les Australes,
    • RSMA de Nouvelle Calédonie basé sur 2 sites : Koumac et Koné,
    • détachement du SMA de Périgueux qui forme les EVSMA, les cadres en charge du recrutement, de la formation et de l’insertion (commandants d’unités et chefs de section) et quelques volontaires originaires des DOM-COM pour une poursuite de qualification professionnelle ;
  • l’EPIDe est articulé à partir d’une direction générale basée à Paris et de 18 centres de défense 2éme chance qui sont articulés sur une structure répartie en 3 services : recrutement et insertion professionnelle, formations (enseignement général, sport, informatique) et des classes dans lesquelles vivent les stagiaires avec des référents et des tuteurs, auxquels viennent s’ajouter les postes administratifs, les moniteurs-accompagnateurs et les chargés de l’accompagnement psycho-social.

Le coût de formation des stagiaires est sensiblement équivalent entre les 2 organismes : entre 30.000 et 40.000 euros par an dont plus de 66% de RCS. Cependant, le MINDEF contribue gratuitement au fonctionnement du SMA à travers le détachement de cadres militaires, le soutien médical du service de santé des armées, l’expertise du service infrastructures de la défense, le soutien administratif et logistique du service du commissariat des armées (audit, paiement de la solde des militaires détachés, cession d’effets d’habillement…). La contrepartie est la participation du SMA à des activités effectuées dans un cadre militaire (formation initiale militaire des stagiaires (1 mois), cérémonies militaires et interventions humanitaires (séisme d’Haïti, cyclone Olie, épidémie de chikungunya…)) qui représentent environ 30% de la totalité du cycle de formation des stagiaires.

Les moyens humains consacrés à ces 2 organismes sont les suivants :

  • pour le SMA : pour une population d’environ 5.500 volontaires stagiaires (objectif en 2016 : 6.000), un encadrement d’environ 800 personnels dont un peu plus de 500 officiers et sous-officiers détachés du MINDEF [9], 10% de civils, auxquels s’ajoutent des personnels à statut militaire recrutés en interne sous réserve qu’ils détiennent un diplôme (BEP, CAT et BAC) dans une spécialité existante au SMA :
    • des engagés volontaires du SMA (EVSMA) [10] comme moniteur technique et éducateur pour une durée maximum de 8 ans et qui sont des chefs de filière de formation professionnelle placés sous les ordres d’un chef de section responsable du pôle de formation,
    • des volontaires techniciens (VTSMA) [11] comme aide moniteur, avec des contrats de 12 mois renouvelé 4 fois,
  • pour l’EPIDe : pour une population d’environ 2.000 stagiaires, un encadrement d’environ 950 EPT en 2010 dont une grande partie sont des anciens militaires recrutés comme contractuels de droit public, ainsi que des personnels civils (fonctionnaires détachés, agents sous contrat) auxquels s’ajoutent des volontaires du service civique (période de 6 mois : 46 en 2013) et des élèves polytechniciens en stage lors de leur 1ère année de formation qui participent à la prise en charge quotidienne des stagiaires et sont intégrés dans leur parcours pédagogique.

Les financements de ces 2 organismes sont relativement différents :
- / pour le SMA : pour l’année 2013, le budget consolidé qui ne relève pas du MINDEF s’élevait à 211,9 millions d’euros, dont près des 2/3 tiers en RCS. Si les ressources financières proviennent essentiellement du P138/BOP SMA, de nombreux acteurs apportent leur contribution de manière significative, notamment au niveau local : fonds de concours européens (FEDER et FSE) qui représentent environ 24% des dépenses d’investissement et de fonctionnement, collectivités territoriales (Conseils départemental et régional,…), et les entreprises (taxe d’apprentissage,…) ;

  • pour l’EPIDe : contrairement à son appellation, cet organisme ne reçoit aucun financement du MINDEF ; ses financements qui sont d’environ 80 millions d’euros par an, sont décomposés comme suit :
    • subventions étatiques : 84% dont la mission « Emploi » (environ 47 millions d’euros) et la mission « Ville et Logement » (environ 24 millions d’euros),
    • fonds social européen (FSE) : 12% (environ 10 millions d’euros),
    • autres ressources dont mécénat, philanthropie, taxe d’apprentissage : 4%.

Les résultats des 2 organismes mettent en évidence que le taux de stagiaires sortants de façon positive (sont par exemple considérées comme des « sorties positives » : la signature d’un contrat de travail, d’un contrat d’apprentissage, d’un contrat aidé, ou encore l’inscription dans un dispositif de formation de droit commun) est sensiblement identique (entre 70 et 80% des populations).

Conclusion

L’analyse présentée supra met en évidence une redondance entre le SMA et l’EPIDe en termes de missions et de moyens.

Alors que les interventions des forces armées en OPEX connaissent un rythme soutenu depuis plusieurs années, l’objectif est de recentrer les militaires sur leur cœur de métier en déchargeant le MINDEF d’une mission de réinsertion socioprofessionnelle qui ne rentre pas dans son périmètre fonctionnel. À titre d’exemple, l’association « Jeunes en équipes de travail » (JET) [12] créée en 1986 à l’initiative du garde des Sceaux et du ministre de la Défense de l’époque, a été dissoute en 2004. C’est ainsi que les postes budgétaires relatifs aux ressources humaines militaires consacrées au SMA mériteraient d’être réorientées vers les unités opérationnelles, notamment les forces spéciales [13].

Ainsi, il convient de regrouper les missions et activités du SMA et de l’EPIDe au sein d’un seul organisme civil accueillant des jeunes de nationalité française et étrangère en situation régulière.

En vue de diminuer le coût de la formation professionnelle, doit être privilégiée l’externalisation des stages en adéquation avec, non seulement les objectifs des stagiaires, mais aussi la demande des entreprises. Cette formation professionnelle pourrait être étendue aux métiers de la sécurité civile (interventions de secours, d’assistance à personnes et de lutte contre les périls, sinistres, risques naturels et technologiques…) et des armées (stages de préparation militaire élémentaire et supérieure), offrant ainsi l’avantage de faire face à des problèmes de recrutement comme pour les sapeurs pompiers volontaires et l’armée de terre.

En ce qui concerne l’encadrement des jeunes de cet organisme et en vue de diminuer le poids des RCS, doit être privilégiée la ressource des anciens militaires qui ont un savoir-faire reconnu dans ce domaine, que ce soient des Français ou des étrangers (Légion étrangère), permettant de suppléer le détachement par le MINDEF des officiers et sous-officiers d’active au SMA (affectés de métropole avec familles pour une durée moyenne de 3 ans) et le recrutement des EVSMA et des VTSMA. En effet, le montant des RCS de ces derniers est plus important que celui des personnels recrutés sous contrat public. En outre, cette solution devrait permettre la reconversion des retraités militaires tout en privilégiant le recrutement local en ce qui concerne l’outre-mer.

De plus, compte tenu du coût important du poste de dépenses « infrastructures », il est tout à fait possible de développer des contrats de partenariat public-privé en ce qui concerne la rénovation et l’exploitation des centres. À ce titre, il convient de privilégier des structures à grande capacité d’accueil et de diminuer le volume des personnels affectés aux tâches de soutien. Enfin, le financement de cet organisme devrait être le plus large possible : État, mécénat, fonds européens, mais aussi collectivités territoriales…

La tutelle de cet organisme devrait être assurée par le ministère chargé de la lutte contre le chômage des jeunes (Travail) avec la participation des ministères chargés de la lutte contre leur exclusion (Affaires sociales et Ville, Éducation nationale et Jeunesse) et la délinquance (Justice) tout en associant le MIOM en ce qui concerne l’outre-mer.

Ce dispositif doit aussi permettre aux stagiaires sous statut civil de participer à des actions d’assistance et de secours aux populations dans le cadre d’opérations de sécurité civile (notamment les luttes contre les catastrophes naturelles) sur le territoire national et à l’étranger sous réserve de leur définir un statut juridique pour ce type d’intervention.


[1] Contrats d’apprentissage, de professionnalisation, unique d’insertion, d’accompagnement dans l’emploi, initiative emploi, d’insertion dans la vie sociale, d’autonomie au bénéfice des jeunes issus des quartiers dits « politique de la ville »….

[2] Les stagiaires sont recrutés grâce à un réseau de partenaires prescripteurs composé de Pôle emploi, des Missions locales d’insertion et de différents acteurs spécialisés du monde associatif.

[3] Le dispositif mis en place par la loi du 26 décembre 2011 permet de proposer aux mineurs délinquants âgés de 16 à 18 ans, à titre d’alternative à une peine d’incarcération et sur la base du volontariat, d’accomplir un contrat de service.

[4] Plusieurs niveaux de formation sont dispensés : le niveau préprofessionnel et d’insertion (Attestation de formation professionnelle du ministère du Travail), le niveau pré-certifiant (UV, UC, CCP, SSIAP, FIMO, FCOS, CACES, etc.) et le niveau certifiant (CAP, CAPA ou titre professionnel).

[5] Alençon (61), Belfort (90), Bordeaux (33), Bourges-Osmoy (23), Brétigny-sur-Orge (91), Douai (59), Combrée (49), Doullens (60), Lanrodec (22), Meyzieu (69), Langres (52), Margny-lès-Compiègne (60), Marseille (13), Montry (77), Saint-Quentin (02), Strasbourg (59), Velet (71).

[6] En outre, le MINDEF a apporté son soutien en cédant à titre gratuit différents équipements pour un montant de plusieurs milliers d’euros.

[7] Velet : 60 places, Langres : 75 places, Lanrodec : 90, Montry : 150 places.

[8] Ces formations qui portent les traditions d’unités d’infanterie et d’artillerie de marine, sont placées sous commandement des commandants supérieurs des forces armées (COMSUP) des DOM-COM dans le cadre de leur entraînement militaire et de leur participation à des plans que ces autorités militaires mettent en œuvre à la demande des préfets (sécurités civile et intérieure, soutien à l’action de l’État au profit des populations).

[9] Les rémunérations et les charges sociales sont à la charge du MIOM. 

[10] Avant leur affectation, ils reçoivent une formation de 6 mois déclinée en 2 parties : militaire d’encadrement et pédagogique de moniteur. La rémunération dépend du DOM-COM d’affectation, du grade, de la situation familiale et de la durée des services. La solde de base pour les 6 premiers mois, en métropole est de 1.325,5 euros net mensuels.

[11] Solde entre entre 900 et 1.600 euros selon le DOM-COM d’affectation et l’ancienneté.

[12] Cette association avait pour mission d’organiser des stages de rupture de 4 mois à l’intention de jeunes délinquants de nationalité française ou étrangère en situation régulière (5.800 jeunes entre 1986 et 2004) dans le cadre d’un aménagement de leur peine d’emprisonnement visant à les préparer à leur réinsertion sociale et professionnelle ; elle disposait de 5 centres (Agnetz - 60, Barraux - 38, Boissy-Saint-Léger - 94, et Vigeant - 86 et Lasouchére - 43) ; sans statut militaire et encadrés par des militaires d’active volontaires à la charge du MINDEF (36 EPT par an), des éducateurs, et des formateurs techniques sous contrat de l’association, ils recevaient une formation générale et faisaient des travaux d’utilité collective en internat.

[13] Alors que la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 prévoit de renforcer le commandement des opérations spéciales (COS) pour faire passer ses effectifs de 3.000 à 4.000 militaires, 3 sénateurs estiment en 2014 que ce ne sera pas le cas.


Reportage sur les légionnaires du 2° REI en Centrafrique

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Ne désarmez pas les gendarmes !

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13 nov. 2014

Monsieur le ministre, il ne faut pas désarmer les gendarmes mobiles !

La mort regrettable et très douloureuse d’un jeune homme de 21 ans, le 26 octobre 2014, à 2 heures du matin, à Sivens dans le Tarn, sur le site d’un projet de barrage - dont on ne sait pas s’il était à ce moment-là parmi les manifestants violents ou non, mais dont on a appris par son autopsie qu’il était à ce moment-là fortement alcoolisé - doit être considéré pour ce qu’elle est : un accident exceptionnel et parfaitement imprévisible.

Tout d’abord parce que la grenade «offensive» (OF) utilisée n’est pas «une arme de guerre». Par une curieuse malice de langage, c’est la grenade dite «défensive» qui est mortelle, du fait de la dispersion de nombreux éclats lors de son explosion. C’est elle qui est en effet une «arme de guerre».

La grenade «offensive», utilisée couramment par la gendarmerie depuis 65 ans, n’a jamais fait un seul mort jusqu’à ce jour funeste du 26-10-2014. Elle peut donc être considérée comme très sûre ! 

Sous réserve des conclusions des enquêtes en cours, l’emploi de cette OF s’est faite dans les règles prévues par les textes légaux et réglementaires. Et le lancement «bras cassé» est de type réglementaire. 

Dans l’émotion soulevée par ce décès, vous avez, monsieur le Ministre, décidé de suspendre l’usage de ces OF. Très bien ! C’était une juste mesure d’apaisement. 

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis. 

Les groupuscules anarchistes et violents se sont saisis de ce prétexte pour semer le désordre dans plusieurs grandes ville et pour casser tout ce qui peut l’être en disant que c’est leur façon (bien à eux) de pleurer un camarade.  

Il est de votre devoir de maintenir l’ordre public aussi bien à Sivens qu’à Lyon, Marseille, Nantes,Paris, Rennes, Rouen ou Toulouse. Et vous ne pouvez pas le faire en maintenant désarmés nos gendarmes !

Car, dans ces manifestations violentes, de plus en plus fréquentes, autorisées ou non, le plus souvent les grenades lacrymogènes ne suffisent pas. Et si les gendarmes ne disposent pas d’ OF, le corps à corps devient inévitable, et beaucoup plus dangereux, aussi bien pour les forces de l’ordre que pour les casseurs, d’ailleurs.

Vous savez sans doute, monsieur le Ministre, que l’excellence de la Gendarmerie Française en matière de maintien de l’ordre tient d’une part à la qualité et à l'entraînement de nos gendarmes mobiles, mais aussi à cette doctrine qui nous est propre en France de tout faire pour éviter, dans ces manifestations, ces mortels corps à corps. Et le moyen pratique de cette doctrine, ce sont ces OF, précisément !

Donc, aussi longtemps que des moyens de substitution fiables et testés en vraie grandeur ne seront pas disponibles, nous vous demandons, monsieur le Ministre, de lever votre suspension.

Nous vous adressons cette demande pressante au nom de toute la communauté des gendarmes. De leurs amis. De leurs familles. Mais aussi de tous ceux qui, dans la société civile, veulent légitimement être protégés, demandent que la force reste à la loi, et que jamais des petits groupes de casseurs violents ne puissent occuper quelque portion de l’espace public que ce soit. 

Monsieur le Ministre, l’opinion vous regarde. Et les gendarmes, comme déjà souvent dans l’histoire sont votre bras armé le plus sûr. Ne le désarmez pas !

 

Signé : 

 

«L’Essor de la Gendarmerie Nationale» et «L’Union nationale du Personnel en Retraite de la Gendarmerie (UNPRG)»


L’idée de créer une légion étrangère russe refait surface

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Publié le : mercredi 12 novembre

En avril 2003, lors d’un déplacement à Minsk (Biélorussie), le ministre russe de la Défense d’alors, Sergueï Ivanov, évoqua l’idée d’un recrutement de ressortissants étrangers par les forces armées de son pays, comme l’avait suggéré quelques mois plus tôt, Boris Nemtov, un parlementaire. Pour ce dernier, il s’agissait de permettre à des volontaires venus de pays de la Communauté des États Indépendants (CEI) à servir la Russie par la voie des armes.

Pour les autorités russes, cette idée paraissait très séduisante dans la mesure où, ayant engagé un processus de professionnalisation des forces armées, elle était de nature à accroître le vivier de volontaires potentiels.

Seulement, les généraux se montrèrent réticents. Pas question pour eux, en effet, de s’appuyer sur des « mercenaires » (il était prévu d’accorder des avantages aux volontaires étrangers, dont la nationalité russe, des aides sociales et des bourses d’étude), ni même de créer une « Légion étrangère » pour les accueillir. En outre, se posait aussi la question de leur loyauté en cas d’intervention russe dans l’une des anciens républiques soviétiques, comme cela fut le cas en Géorgie.

Aussi, en 2007, un article des Novyé Izvestia, relayé par Courrier International, indiquait que seulement 70 volontaires étrangers, venus notamment d’Ouzbékistan, du Tadjikistan et d’Ukraine, avaient intégré les rangs des forces russes un an plus tôt, en échange de la promesse d’obtenir la citoyenneté russe au bout de 3 ans de service. Pas de quoi, donc, créer une légion étrangère.

Un an plus tard, le général Vassili Smirnov, alors en charge du recrutement à l’État-major général des forces armées, indiqua à Ria Novosti, que 295 ressortissants d’ex-républiques soviétiques servaient dans les rangs de l’armée russe, les plus nombreux étant les Tadjiks (89) et les Ukrainiens (40). Difficile de parler d’un succès…

Depuis, l’on n’avait plus vraiment entendu parler de cette idée de créer une légion étrangère russe… Jusqu’au printemps dernier, avec l’affaire de la Crimée et les tensions en Ukraine. En avril, la Fédération des migrants de Russie a remis cette idée sur le tapis.

« Les migrants vivant et travaillant en Russie, dont les ressortissants des ex-républiques soviétiques, ne désirent pas rester les bras croisés au moment où les pays occidentaux font injustement pression sur la Russie et toute la communauté internationale. À cet effet, la Fédération des migrants de Russie demande officiellement aux autorités russes de permettre aux migrants de différentes nationalités se trouvant sur le territoire de la Russie, de servir dans les forces armées de la Fédération de Russie, ainsi que de pouvoir défendre les intérêts russes », avait-elle fait valoir dans un communiqué.

Et cette idée a été partiellement reprise le 10 novembre par le parti Libéral-démocrate, emmené par le nationaliste Vladimir Jirinovski (11,67 % aux élections de 2011). Ainsi, d’après le quotidien Izvestia, ce mouvement politique a proposé au ministère russe de la Défense ainsi qu’à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) la création d’une « légion étrangère russe », laquelle serait susceptible de devenir un « garant de la stabilité en Asie centrale, notamment face à une éventuelle agression de l’État islamique’ et de venir en aide » dans l’est de l’Ukraine (région désignée par l’expression « Nouvelle Russie »).

« Les Ouzbeks et les Tadjiks seraient ravis d’entrer dans les rangs de la légion, cela ne pose aucun problème. Tous les commandants et instructeurs seraient des officiers d’encadrement russes » a expliqué Roman Khoudiakov, un député libéral-démocrate.

Mais, là encore, les généraux russes risquent de ne pas trouver cette initiative à leur goût. Ex-responsable de la direction des accords internationaux auprès du ministère russe de la Défense, le général Evgueni Boujinski, rapporte Ria Novosti, avait déjà affirmé « voir aucune utilité à engager des étrangers dans l’armée russe » étant donné que cette dernière « travaillait activement pour augmenter le nombre de ses contractuels ».


Les 94 ans du 4ème Régiment étranger

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Ainsi va le monde !

mercredi 12 novembre 2014

"Plus de la moitié de la Légion passe chaque année au 4ème RE" précise cet officier. "Que ce soit pour la formation d'engagés volontaires (1000) ou dans des stages qui reçoivent 3000 légionnaires". Le régiment de Castelnaudary (Aude) devenu "une référence mondiale en matière de formation d'étrangers" précise-t-il, fêtera vendredi son 94ème anniversaire. Trois fois dissous, il est établi dans le Lauragais depuis 1976 et au quartier Danjou depuis 1984. 
Depuis 1920, le régiment "des fortes têtes", qui dépend du commandant de la Légion étrangère (COMLE), a perdu 13 officiers, 60 sous-officiers et 390 légionnaires au combat  (Maroc, Syrie, Tunisie, Madagascar, Algérie). 


JEANNINGROS SAGA

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Centenaire de la Grande Guerre : la contribution essentielle de l'Armée d'Afrique

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Rédigé par Chérif Lounès | Mardi 11 Novembre 2014

L'Armée d'Afrique
 
L’année 2014 marque le 100ème anniversaire de la Première Guerre mondiale.

En septembre 2007, un monument en l’honneur des tirailleurs sénégalais avait été inauguré sur le site du Chemin des Dames en souvenir, 90 ans après, des effroyables hécatombes de 1917.

En juin 2006, le président de la République de l’époque, Jacques Chirac, avait inauguré un monument à Verdun en hommage aux soldats musulmans, 90 ans après la terrible bataille de 1916.
Enfin, toujours en 2006 une aumônerie musulmane a été créée et elle s’inscrit ainsi dans l’histoire et la tradition militaire française.

Ces événements majeurs de 2006 et de 2007 ont eu pour mérite de rafraîchir la mémoire collective et de rappeler à la Nation le souvenir de la glorieuse Armée d’Afrique.

Beaucoup de nos concitoyens, particulièrement les nouvelles générations, ignorent le rôle et l’immense sacrifice des soldats africains, lors de la Première Guerre mondiale. Ces soldats « indigènes », en grande majorité musulmans, constituaient le fer de lance de l’Armée d’Afrique.

Lumière sur leur contribution

Hormis ces rappels tardifs, aucune cérémonie spécifique et régulière ne commémore leur participation à ce conflit. Pourtant, ces « oubliés » de l’Histoire ont contribué à marquer le cours des événements mondiaux, des hommes auxquels la France et l’Occident doivent beaucoup.

L'Armée d’Afrique est née en Algérie. La plus ancienne unité est celle des Zouaves, viendront ensuite les Spahis, les Régiments de Tirailleurs, les Goumiers, les Chasseurs d’Afrique sans oublier la Légion étrangère créée à Sidi Bel Abbés.

Les soldats africains sont engagés à partir du Second Empire dans de nombreux conflits : la campagne de Crimée (1854-1856) ; la campagne d’Italie (1859) ; la Guerre de 1870-1871. Ils participeront de façon massive aux deux Guerres Mondiales de 1914-1918 et de 1939-1945 et serviront encore en Indochine et en Algérie.

L’ensemble de ces guerres a coûté un million de vies humaines à l’Armée d’Afrique.* Pourtant, aujourd’hui encore, tout écolier français qui feuillette des manuels scolaires d’histoire n’en trouvera guère qui mentionnent leurs noms.

Il ne s’agit pas ici de refaire l’Histoire de ces régiments d’Afrique mais de rappeler sommairement leur participation à la « der des ders ». Les soldats africains sont engagés dès le départ en août 1914. Pas moins de 32 bataillons sur 40 existants en Afrique du Nord avaient été envoyés en France.

Les Zouaves, les Tirailleurs, aux costumes colorés, défilent dans Paris au chant des « Africains » pour donner confiance aux Parisiens. Mais, rapidement, ils sont lancés dans les combats où ils ont largement dépassé les espérances qu’on avait pu fonder sur eux. Leur héroïsme évita un plus grand désastre. Mettant fin à la dure retraite de 300 km des troupes françaises, ils respectèrent sans faille l’ordre du général Joffre avant la bataille de la Marne : « Une troupe, qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. »*

Centenaire de la Grande Guerre : la contribution essentielle de l'Armée d'Afrique

Des soldats au grand courage

Sur la Marne, les soldats de l’Armée d’Afrique ont essuyé les premiers coups de feu et ils furent engagés dans cette terrible bataille : « En spéculant uniquement sur leur bravoure et leur esprit de sacrifice, sans leur accorder le soutien d’un seul groupe d’Artillerie de campagne. » (Général Joffre)* Leur discipline, leur bravoure, leur sacrifice contraignent l’armée de Von Klück à faire demi-tour et à abandonner la prise de Paris alors qu’elle ne se trouvait plus qu’à 40 km de la capitale. C’est la première retraite de l’armée allemande. La bataille de la Marne est gagnée. Les forces de l’Armée d’Afrique ont cruellement souffert des hécatombes.

Le chef allemand Von Klück écrira dans ses mémoires : « Que des hommes couchés parterre et à demi morts de fatigue puissent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c’est là une chose avec laquelle nous n’avions jamais appris à compter, une possibilité dont il n’a jamais été question dans nos écoles de guerres. »*

Après la Marne et l’Yser, les régiments d’Afrique sont de toutes les offensives : en Artois (mai et juin1915), en Champagne (25 septembre1915), à La Somme (1916), à Verdun (1916-1917), La Malmaison (octobre 1917), puis en 1918 de toutes les batailles de la campagne de France.

Sur le Chemin des Dames, et à Verdun, les actions de l’Armée d’Afrique furent glorieuses. En 1916, nous assistons à la première défaite allemande. Le Fort de Douaumont est repris par le Régiment d’Infanterie Colonial du Maroc, le 4ème Régiment de Zouaves, le 4ème Régiment Mixtes de Zouaves et Tirailleurs et le 8ème Régiment de Tirailleurs Algériens. Le Père Teilhard de Chardin, jeune brancardier au 8ème R.T.A, a jugé cette bataille en se demandant : « Je ne sais par quelle espèce de monument le pays élèvera plus tard en souvenir de cette lutte. »*

Bien que les chiffres ne soient pas très précis, sur les 475 000 hommes de l’Armée d’Afrique, près de 200 000 étaient des musulmans d’Algérie, 50 000 Tunisiens, 35 000 Marocains, 130 000 Sénégalais, 30 000 Malgaches, 40 000 Indochinois et 3 000 Somalis. Pour les pertes algériennes, on parle de 56 000 morts, 80 000 blessés et 9 000 mutilés. Il se peut même que le soldat inconnu reposant sous l’Arc de Triomphe soit l’un d’eux.

A la fin de la Première Guerre mondiale, à laquelle pris part l’émir Khaled, officier saint-cyrien et petit fils de l’émir Abdelkader, les emblèmes de l’Armée d’Afrique, brillaient d’honneur bien gagnés : les 10 palmes, la fourragère double rouge et verte méritées par le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc en faisait du fameux régiment RICM le plus décoré de France. Puis, sur les 21 régiments s’étant vus décernés six citations à l’ordre de l’armée, pendant la guerre 1914-1918, on trouve neuf corps de l’Armée d’Afrique.

Une histoire absente des manuels scolaires

Malheureusement, cette histoire, qui appartient pourtant à la mémoire collective, reste méconnue des Français et n’est toujours pas véritablement enseignée. La France doit remplir ses obligations à l’égard de ceux qui l’ont servi avec honneur au prix de leurs vies. Un pays quel qu’il soit est comptable des souffrances et des sacrifices qu’il impose à ses citoyens.

La commémoration des soldats de l’Armée d’Afrique doit s’inscrire dans les traditions de la République car elle rappellera à la Nation que la présence et l’origine des musulmans de France est fort ancienne et qu’ils ont rempli à son égard les obligations les plus terribles, mais aussi les plus nobles, celles des sacrifices et du sang versé pour sa liberté.

Devant les profanations répétées des tombes de ces soldats, le racisme, les discriminations et les exclusions de toutes sortes qui envahissent notre société et devant les troubles internationaux, il est crucial de faire appel à la mémoire et au souvenir de l’Histoire de France. Le Général De Montsabert a écrit à propos de l’Armée d’Afrique : « C’est une œuvre dont nous serons éternellement fiers. »*

* L’Armée d’Afrique 1830-1962. Général R.Huré, Editeur Charles Lavauzelle -Paris 1977.

****
Chérif Lounès, fils d’un ancien combattant de l’Armée d’Afrique (1939-1945), est un des responsable du projet du futur centre cultuel et culturel musulman de Vitrolles (Bouches-du-Rhône).
 

La cérémonie aux morts de la Légion étrangère

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5 novembre 2014

” La Légion ne pleure pas ses morts, elle les honore “

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Credit Photo: Strategic Bureau

« Nous légionnaires n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a réservé: nous faire tuer pour elle », sont écrites sur le marbre du monument du carré Légion du cimetière du Coudoulet à Orange les paroles du lieutenant-colonel Amilakvari, mort pour la France en 1942.

Le 4 novembre 2014, comme chaque année à cette époque, la Légion étrangère a commémoré ses morts. La cérémonie du souvenir au carré Légion du Coudoulet à Orange s’est déroulée en présence du COMLE, Commandant la Légion étrangère, le général de division Jean Maurin.

Cent cinq légionnaires sont enterrés dans ce carré Légion, parmi lesquels cinq officiers, trente-cinq sous-officiers et soixante-cinq militaires du rang, décédés pendant leur service. Le dernier parmi eux, le major Dejvid Nikolic du 1er Régiment Etranger de Génie, est tombé au Mali le 14 juillet 2014.

Lors de la cérémonie, le général Maurin a prononcé: « La Légion ne pleure pas ses morts, elle les honnore. Tous ceux qui sont passés dans nos rangs restent légionnaires à vie. La Légion n’oublie pas ceux qui sont tombés ni ses anciens toujours vivants. »

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Credit Photo: Strategic Bureau

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